En ce matin du 14 décembre de l’an 2000, un vent de folie balayait les couloirs de l’Assemblée Nationale. Échappé on ne sait comment des recoins les plus sombres de l’Histoire, il charriait les effluves jumelles et assassines de l’Inquisition et l’iniquité.
Il allait s’emparer de deux hommes, Lucien Bouchard et Jean Charest, dont il ferait ses complices pour perpétrer un forfait si laid qu’il en souillerait pour toujours la réputation de l’auguste institution.
En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, presque à la sauvette, ils trahiraient leur mandat et abuseraient d’une manière ignoble de leur pouvoir et leur autorité pour faire adopter une motion condamnant un homme pour des propos qu’il n’avait pas tenus, sans même lui donner l’occasion de se faire entendre.
Pire encore : ni ce jour-là, ni les jours suivants, ne s’est-il trouvé un seul « juste » parmi les 125 députés de l’Assemblée pour se lever et dénoncer cette infamie. Si la gravité des faits avait pu échapper à une majorité d’entre eux, il s’en trouvait bien une bonne trentaine, tous avocats, ministre de la Justice y compris, dont la formation, la profession et l’expérience les empêchait de plaider l’ignorance.
En s’inscrivant au tableau de leur ordre, ne s’étaient-ils pas engagés par serment « à ne pas compromettre l'honneur et la dignité de [leur] profession » ?
Leur responsabilité n’en est que plus grande. Leur ignominie aussi.
Certains députés ont eu la décence de s’excuser, d’autres ne l’ont jamais fait. C’est le cas de Lucien Bouchard et Jean Charest, tous deux retournés depuis lors à la pratique du droit dans de « prestigieux » cabinets de Montréal.
Sans doute faut-il croire que le prestige n’est plus ce qu’il était.
Quatorze ans plus tard, l’Assemblée Nationale n’a toujours pas reconnu sa faute et encore moins ne s’est-elle excusée auprès d’Yves Michaud, la victime de ce forfait désormais buriné par son humiliation et son chagrin dans l'histoire de nos institutions.
Perseverare diabolicum perinde ac cadaver, disaient les Romains. Perséverer dans l’erreur jusqu’à la mort !
De quoi sommes-nous donc faits pour tolérer la perpétuation d’une telle injustice et de la honte qui en rejaillit sur nous tous ?
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12 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 décembre 2013Cela démontre soit deux choses: ou bien la toute puissance de la communauté en question (que ses petits partisans de tout accabits s'empressent de minimiser à tout prix...), ou bien nos élites politique sont assujetties à un "ordre" supranational, qui leur interdisent de telles excuses. Peut-être sous peine d'attirer la collège des Dieux?..(peut-être au final tout cela revient-il au même?..)
Il ne faut pas se leurrer, manifestement que le PQ est bâillonné sur la question, comme la presse d'ailleurs; c'est inquietant, pour ceux dotés d'un minimum de raison...
Poser la question c'est y répondre: à savoir pourquoi ne pas s'excuser? Cela démontre bien l'État de la démocratie, occidentale...
Je ne crois pas d'ailleur qu'ils soit fous. Incohérent, mais fou? du moins pas plus qu'ailleurs:.
P.B. Montréal
Archives de Vigile Répondre
16 décembre 2013Quand rendra-t-on enfin justice à Yves Michaud ?
Condamner quelqu'un sans enquête, sans procès et sans lui laisser la possibilité de se défendre, il n'y a que l'Assemblée nationale qui peut faire ça.
Et il n'y a que la même Assemblée qui peut réparer le tort fait à un homme qui ne méritait rien de semblable.
C'est une tache sur l'histoire du Québec.
Pierre Cloutier
Laval
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Gilles Verrier Répondre
16 décembre 2013Monsieur Michaud a toute mon admiration pour le courage et la dignité qu'il a toujours gardé face à cette infamie. L'histoire rendra justice à ce grand patriote.
