J'ai beaucoup de respect pour votre contribution à Vigile et à la vie démocratique, mais je crois que vous sous-estimez grandement la capacité qu'ont les médias d'influencer nos choix politiques. Des centaines d'auteurs ont traité de cette question à partir de leurs vécus ou d'exemples concrets. Walter Lipmann a été un précurseur à cet égard au siècle dernier, puis Edward Bernays(le neveu de Freud), puis plus récemment Chomsky, Hervé Kempt dans "L'oligarchie, ça suffit", Ignacio Ramonet qui va jusqu'à parler de la "tyrannie de la communication", Finel et Dupré dans la "Démocratie sous hypnose", Stauber avec "l'industrie du mensonge" et combien d'autres. Chez nous, les Baillargeon, Normand et Stéphane, en parlent beaucoup.

Vous savez tout aussi bien que moi que le NPD n'aurait jamais fait élire autant de députés chez nous sans l'apport des médias qui, un jour, ont décidé de commencer à nous parler en bien du "bon Jack" et de le projeter sur les meilleures tribunes, avec sa canne et tout le reste. Il était pourtant presqu'inconnu des Québécois quelques semaines plus tôt, les sondages le montrent très bien. Autant les médias peuvent rapidement propulser quelqu'un au sommet, autant ils peuvent en moins de deux en faire tomber un autre en le qualifiant de despote, de malfaisant ou autre. On a des exemples de ça tous les jours, chez nous comme sur la scène internationale. Autre exemple si vous voulez bien: avez-vous déjà vu, vous, Robin Philpot, venir présenter à TLMP ou ailleurs son livre sur le "référendum volé", qui en aurait appris beaucoup aux Québécois sur ce qui s'est réellement passé en 1995, ce que l'on craignait sans doute dans certains milieux? Combien de gens qualifiés ont ainsi été écartés de nos écrans pour ne pas nous permettre d'avoir accès à certaines informations? Presque tous les jours, un esprit le moindrement avisé voit ces omissions et manipulations dans nos bons médias.

Monsieur Marineau, les médias maîtrisent aujourd'hui plus que jamais l'art de la communication et disposent, entre autres avec les bulletins de nouvelles en continu, d'armes redoutables pour influencer notre façon de voir et le jeu démocratique. Ce n'est pas pour rien que les médias sont contrôlés presqu'à 100% par les oligarques. Je vous suggère un exercice, que j'ai fait moi-même: allez voir, à titre d'exemple, qui contrôle les grands médias en France. Vous comprendrez bien des choses mais surtout que les médias, autant sinon plus que l'argent, c'est le nerf de la guerre dans ce qu'on appelle encore aujourd'hui à tort ou à raison la "démocratie".

Mes salutations à vous.

Merci pour votre texte très éclairant qui, comme celui de Richard Le Hir sur le même sujet, devrait faire ouvrir les yeux de quelques-uns. C'est du moins à espérer. Mais, disons-le tout de suite, PKP ne l'aura pas facile à Hydro-Québec. Les mêmes qui ont fouillé dans le passé de Daniel Breton doivent être de nouveau à l'oeuvre pour trouver dans celui de PKP une "succulente" histoire à raconter pour le discréditer dans l'opinion publique et le neutraliser.

J'ai longtemps douté de cet homme et n'aime pas beaucoup ses médias, ses Martineau et cie. Mais, il faut regarder plus loin parfois et, entre autres choses, sa participation aux funérailles de Pierre Falardeau et au film réalisé pour honorer sa mémoire m'a amené à revoir mon jugement sur cet homme et à croire qu'il est bien des nôtres. Je le perçois maintenant comme le reflet fidèle de ce que nous sommes, avec toutes nos contradictions et divisions, ce que nous démontrent bien ses médias d'ailleurs. Mais il reste néanmoins l'un des nôtres. Il faut maintenant espérer que sa présence sur le c.a. d'Hydro réussira à calmer les appétits de ceux qui veulent se servir de nos sociétés d'État pour se remplir les poches et nous déposséder.

Enfin, il faut le dire en terminant, madame Marois montre avec cette nomination un sens peu commun de l'analyse politique et de la stratégie. Elle montre aussi qu'elle sait garder ses distances du clan Desmarais, ce qui devrait en rassurer quelques-uns ici.

