Pour un Québec multilingue

Certains proposent que les francophones et les allophones soient empêchés d'étudier en anglais au collégial. Nous estimons au contraire que les francophones devraient y être encouragés.

Au Québec, tous devraient posséder trois langues, comme en Europe... Avec la langue de bois, ça fait quatre, et avec les langues de porc, cinq...


Au moment où les Québécois débattent, pour la millionième fois, des mérites et menaces du bilinguisme, l'Europe prend le virage du multilinguisme. «La capacité de comprendre et d'utiliser plusieurs langues est une aptitude souhaitable pour tous les citoyens, affirme la Commission européenne. Elle nous encourage à plus d'ouverture envers les autres, leurs cultures et leurs valeurs, améliore les capacités cognitives et renforce les compétences des apprenants dans leur langue maternelle.»

Un groupe d'experts, mandaté pour étudier la question, vient de remettre son rapport. Présidé par l'écrivain Amin Maalouf, le groupe propose que chaque Européen maîtrise au moins trois langues. Outre sa langue maternelle et une «langue de communication internationale» (c'est-à-dire l'anglais), chacun devrait apprendre parfaitement une «langue personnelle adoptive»: «Telle que nous la concevons, la langue personnelle adoptive ne serait pas du tout une seconde langue étrangère, mais plutôt, en quelque sorte, une seconde langue maternelle.»
On est là à des années lumière du Québec ancien des Victor-Lévy Beaulieu, Gérald Larose et Yves Michaud. Pour eux, l'anglais est resté la langue du conquérant plutôt que l'outil permettant aux Québécois de conquérir le monde. Dans ce Québec frileux, il faut décourager les francophones d'aller au-delà du bilinguisme fonctionnel (le bilinguisme de Pauline Marois?), de crainte que l'anglais bien maîtrisé ne gruge inexorablement leur langue maternelle.
La chef du Parti québécois a parfaitement raison de souligner qu'aujourd'hui, «nous sommes à un clic de souris du monde et nous devons inscrire la réussite de nos enfants et celle de notre société dans cette réalité». Mme Marois est aussi sur la bonne piste lorsqu'elle prône un enseignement intensif de l'anglais à certaines étapes du cheminement scolaire. Elle a toutefois tort de proposer, pour calmer les esprits craintifs ou anglophobes de son parti, qu'on cesse de mettre les enfants en contact avec l'anglais dès le début du primaire. Ce faisant, elle perpétue le mythe selon lequel si un enfant francophone commence en bas âge à apprendre l'anglais, il aura plus de mal à apprendre sa langue maternelle. La réalité québécoise dément cette thèse. En effet, l'enseignement de l'anglais au premier cycle du primaire a été interdit ici de 1981 à 2005; a-t-on constaté pendant cette période une amélioration du français des jeunes Québécois? Relisons cette phrase du document de la Commission européenne: la maîtrise de plusieurs langues «renforce les compétences des apprenants dans leur langue maternelle». Quiconque parle plus d'une langue peut-en témoigner.
Certains proposent que les francophones et les allophones soient empêchés d'étudier en anglais au collégial. Nous estimons au contraire que les francophones devraient y être encouragés. De même devraient être multipliées, à tous les niveaux de la scolarité, les activités conjointes entre maisons d'enseignement de langue française et anglaise. Le Québec a la chance d'avoir chez lui une multitude d'institutions anglophones. Les occasions d'immersion pourraient donc être nombreuses, ce qui permettrait aux jeunes de langue française de vraiment maîtriser l'anglais plutôt que d'en avoir une connaissance purement théorique.
Si le Québec ancien de Trois-Pistoles tient à ce que les Québécois puissent réussir en ne maîtrisant que le français (le droit de s'enfermer dans son huître?), le Québec moderne devrait faire sien l'objectif que s'est donné l'Europe: faire en sorte que les jeunes sortent de l'école en pleine possession de trois langues, dont le français et l'anglais.
Comme le note le groupe Maalouf, «du point de vue professionnel, tout porte à croire que la langue anglaise sera, à l'avenir, de plus en plus nécessaire, mais de moins en moins suffisante». Si le Québec devenait une société française dont les citoyens sont multilingues, il accentuerait son originalité par rapport au reste du continent, dont la grande majorité des habitants ne parlent qu'anglais. La main-d'oeuvre québécoise serait recherchée et les portes du monde nous seraient ouvertes plus que jamais. Enfin, l'apprentissage de plusieurs langues pourrait être un formidable projet de rapprochement et de coopération entre les Québécois de souche et ceux issus de l'immigration.
Et le français? Le français sera ce que nous en faisons. Plutôt que d'agiter le spectre de l'assimilation, nos élites nationalistes devraient brasser la cage de tous ces personnages publics, en commençant par les artistes, qui massacrent quotidiennement cette langue qu'ils prétendent vouloir préserver. Ce n'est pas la loi 101 qu'il faut renforcer mais notre volonté collective et individuelle de parler et d'écrire un français de qualité.
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André Pratte878 articles