Gilles Verrier
James A. Wilkins Répondre
15 décembre 2013Pauline Marois a l'obligation de rendre justice à Yves Michaud par une motion et de redonner du même coup la dignité que notre institution démocratique suprême a perdu, il y a déjà 13 ans. Qu'on ne vienne surtout pas nous servir l'argumentation d'un gouvernement minotitaire devant une telle infamie. On devrait inscrire le nom de tous les députés qui n'ont pas eu le courage et la dignité d'admettre leur errreur sur un monument dédié à la honte! L'histoire se chargera de rendre justice à ceux qui se sont battus pour elle et distinguera le courage de la lâcheté!
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013@Didier,
C'est de la Novlangue.
Yves Michaud a écorché une toile olympique de plomb concernant la relativité des souffrances des peuples dans l'Histoire au XXe siècle.
Il n'a pas été négationniste, ni haineux.
Il a juste ramené un peu de bon sens.
Mais c'est une vérité que le Système veut cacher.
Henri Marineau Répondre
14 décembre 2013Qui, parmi nos valeureux députés et ministres péquistes, aura le courage de se lever à la chambre des élus du peuple et de présenter une motion rétablissant une fois pour toutes l'intégrité du citoyen québécois Yves Michaud?
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013Et maintenant que tu es parti.
Gilbert Bécaud - Et maintenant ( 1962 )
http://www.youtube.com/watch?v=p1H_dMrDUNo
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013Les chefs des partis représentés à l’Assemblée nationale viennent de nous prouver qu’ils souffrent tous de deux carences majeures: le sens de l’honneur et le sens de l’État.
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013Un vent de folie sur l’Assemblée Nationale
C'est lorsque le vent souffle que l'on voit le cul de la poule. On découvre les défauts des gens dans certaines circonstances.
Qu'espérer de Jean Charest et Lucien Bouchard; deux ex- premier ministre recyclés lobbyistes grassement payés par le privé?
Des excuses, il n'en recevra pas M.Michaud, de la part de ces deux mercenaires.
Serge Jean Répondre
14 décembre 2013Exact monsieur Le Hir.
Par ailleurs ici dans la Matapédia Gaspésienne et non pas « Bas-Laurentienne », donc notre bonne foi d'électeurs indéfectibles, d'une Danielle Doyer Péquiste, qui s'est vautrée dans son « trip » de carriériste à savoir, battre un record de longévité politique genre par exemple, Bona Arsenault libéral des années soixante eh bien cette dame complaisante et plutôt imbue d'elle même, a utilisé crapuleusement notre VOIX du peuple, sans nous demander notre permission pour souscrire à cet acte de vandalisme politique; elle a trahie un des nôtres et elle nous a trahie NOUS l'équipage du portique Gaspésien.Elle aurait pu faire une belle « time » de chevaux avec Nathalie Normandeau l'autre carriériste de La Baie des chaleurs plus loin vers l'est sur la Péninsule.
Il semble que l'on soit beaucoup mieux représenté pour l'heure avec monsieur Pascal Bérubé.
Serge Jean
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013Je n'ai jamais cru que M. Michaud puait l'antisémitisme.
Il aurait fallu que l'Assemblée nationale prenne un peu de recul et enquête l'affaire à fond avant de passer une motion dénonçant M. Michaud.
C'est vrai que lorsqu'on entend parler d'antisémitisme, les gens sont portés à passer en mode panique.
Dire qu'au Québec, il y en a beaucoup qui pue l'anti-BS et l'anti-pauvre pour de vrai et personne ne s'en formalise outre mesure.
Henri Marineau Répondre
14 décembre 2013Bonjour,
Où en sont les suites à cette lettre à la première ministre que je lui faisais parvenir en date du 31 octobre 2013?
Pour reprendre les termes de votre accusé de réception, j'ose espérer que l'infamie dont a été victime M. Yves Michaud mérite un "suivi nécessaire"!
Henri Marineau
----- Original Message -----
From: site_premiere_ministre@mce.gouv.qc.ca
To: henri.marineau@sympatico.ca
Sent: Thursday, October 31, 2013 2:44 PM
Subject: Accusé de réception
J'attends toujours des nouvelles!...
Bonjour,
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Cabinet de la première ministre