Le premier des trois débats pour la chefferie du Parti québécois s’est tenu mercredi dernier.
Frédéric Bastien
Bastien est le plus lucide, notamment sur la question de l’immigration et de la lutte constitutionnelle. Il est donc le plus attaqué sur sa stratégie d’affrontement avec le Canada qui sort de l’obsession référendaire. En démocratie, la vérité ne paie pas. Il a deux problèmes : un manque de charisme et l’hostilité de la part de l’establishment. Il ne gagnera pas la course mais sa présence permet de radicaliser le discours public sur les thèmes identitaires et d’entamer une sortie de l’idolâtrie du référendum dans la tête des souverainistes n’ayant pas encore compris l’imposture lévesquienne.
Guy Nantel
Nantel a un potentiel populiste évident, mais refuse d’aller au bout de cette logique en ne proposant pas d’emblée une réduction des seuils migratoires. Il veut se la jouer « populiste-démocrate » avec son idée d’assemblée constituante reprise de QS. S’il est élu chef, il sera rejeté par l’establishment comme un corps étranger et on peut envisager la reprise d’un scénario à la Martine Ouellet, avec défection de députés, accusation d’autoritarisme, etc. le tout relayé servilement par les médias pour l’éjecter du parti.
Paul Saint-Pierre-Plamondon
PSPP est le gendre idéal alliant défense de la social-démocratie et la continuité de l’héritage souverainiste péquiste avec un visage « jeune ». Il pourrait l’emporter s’il parvient à mobiliser la jeunesse péquiste. C’est également le seul avec Bastien à s’être publiquement prononcé en faveur d’une réduction de l’immigration, seul véritable sujet d’importance pour l’avenir de la nation.
Sylvain Gaudreault
Gaudreault, c’est l’apparatchik par excellence qui veut que le PQ demeure une formation moribonde de centre-gauche agitant la souveraineté comme un hochet pour des militants vieillissants qui n’ont pas encore compris qu’on les mène en bateau. On dirait un homme tout droit sorti des années 1990 avec ses innombrables références à l’ONU et à la mondialisation heureuse.
La suite
Nonobstant qui remporte cette course, les chances du PQ de survivre aux élections de 2022 sont extrêmement minces. La dynamique politique actuelle nécessiterait un recadrage complet du parti pour en faire une véritable alternative électorale nationaliste et populiste face à une CAQ devenant chaque jour un peu plus une copie conforme du PLQ.
Cela ne se produira pas.
Le Parti québécois est dominé par une élite obsédée par son image radio-canadienne bon-chic bon-genre qui préfère mourir dans la dignité social-démocrate que survivre comme force néo-populiste.
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