Comme il y a quelques mois avec les documents sur la guerre en Irak et en Afghanistan, les révélations de Wikileaks, publiées dimanche par plusieurs journaux, dont Le Monde, mettent Washington dans l'embarras.
Jusqu'au bout, les Etats-Unis ont tenté de différer la publication de ces mémos diplomatiques confidentiels, mettant en garde contre les dangers qu'ils pourraient faire peser pour des vies américaines dans le monde. Dans le même temps, les ambassades américaines dans le monde mulipliaient les contacts pour prévenir les pays mis en cause des révélations potentielles.
Une fois les documents divulgués, la Maison-Blanche n'a pu que condamner "dans les termes les plus forts" la publication "irresponsable et dangereuse" de ces données, insistant sur le fait que "de telles révélations font courir des risques à nos diplomates, aux membres de la communauté du renseignement, et aux gens du monde entier qui font appel aux Etats-Unis pour les aider à promouvoir la démocratie et un gouvernement transparent" (lire l'intégralité du communiqué).
WIKILEAKS INACCESSIBLE DIMANCHE
Le Pentagone a également condamné la publication des documents "obtenus illégalement" et averti qu'il avait pris des mesures "'afin que de telles fuites ne se reproduisent pas".
Le site WikiLeaks.org était inaccessible dimanche 28 novembre au soir. Le compte Twitter de WikiLeaks explique qu'il est victime d'une attaque 'DDoS' (attaque par déni de service, qui consiste à saturer un serveur de requêtes pour rendre un site inaccessible). WikiLeaks doit publier l'ensemble des documents qui ont servi de base aux articles publiés par Le Monde, El Pais, Der Spiegel, The Guardian ou The New York Times.
La Grande-Bretagne a également condamné les révélations de WikiLeaks, estimant que ces documents pouvaient "mettre à mal la sécurité nationale, [ne sont pas] dans l'intérêt national et comme les Etats-Unis l'ont dit, peut mettre des vies en danger". Avant même la publication de ces documents, le ministre italien des affaires étrangères, Franco Frattini, avait évoqué un "11-Septembre de la diplomatie mondiale."
Les médias ayant diffusé les informations extraites des mémos de WikiLeaks ont utilisé ces données de différentes manières. Le Spiegel allemand publie ainsi une carte du nombre de mémos par pays. Le New-York Times rapporte dans son édition en ligne les dessous d'un incident diplomatique récent : le "hacking" de Google, qui aurait été commandité directement par le comité central du parti communiste chinois. Le Guardian anglais se concentre, lui, sur la vision qu'a la diplomatie américaine de quelques leaders mondiaux.
Le Monde publiera d'autres articles issus des "fuites" de WikiLeaks dans les jours à venir.
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