C’est le calme plat

Y a quelqu'un là-d'dans?

Pour une commission d'enquête indépendante

Tribune libre

Le couvercle de la marmite est sur le point de sauter chez les enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), En effet, une demi-douzaine d’enquêtes déjà complétées sont reléguées sur les tablettes du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) depuis des mois. En réalité, c’est le calme plat.

Du côté du gouvernement, autant le premier ministre que les ministres de la Justice que de la Sécurité publique « n’ont jamais entendu parler de ça » et « on nous assure que les relations sont bonnes entre le DPCP et l’UPAC. » De leur côté, les partis d’opposition à l’Assemblée nationale arguent que des années d’enquêtes sont réduites à néant à cause du laxisme de la Couronne.

Pas surprenant que les enquêteurs de l’UPAC se sentent démobilisés par une stagnation inappropriée sur des dossiers qui ne demandent qu’à être ouverts pour porter des accusations. Gageons que les personnes visées ont occupé ou occupent des postes haut placés et que certains procureurs n’osent pas poursuivre les procédures de peur de perdre une éventuelle nomination au sein de la magistrature.

Quoiqu’il en soit, nous sommes en droit de nous demander, parlant du bureau du Directeur des poursuites des poursuites criminelles et pénales s’il y a quelqu’un là-d’dans…en réalité, s’il n’y a pas un blocage systématique de certains dossiers chauds!

Pour une commission d’enquête indépendante

Comme il arrive fréquemment dans ce genre de situation délicate, il aura fallu attendre la présentation d’un reportage choc de l’émission Enquête pour que soient étalés au grand jour les sévices machiavéliques imposés aux femmes autochtones dans la région de Val d’Or par des policiers de la Sûreté de Québec.

Bien sûr, les hautes têtes de la SQ brandissent la présomption d’innocence et le fait que nous en sommes encore à des allégations. Soit pour les procédures judiciaires ! Néanmoins, les témoignages percutants de ces femmes autochtones ne mentent pas. Il y a bel et bien eu agressions sexuelles et abus de pouvoir sur ces femmes qui n’auraient certainement pas eu le courage de témoigner à visage découvert si ce n’était que pure invention. Ça m’apparaît évident !

Et, qui plus est, les ministres de la Sécurité publique et de la Justice, selon leur propre version, étaient déjà informées depuis des mois des « allégations » qui pesaient sur ces policiers, et pourtant, on continuait d’attendre les « preuves ». Eh bien, les preuves, vous les avez maintenant. À vous d’agir, mesdames les ministres…Seule une commission d’enquête indépendante pourra faire toute la lumière sur cette barbarie machiste révoltante et répugnante.

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    25 octobre 2015

    Explication en 3 temps :
    UN. Les libéraux au pouvoir bloquent les enquêtes (ingérence politique dénoncée en 2011 de l'intérieur de de la SQ dans une lettre anonyme)
    Deux. Le PQ prends le pouvoir en 2012 et nomme Mario Laprise à la direction de la SQ : les enquêtes débloquent, dont celle menant à Marc Bibeau, le grand argentier du PLQ).
    Un et Deux résumé ici :
    http://service.vigile.quebec/La-fin-du-controle-Liberal-sur-la
    Trois. La PLQ reprends le pouvoir en 2014 et Mario Laprise est dégommé, remplacé par ceux qui ont été dénoncés pour ingérence en 2011. Et le résultats des enquêtes conduites sous Mario Laprise sont bloquées au niveau des mises en accusations. D'où les plaintes de l'intérieur de l'UPAC et la commission parlementaire, début novembre.
    Vigile est sur le cas... à suivre...
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    25 octobre 2015

    On se calme avec la pétarade de la victoire libéral
    Lorsqu'on regarde bien les chiffres, les libéraleux ont eu une victoire relativement incohérente avec les volontés exprimés des électeurs.
    Ainsi avec 8 points d'écart avec les Convateurs, le système de scrutin à 1 tour et la distribution a donné 50% de plus de députés aux rouges, c.a.d. avec 39,5% ils ont 184 députés et le PCC avec 31,9%, ils n'ont que 99 députés.
    Il nous faut donc relativiser l'ampleur de la vague et remettre les pendules, ainsi le BLOC il est vrai a moins de votes en sa faveur, mais avec une proportionnelle il aurait 16 députés et les libéraleux seraient avec un Gouvernement minoritaire.
    N'avez-vous pas remarquer que le 4e pouvoir (certains journaleux, mais pas au Devoir) sont de plus en plus actif politiquement tout en demeurant journaliste. J'ai 62 ans, bac enSsc PO, j'ai toujours suivi la politique, jamais je n'ai vu plus de biais ou de détournement de l'information par les journalistes, tels ceux de Radio Banana. C'est un événement qui mérite d'être analysés par les vrais journalistes/analystes qui sont encore en fonction.

  • François Ricard Répondre

    25 octobre 2015

    Couillard, pendant la campagne électorale, nous avait promis un gouvernement fait de clarté et de franchise.
    Il nous faudrait un autre Jacques Duchesneau à l'intérieur de l'UPAC pour l'aider à respecter sa promesse.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2015

    Monsieur Marineau
    Fait curieux, mercredi ou jeudi dernier, on apprenait qu'une demi-douzaines d'enquêtes déjà complétées par l'UPAC étaient mises sur les tablettes du DPCP et le lendemain ou le jour après, on apprend ce scandale qui s'est passé à Val D'or avec les femmes autochones. Est-ce que le gouvernement Couillard a voulu faire diversion sur les enquêtes de l'UPAC mises sur les tablettes et les faits relatés à Val D'or qui remontent en mai 2015?
    Curieux de "timing" n'est-ce pas avec ces 2 nouvelles si proches l'une de l'autre? Ce gouvernement tente de tenir caché le plus possible toute la merde que l'UPAC a découverte sur ce parti corrompu durant ses enquêtes, c'est assez clair dans ma tête. Et les Québécois qui ont revoté pour ces magouilleurs le 7 avril 2015, incroyable!
    André Gignac 24/10/15