Donald Trump a décliné lundi son célèbre slogan « L’Amérique d’abord » en présentant sa « stratégie de sécurité nationale » marquée par l’envoi de signaux parfois contradictoires à l’attention de la Chine et de la Russie.
Le président américain, qui a marqué une nette rupture avec son prédécesseur démocrate, Barack Obama, sur la scène internationale, n’a pas une seule fois évoqué le changement climatique parmi les menaces pesant sur les États-Unis, se bornant à dénoncer une nouvelle fois l’« injuste » accord de Paris.
« Nous faisons face à des puissances rivales, la Russie et la Chine, qui essaient de remettre en cause l’influence, les valeurs et la richesse de l’Amérique », a-t-il affirmé, tout en affichant aussitôt sa volonté de bâtir de « grands partenariats » avec ces derniers.
Pour illustrer son propos, M. Trump est longuement revenu, dans un discours sans véritable ligne directrice, sur la coopération entre les services de renseignement russe et américain qui a permis, selon Moscou, de déjouer un projet d’attentat à Saint-Pétersbourg. « Ils ont été capables d’arrêter ces terroristes sans la moindre perte de vie humaine », a souligné le président américain, estimant que « des milliers » de personnes auraient pu être tuées. « C’est comme cela que cela doit fonctionner », a-t-il encore dit, louant la coopération sur ce thème avec le président russe, Vladimir Poutine.
Les relations entre les deux hommes sont scrutées à la loupe aux États-Unis où le procureur spécial Robert Mueller enquête sur une éventuelle collusion entre des proches de M. Trump et Moscou lors de l’élection présidentielle de 2016.
Le document diffusé peu avant par la Maison-Blanche adoptait un ton nettement plus offensif vis-à-vis de Moscou : « La Russie essaie d’affaiblir l’influence américaine dans le monde et de créer des divisions avec nos alliés et partenaires », pouvait-on lire.
Revenant longuement sur le tournant qu’avait marqué son élection à la tête de la première puissance mondiale, M. Trump a insisté sur le chemin parcouru « en moins d’un an ».
« Le monde entier a entendu le message et en a vu les premiers signes : l’Amérique est de retour, avec force », a-t-il martelé dans un discours reprenant nombre de formules utilisées lors de sa campagne, telles que « un pays sans frontières n’est pas un pays ».
Changements climatiques sous silence
Le texte diffusé par le gouvernement insiste sur l’importance de la compétitivité économique des États-Unis, martelant sa détermination à lutter pour des échanges équilibrés, en particulier avec la Chine, désignée comme un pays « concurrent ». « Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de concurrence », a lancé M. Trump, avant de répéter son leitmotiv : « À chaque décision, à chaque acte, nous mettons désormais l’Amérique d’abord. »
Avant même le discours présidentiel, Pékin avait dit espérer qu’il « contribue à améliorer la confiance mutuelle entre la Chine et les États-Unis ». Nombre d’éléments prouvent que les relations économiques entre les deux pays sont « mutuellement bénéfiques », avait souligné Hua Chunying, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le terme de « changement climatique » ne figure à aucun moment dans ce document-référence de la stratégie américaine et il n’est pas identifié comme « une menace à la sécurité nationale ». « Les États-Unis resteront un leader mondial dans la réduction de la pollution traditionnelle, ainsi que des gaz à effet de serre, tout en assurant la croissance de notre économie », dit le texte.
Porté au pouvoir sur un message résolument climatosceptique, Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le changement climatique signé par près de 200 pays.
À plusieurs reprises, M. Obama, un des principaux architectes de cet accord, avait souligné combien le défi climatique était devenu un véritable enjeu de sécurité nationale. « À travers le monde, le changement climatique augmente les risques d’instabilité et de conflits », avait-il lancé un an avant de quitter le pouvoir.
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