Salutations à vous.

Certains disent que le PQ et sa chef ont peur. Je ne suis pas membre de ce parti mais ce n'est pas du tout ce que j'observe. Quand elle a nommé Daniel Breton, madame Marois, qui fait de la politique depuis 30 ans, savait très bien qu'elle ferait face à une tempête politique, l'oligarchie ne voulant rien savoir de ce bonhomme-là à ce poste-là. Elle l'a nommé quand même. Idem pour Martine Ouellet. Quand elle a décidé d'appuyer les étudiants et de porter le carré rouge alors que l'opinion publique était contre les revendications étudiantes et qu'elle avait la presse sur le dos, vous croyez qu'elle a eu peur? C'est faire une très mauvaise lecture de la réalité. Quant au déficit zéro, il est clair que ce gouvernement subit d'énormes pressions des agences de cotation, bien plus que des chambres de commerce qui aiment bien habituellement que les gouvernements dépensent pour que leurs membres se remplissent les poches. En même temps, les gens de tous les horizons politiques, de la gauche comme de la droite, devront réaliser un jour que l'équilibre des finances publiques est une condition sine qua non à notre indépendance nationale, ce que sait très bien le PQ. C'est à cela qu'il travaille courageusement, en devant faire face encore là à une critique qui est à l'évidence injuste.

On peut critiquer ce gouvernement qui a fait des erreurs et en fera d'autres mais de là à souhaiter l'élection du PLQ, il y a un pas qu'on ne devrait pas franchir ici.

Mes salutations.

Vous vous torturez inutilement, la question est déjà réglée. Le CROP de ce matin nous indique que le PLQ s'est installé confortablement en tête. On l'aura ce gouvernement que l'on mérite. Les Chambres de commerce, les affairistes, les minières, les anglos et tous les défenseurs des "nobles causes" vont être contents, ils vont gagner.

Mes salutations à vous.

Si ce que vous dites sur Tamerlan et son épouse vient du FBI et du Figaro, ce média du milliardaire Serge Dassault, ça doit être vrai...

Mes salutations à vous.

Vous avez tout à fait raison. Et je ne rajouterai que ceci: alors que les bons médias québécois dont vous parlez nous dressent aujourd'hui un portrait complet des Tsarnaev, les présumés responsables de l'attentat de Boston, ces mêmes médias ne nous ont à peu près rien dit du passé de Richard Henry Bain, accusé pour l'attaque au Metropolis. À part quelques banalités, on ne sait strictement rien de cet individu, d'où il vient, les emplois qu'il a occupés, les gens qu'il fréquentait, etc.

Dans un court reportage de Radio-Canada du 12 mars dernier, on apprend seulement que monsieur Bain a maintenant un porte-parole, monsieur Daniel Sweeny, "qui dit être un ancien employé du Service canadien de renseignement et de sécurité(SCRS)". Le Journal de Montréal en ajoute un peu le 14 avril courant, précisant que ce monsieur Sweeney est un "admirateur de Bain", qu'il "partage ses vues antiséparatistes" et qu'il est "membre du Parti libéral du Canada". Ces seuls éléments d'informations auraient dû normalement amener des journalistes d'enquête à chercher à en savoir davantage, à la fois sur monsieur Bain, son porte-parole et sur tout le reste. Rien, silence radio!

Notre première ministre a dit devant un large auditoire qu'elle avait été la "cible d'une tentative d'assassinat politique". Dans un pays normal et respectueux de ses institutions, les médias auraient fait grand état de ces déclarations et auraient creusé pour en savoir plus. Chez nous, c'est le silence, tout le monde dort, y compris beaucoup de souverainistes supposément plus conscients que d'autres des forces qui agissent pour contrer notre projet de libération nationale. Inconscience? Ignorance? Partisanerie? Allez savoir.

Salutations à vous.

