Au lendemain de la présentation du projet de charte des valeurs du Parti québécois, 56% des gens rencontrés par TVA Nouvelles croient que l'on devrait conserver le crucifix qui trône au-dessus du fauteuil du président de l'Assemblée nationale depuis 1936.
TVA Nouvelles a interrogé à cet effet près d'un millier de personnes dans plusieurs grandes villes de la province. La population semble assez divisée à savoir si l'on doit garder cet emblème de la religion catholique qui représente également un symbole de la culture et du patrimoine du Québec.
D'un autre côté, certains croient plutôt que l'on devrait le retirer dans un esprit de conformité avec la charte qui impose que l'on fasse une séparation entre l'État et l'Église.
Sur le millier de personnes rencontrées dans six différentes villes québécoises, 549 personnes croient que l'on devrait conserver le crucifix. À l'opposé, 304 Québécois estiment que l'on devrait le retirer tandis que plus d'une centaine d'autres demeuraient indécis.
Montréal divisée
Quelque 400 personnes ont été rencontrées mercredi dans différents arrondissements de la grande métropole. Reconnue pour son multiculturalisme, Montréal était divisée sur la question, car 183 personnes considèrent que l'on devrait garder la croix, 173 personnes s'y opposent et
44 ne se sont pas prononcés.
«Peut-être l'enlever, tant qu'à y être, si c'est pour jouer un peu avec les sentiments de certains», a affirmé un homme.
«Ce qui était ici avant qu'eux autres arrivent, moi je suis d'accord à ce que ça reste là, comme les sapins de Noël», a dit une Montréalaise.
«Ça fait partie de la place publique, donc il faut l'enlever», a ajouté un citoyen.
«Si on exige des choses des autres, il faut être les premiers à donner l'exemple», a nuancé une femme.
«C'est complexe parce que le crucifix fait partie de l'histoire, là on est à un tournant de l'histoire. Est-ce qu'on doit faire l'impasse sur tout le passé? Je ne crois pas», a poursuivi un passant.
La ville de Québec est claire
Dans la vieille capitale, la moitié des personnes interrogées par TVA était en faveur du maintien du crucifix au Parlement.
«Moi je suis d'avis qu'on le garderait parce que ça représente le patrimoine», a expliqué un homme.
«Parce qu'on est un pays qui était catholique, on garde notre crucifix», a soutenu une femme.
«S'ils font en sorte d'enlever tous les signes religieux bien ils devraient l'enlever là aussi», croit plutôt un homme.
«Qu'il soit là ou pas, ça ne me dérange pas du tout», a fait savoir une femme.
Saguenay pour le crucifix
À Saguenay, où l'on vient tout juste de statuer sur la récitation de la prière lors des séances de conseil municipal, plusieurs citoyens qui s'étaient déjà positionnés sur cette question souhaitent définitivement que le crucifix reste à l'Assemblée nationale.
Les résultats sont clairs à Saguenay alors que 71 personnes sont en faveur du crucifix, 19 contre et 10 abstentions.
«Moi je suis catholique et pratiquant et je crois à ça», a déclaré un des citoyens interrogés.
«On veut remettre les cours d'histoire pour qu'on connaisse d'où on vient pour savoir qui on est, j'irais dans ce sens-là», a indiqué une Saguenéenne.
«On devrait l'enlever, pour moi la religion c'est personnel et c'est dans un temple ou chez soi que l'on s'exprime», a affirmé plutôt une dame.
Trois-Rivières en appui
Chez les 100 Trifluviens qui ont été questionnés, autant chez les jeunes que chez les moins jeunes, on s'entend pour dire que le crucifix représente une partie de l'histoire de la province.
Encore une fois, la population a semblé décidée à garder le crucifix avec 70 personnes pour, 13 contre et 17 qui ne se sont pas prononcés.
«Je pense que c'est un signe historique, ce n'est pas juste religieux», a expliqué un passant.
«Je ne vois pas pourquoi on l'enlèverait, ce sont nos principes à nous», croit une femme.
«Ça fait partie de la culture du Québec», a dit simplement un jeune homme.
«Qu'il le mette au musée!» a riposté un homme.
Sherbrooke en renfort
Les 100 citoyens rencontrés à Sherbrooke ne sont pas restés indifférents à cette question. La majorité croit que l'on doit garder ce symbole.
Ce sont donc 65 Sherbrookois qui appuient le maintien du crucifix tandis que 26 sont contre et 9 ne savent pas.
«Absolument pour, parce qu'on est chez nous», a affirmé vertement un homme.
«Je serais en faveur si ça ne dérange pas l'opinion des gens», a dit une femme qui porte le voile.
«Si on veut la laïcité de l'État, on est aussi bien de revenir à la laïcité tout court et de le retirer. C'est sur qu'on a plein d'autres éléments historiques que l'on pourrait présenter à l'Assemblée sans problème», a expliqué un jeune Sherbrookois.
L'Est-du-Québec partagé
Dans la région de l'Est-du-Québec, la tendance était un peu moins claire. À Rimouski, TVA a rencontré 100 personnes qui semblaient un peu plus divisées sur la place du crucifix.
Toutefois, les chiffres montrent que 65 personnes souhaitent que l'on conserve la croix, 20 personnes affirment que l'on devrait la retirer et 15 personnes refusent de se prononcer.
«On l'enlève partout, pourquoi pas celui-là», s'est interrogée une dame.
«Moi je pense que ce serait une possibilité de le retirer, mais si j'y vais plus avec ma famille c'est quelque chose que l'on conserverait», a précisé un homme.
«Ce sont tous des gens qui viennent de l'extérieur et qui arrivent ici au Canada et il faudrait que l'on change nos habitudes», a dit une femme.
«C'est un symbole qui fait partie du Québec, pourquoi l'enlever pour faire plaisir à d'autres personnes», a questionné un autre homme.
Charte des valeurs
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