Voile islamique et loi 21 : où loge Québec solidaire ?

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L’extrême gauche mise sur l’islamisme pour détruire la nation

L’auteur est politologue, chargé de cours au Département de science politique, UQAM


Quelques jours avant que l’Iranienne Masha Amini soit assassinée par ses geôliers du fait d’avoir porté son voile de manière trop « allégée », Christine Labrie, candidate de Québec solidaire dans Sherbrooke, a fait une déclaration renversante à propos du voile islamique et la loi 21. Le 1er septembre, elle déclarait que l’interdiction du port du voile islamique pour les enseignantes est une « forme d’oppression ». Comme si ce qui se passe au Québec avec la laïcité serait aussi tyrannique que ce que subissent ailleurs les femmes qui refusent de porter le voile. Pourtant, en territoire québécois, toute femme musulmane conserve son entière liberté, aucune n’est persécutée par l’État, emprisonnée ou tuée du fait de porter le voile.


La loi 21 interdit tout simplement d’afficher un symbole religieux ou politique pendant les heures de classe, de façon à protéger la liberté de conscience des enfants et de leurs parents. C'est une posture hautement démocratique et républicaine.


Pour justifier son discours, Québec solidaire soutient que le voile islamique ne serait qu’un bout de tissu. Une coiffe anodine et personnelle. Peut-on prétendre cela alors que le voile (au-delà de différences de style) reste toujours le même et est imposé dans tous les régimes islamiques. Ce seul fait illustre son sens éminemment collectif. Très chargé socialement et politiquement, le voile est un symbole de ségrégation envers les femmes, ces femmes que l’on veut cacher, contrôler et soumettre. D’ailleurs, dans la version intégriste de l’islam, la femme voilée serait l’expression même de la « pureté », tandis que les autres seraient des dévergondées de bas étage.


Les islamistes font du voile l’enseigne de leur combat, leur drapeau. En octobre 1995, lorsque l’islamiste algérien Boualem Bensaïd fut arrêté après l’attentat contre le RER B à la station Saint-Michel de Paris (qu’il avait perpétré avec Khaled Kelkal), il déclara ceci : « Moi, j’ai perdu, mais d’autres viendront, car ici nous sommes chez nous, vos femmes porteront le hijab, et on montera en Europe du nord ». Quoi de plus explicite.


Dans l'actuelle situation iranienne, la répression du régime des ayatollahs contre les femmes qui refusent de porter le voile s'avère une oppression, une vraie! Il s’agit du plus puissant mouvement de rébellion contre le régime des ayatollahs depuis la révolution de 1979. Tout démocrate devrait d'ailleurs appuyer le soulèvement en cours réunissant hommes et femmes pour la liberté.


Que dit Québec solidaire à propos de ce qui s’y passe ces jours-ci en Iran? Silence complet. Qu’ont fait les porte-parole de Québec solidaire lors du massacre de Charlie Hebdo? Ils ont levé le nez. Lors de la marche de solidarité qui a suivi à Montréal, réunissant 20 000 Québécois accompagnés de nos concitoyens d’origine française, ils ont aussi brillé par leur absence.


Plus récemment, qu’ont fait les dirigeants de Québec solidaires lorsque Salman Rushdie a été égorgé au couteau? Rien. Se sont-ils levés pour défendre la liberté d’expression en octobre 2020 lorsque l’enseignant Samuel Paty s’est fait décapiter? Aucunement.


Mais en revanche, en avril 2017, Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas hésité à participer à un souper-bénéfice de la mouvance musulmane intégriste, à laquelle participaient Dalida Awada et Ève Torres (cette ex-candidate voilée), visant à promouvoir la création d’une DPJ musulmane séparée au Québec. Il a nié ensuite vouloir aller dans cette direction, mais il y a néanmoins participé.


Il faut reconnaître que cet évènement est assez révélateur. Québec solidaire a donc ses accointances avec l’islam radical, mais c’est tout en opposition à la laïcité et la démocratie.