Le moins que l'on puisse dire de Lucien Bouchard est qu'il est un personnage énigmatique, même très énigmatique. La question centrale que soulève son parcours est, selon moi, la suivante: comment expliquer que quelqu'un qui a dirigé le camp du Oui au référendum de 1995 puisse par la suite conserver et même consolider ses relations avec le clan Desmarais qui, de l'avis de Robin Philpot et d'autres, s'est donné pour mission de combattre par tous les moyens le projet d'indépendance du Québec et qui aurait joué un rôle plus que déterminant dans le camp du Non en 1995? Il me semble que, si on avait la réponse à cette question, on comprendrait tout le reste.

Lucien Bouchard a été l'objet d'énormément de critiques depuis 1995 et souvent pour de bonnes raisons( l'affaire Michaud, son rôle dans l'industrie du gaz de schiste, etc.) mais peu de gens, à ma connaissance, ont avancé d'explications logiques et dénuées de reproches pour nous permettre de comprendre ce parcours que vous qualifiez de "tortueux". Se peut-il que L. Bouchard, que tous disent intelligent, cultivé et qui a côtoyé le pouvoir, le vrai, ait acquis quelque part la conviction que le projet d'indépendance du Québec ne se réalisera jamais si on ne peut, au départ, compter sur un minimum d'appuis chez ceux qui détiennent le VRAI POUVOIR, celui qui est au-dessus de celui des gouvernements, celui de la haute finance entre autres?

Dans une dernière entrevue au Devoir, Lucien Bouchard conclut, en parlant de souveraineté, que "tout le monde doit se sentir bénéficiaire de la grande aventure". Si son approche est de tenter de bâtir des ponts avec ce vrai pouvoir pour permettre le succès de cette "aventure", doit-on continuer, comme le font certains, de le considérer comme un renégat ou un ennemi de la nation? Je pose simplement la question ici, sans parti pris croyez-moi.

Salutations à vous.

Vous le savez aussi bien que moi, tous les gouvernements souhaitent être réélus et croient agir en conséquence. Mais tous aussi doivent vivre avec des contraintes, sociales, économiques, financières et autres. Et puis il y a l'opinion publique et ceux qui la fabriquent. Cela dit, dans tous les bilans il y a deux colonnes: le passif et l'actif, les moins bons coups et les bons. Je ne sais si c'est par oubli ou autres mais vous me semblez ne retenir que leurs moins bons coups. Faites un petit effort et vous en trouverez des bons: ainsi vous semblez inscrire dans la colonne du passif l'indexation des droits de scolarité. Faut-il rappeler que les libéraux proposaient une hausse de 80%; il me semble que les étudiants s'en tirent pas si mal avec l'indexation, que la majorité d'entre eux considèrent d'ailleurs comme une victoire.

Si on passe en revue chacun des gestes posés par ce gouvernement( pas les intentions qu'on lui prête mais les décisions réellement prises) et qu'on les examine avec un minimum d'objectivité et non en se basant sur ce qu'en disent l'opposition et la presse qui lui est généralement hostile, il me semble que le bilan n'est pas si mauvais, considérant surtout qu'il est minoritaire. Mais, on sait bien vous et moi que ce n'est pas un bilan objectif qui sera dressé sur l'action de ce gouvernemnt; tout indique déjà que l'oligarchie et la presse qu'elle contrôle ont déjà décidé quant à elles de mettre ce gouvernement dehors aux prochaines élections. Il s'agit maintenant de savoir si le peuple les suivra.

Salutations.

Merci d'avoir attiré notre attention sur cette intervention plus que convaincante de Daniel Breton à l'Assemblée nationale. On retrouve là le Daniel Breton d'avant les élections, combatif et pleinement convaincu de son "maîtres chez nous". En entendant son discours, on comprend pourquoi l'oligarchie ne le voulait pas à l'Environnement et a tout fait pour le forcer à démissionner.

Beaucoup dénigrent Pauline Marois pour ses supposées mollesses. Reconnaissons que, dans le cas de Daniel Breton, elle a eu du cran: elle l'a nommé ministre de l'Environnement malgré les pressions qui devaient sans nul doute s'exercer en coulisses pour qu'elle l'ignore. On dit d'elle qu'elle est proche de Lucien Bouchard; il fallait qu'elle soit drôlement capable de prendre ses distances de ce dernier pour nommer Daniel Breton, ennemi avoué de l'industrie du gaz de schiste.

