Commentaire de Vigile: Réhabilitons Michaud ! *** Le 13 décembre, ce sera le triste 13e anniversaire de l’affaire Michaud où, tout à fait injustement et sur la base de ouï-dire malveillants, l’Assemblée nationale, à l’unanimité, blâmait le citoyen Yves Michaud sans même savoir ce qu’il avait dit (ou pas) ni l’inviter à s’exprimer. Ce lynchage parlementaire cosigné par Lucien Bouchard et par Jean Charest était sans précédent, non seulement au Québec, mais dans toute l’histoire parlementaire depuis la Magna Carta de 1215. Quand on me parle de l’affaire Michaud et de nos pas toujours dignes représentants nationaux qui se sont comportés en brebis à l’instigation du berger Lucien, je ne peux pas ne pas penser à la célèbre affaire Dreyfus. Par qu’il était juif, le capitaine Dreyfus était faussement accusé d’espionnage pour l’ennemi allemand, et condamné. À la suite d’Émile Zola et de son pamphlet J’accuse, et après une immense crise nationale, l’innocent militaire fut reconnu comme tel. Quant à Yves Michaud, il a eu droit à une pareille inquisition. C’est en tant que souverainiste québécois qu’il s’est fait taxer d’antisémite pour rien. Eh oui, c’est alors que le Parti québécois contracta la maladie honteuse de croire dans les accusations du Canada anglais à l’endroit des Québécois. Le racisme anti-Québécois du National Post et de The Gazette a alors conquis les esprits et les cours de ceux qui, au PQ, voulaient une purge contre les purs et durs. Ce qui a mené à la chefferie inodore, incolore, sans «savor» et sans pétard d’André Boisclair. Un livre à lire Quelle belle plume, ce Jacques Lanctôt! Quel bel hommage il rend à Yves Michaud dans son livre intitulé Un diable d’homme! publié chez VLB! Allez donc écouter mon entrevue du 7 novembre faite pour la radio du Journal avec ce citoyen engagé, qui a tellement servi son pays, notamment en faisant l’éducation financière de notre ignorante et très manipulable populace. Michaud a l’immense qualité de ne pas affecter de la fausse modestie (ce vice chrétien). Il s’exprime dans un si bon français qu’à côté de lui, on dirait que je baragouine comme un Jean Chrétien. Le livre de Jacques Lanctôt retrace tout le parcours de Michaud. J’ai trouvé particulièrement intéressant le passage où, à Paris, Michaud, de mèche avec Parizeau, se démène pour obtenir le maximum d’appuis politiques pour la reconnaissance de la déclaration d’indépendance du Québec: «Si la France nous appuie, les États-Unis n’auront pas le choix», disait Parizeau. Réhabilitons Michaud ! Pourquoi a-t-on lynché politiquement cet homme exemplaire? Lucien Bouchard voulait-il éviter que cet homme impossible à soumettre ne devienne député de Mercier? A-t-on voulu discréditer Michaud en tant que «Robin des banques» parce qu’il indisposait, par son militantisme en faveur des petits épargnants, les profiteurs éhontés qui agissent en catimini pour détrousser les honnêtes gens? Il est temps que l’Assemblée nationale répare ses torts. Enfin, pour quiconque croit dans la valeur de l’action politique intelligente, la lecture de Yves Michaud : un diable d’homme! s’impose. Avertissement: les dessous de la haute finance que ce livre révèle s’avèrent si répugnants et scandaleux qu’en le lisant, vous risquez de vous transformer en révolutionnaires marxistes-léninistes!