Michel Corbeil - L’idée de Pauline Marois d’enseigner en anglais l’histoire ou la géographie à partir de la cinquième année du primaire démontre que la chef et le parti qu’elle dirige ne poursuivent plus l’idée d’un Québec indépendant et en sont maintenant à rêver de bilinguisme à la Pierre Elliott Trudeau, soutient Victor-Lévy Beaulieu
L’écrivain et éditeur lance un autre brûlot contre le Parti québécois. Dans une lettre ouverte incendiaire, l’éditeur décrie «la traîtrise de Pauline Marois».
Celle-ci a évoqué récemment la possibilité d’éliminer la petite heure d’anglais aux élèves du début du primaire.
Ce temps d’enseignement serait concentré à partir de la cinquième année dans certaines matières. «Le vrai défi», selon elle, «c’est que nos enfants sortent de l’école bilingues».
«Les propositions de Pauline Marois, ce serait pour nous la catastrophe», tonne Victor-Lévy Beaulieu en faisant allusion au sort collectif des Québécois francophones.
«L’État bilingue est une vue de l’esprit : la langue de la majorité finit toujours par avoir raison de celle de la minorité.»
Deux exemples
L’écrivain donne deux exemples d’une tentative d’imposer le bilinguisme en vue d’assimiler une nation. Tous deux proviennent de régimes communistes. L’un porte sur un échec : Vladimir Illich Lénine n’a pu faire du russe la langue des pays satellites de l’ex-Union des républiques socialistes soviétiques. L’autre est en train d’y parvenir : le Tibet est en voie d’être noyé sous une vague de millions d’immigrants chinois, plaide M. Beaulieu.
La position de «la chef d’un parti soi-disant indépendantiste» constitue une «aberration», poursuit-il. «Cela dit bien la lâcheté, pour ne pas dire la trahison, d’une chef et d’un parti fondé pour promouvoir notre différence.» Selon lui, Mme Marois se range dans le camp de l’ex-premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau, personnage honni par les souverainistes, lorsqu’il avait «proposé que le Québec devienne bilingue».
Victor-Lévy Beaulieu soutient «qu’à défaut de se débarrasser» de Mme Marois, le PQ doit soigner «sa schizophrénie». Il s’agit d’une maladie dont les symptômes sont une conduite paradoxale et une perte de contact avec la réalité. «Dans le cas de Pauline Marois, cela s’applique parfaitement», a indiqué l’écrivain, lors d’une conversation téléphonique.
M. Beaulieu a répété au Soleil qu’il a perdu confiance dans le Parti québécois. «C’est dommage. Je pense que le PQ est rendu au bout de son rouleau. Ce parti a le don de choisir comme chef des deuxièmes de classe», ce qui serait le cas, a-t-il avancé, de Pauline Marois et de son prédécesseur, André Boisclair.
Victor-Lévy Beaulieu a appuyé l’Action démocratique du Québec, lors des élections du 26 mars 2007. «Je ne suis pas adéquiste, a-t-il nuancé. À partir du moment où aucun des partis (à l’Assemblée nationale) ne défend l’indépendance du Québec», à son avis, «j’ai davantage confiance en Mario Dumont (le chef de l’ADQ) pour défendre les intérêts du Québec».
Pauline Marois (Photo Patrick Sanfaçon, La Presse)
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