Espérons maintenant que l'on verra plus souvent Daniel Breton dans les débats publics et dans la prochaine campagne. Il peut être un atout pour le PQ et le Québec.

Salutations.

Je ne suis pas membre du PQ ni un fan de madame Maltais mais je ne peux m'imaginer que cette femme, qui compte dans son comté de très nombreux assistés sociaux qui ont contribué plusieurs fois à sa réélection, puisse être une Margaret Thatcher insensible au sort des gens dans la misère. C'est grâce à son engagement de tous les instants en faveur des plus démunis qu'elle doit sa survie politique dans la région de Québec, qui a viré à droite presque mur à mur comme tous le savent. Bien sûr, il y a des opposants politiques et une certaine presse hostile qui aiment bien critiquer ce gouvernement pour le moindre de ses gestes, mais je m'attendrais personnellement à ce que les plus informés d'entre nous ne tombent pas si facilement dans le piège qu'ils nous tendent, dans le but évident de se débarrasser d'un parti qui peut nous conduire à l'indépendance nationale.

Comme d'autres sur ce site, je suis moi aussi sur le point de décrocher. Je ne sais pas si ce sont les émotions ou la partisanerie qui nous aveuglent mais il me semble qu'on ne soit plus capable de voir les choses avec un minimum d'objectivité et de retenue.

Mes salutations à vous.

Ce que vous faites et avez fait dans ce dossier est exemplaire et honorable. Contrairement à la majorité des gens qui gobent tout ce que l'on raconte dans les médias au service de l'oligarchie, vous, vous avez cherchez à comprendre le drame des ivoiriens et ce qui s'est passé réellement autour de cette élection visiblement bourrée d'irrégularités, malgré la présence de l'ONU qui devait assurer que tout se déroule selon les règles. Même si j'en sais sans doute moins que vous sur cette triste affaire, je suis tout comme vous sympathique à tous ces chefs d'États qui luttent par tous les moyens pour assurer la souveraineté nationale de leur pays et pour permettre à leur concitoyens de vivre décemment.

Le combat du peuple ivoirien est aussi notre combat, même si le nôtre est moins violent et fait moins de victimes. Car les puissances de l'argent qui ont opéré en Côte d'Ivoire sont les mêmes que celles qui luttent pour nous empêcher que l'on obtienne notre indépendance nationale.

Mes salutations respectueuses à vous

On voudrait bien savoir en effet qui sont ces 450 canadiens (dont 40 Québécois à ce qu'on dit ?) détenant des comptes bancaires dans les paradis fiscaux dont on parle depuis hier. Personnellement, j'aimerais aussi connaître le nom des 700 Québécois qui détenaient des comptes à la banque HSBC en Suisse et qui figuraient sur une liste transmise par le gouvernement français au gouvernement canadien en 2010 (et retransmis au gouvernement du Québec). Le ministre Bachand s'était engagé à enquêter et à agir promptement sur ces dossiers mais, aux dernières nouvelles, Revenu Québec n'aurait réglé que 65 de ces 700 cas et les sommes récupérées ne totaliseraient que 19,6 millions de $ sur les quelque 300 millions que l'on croyait pouvoir récupérer de ces seuls comptes HSBC.

Un avocat fiscaliste, David Sohmer, estime que des Québécois détiendraient 17,5 milliards de $ d'actifs dans les paradis fiscaux, ce qui apparaît une estimation bien prudente si l'on tient compte de l'évaluation récente faite par le Tax Justice Network pour l'ensemble des pays du monde et qui évalue l'évasion fiscale globale à environ 25000 milliards d'euros. On peut facilement imaginer ce que représenterait pour l'équilibre des finances publiques du Québec la récupération des milliards de $ dûs au fisc pour ces comptes détenus par certains de nos concitoyens dans les paradis fiscaux.

Seule une mobilisation générale de la population québécoise, et surtout des contribuables de la classe moyenne qui sont les premiers à devoir compenser pour le manque à gagner issu de cette évasion fiscale, pourrait amener notre gouvernement à attaquer de front ce problème. N'attendons pas que le PLQ reprenne le pouvoir et agisse à cet effet, il est trop près des grandes fortunes; il faut dès maintenant demander au gouvernement péquiste de poser les gestes nécessaires.

Salutations.