  • 317 147

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    21 juillet 2008


    [[l’Europe prend le virage du multilinguisme
    Un groupe d’experts, mandaté pour étudier la question, vient de remettre son rapport]]
    Un ‘’virage’’ comme vous dites monsieur Pratte, conséquemment ne peut rationnellement précéder le dépôt d’un rapport quelconque. Vous mettez la charrue devant les bœufs là il me semble.
    [[Outre sa langue maternelle et une « langue de communication internationale » (c’est-à-dire l’anglais), chacun devrait apprendre parfaitement une « langue personnelle adoptive » Telle que nous la concevons, la langue personnelle adoptive ne serait pas du tout une seconde langue étrangère, mais plutôt, en quelque sorte, une seconde langue maternelle. » ]]

    Dans le même ordre d’idée d’adoption il serait tout à fait logique
    pour les québécois d’apprendre les différentes langues des premières nations selon la région d’appartenance n’est-ce pas monsieur Pratte?
    Quand vous dites : ‘’Telle que nous la concevons’’ c’est qui ça ‘’nous’’? seriez-vous en train de présider une commission à l’insu de tous?
    [[On est là à des années lumière du Québec ancien des Victor-Lévy Beaulieu, Gérald Larose et Yves Michaud. Pour eux, l’anglais est resté la langue du conquérant plutôt que l’outil permettant aux Québécois de conquérir le monde]].
    Ils ne sont pas si anciens que vous le prétendez puisqu’ils sont là aujourd’hui en chair et en os comme des millions d’autres québécois qui eux ne parlent même pas l’anglais pour la majorité.
    [[La chef du Parti québécois a parfaitement raison de souligner qu’aujourd’hui, « nous sommes à un clic de souris du monde et nous devons inscrire la réussite de nos enfants et celle de notre société dans cette réalité ». Mme Marois est aussi sur la bonne piste lorsqu’elle prône un enseignement intensif de l’anglais]]
    Désolé de vous contredire encore une fois monsieur Pratte mais le monde est également à un clic de souris de nous, et la réalitée c’est que la terre est ronde depuis sa création, donc rien de nouveau. Il y a un profond sentiment d’isolement dans vos propos, et la réalité que vous semblez décrire dans votre façon de percevoir votre pays s’apparente davantage à une vision citadine qu’à tout l’ensemble d’un territoire avec ses grands paysages sauvages et ruraux. Vous devriez visiter votre pays. Vous ne semblez pas être au courant que dans de très nombreuses régions du Québec, entendre parler anglais est encore une curiosité quasiment au même niveau d’étonnement que de voir passer une soucoupe volante. Eh oui, et ça fait quatre siècles que l’on vit comme cela sans l’aide des gens qui pensent comme vous.
    [[Certains proposent que les francophones et les allophones soient empêchés d’étudier en anglais au collégial. Nous estimons au contraire que les francophones devraient y être encouragés]]
    Et les allophones eux? Vous ne les encouragez pas à étudier en français, vous venez de dire plus haut que tous le monde devrait apprendre trois ou quatre langues. On dirait qu’avec vous, les Québécois sont des éternelles cruches à remplir mais pour les autres c’est pas nécessaire.
    [[Comme le note le groupe Maalouf, « du point de vue professionnel, tout porte à croire que la langue anglaise sera, à l’avenir, de plus en plus nécessaire, mais de moins en moins suffisante ». ]]
    Il y a comme un gros vice de contradiction dans cet énoncé, : ‘’de plus en plus nécessaire, mais de moins en moins suffisante’’ Serais-ce que cette lanque l’anglais serait supplantée par une autre éventuellement? Espérons que ce sera le français et ainsi nous n’aurions pas eu tord d’avoir conservé notre langue jusqu’à aujourd’hui.
    [[Si le Québec devenait une société française dont les citoyens sont multilingues, il accentuerait son originalité par rapport au reste du continent, dont la grande majorité des habitants ne parlent qu’anglais.]]
    Le Québec ‘’EST’’ une société française.
    Tiens tiens, ‘’la grande majorité d’amérique qui parle anglais ne semble pas intéressée à se cultiver davantage on dirait. Ils n’ont pas besoin de ça eux. Alors dites-moi monsieur Pratte, à quoi nous servirait l’apprentissage de trois ou quatre langues dans une vision de conquête si l’anglais prédomine partout en amérique. Vous nous surchargez de travail inutile là.
    [[La main-d’oeuvre québécoise serait recherchée et les portes du monde nous seraient ouvertes plus que jamais.]]
    On va tous travailler en dehors, et les étrangers viennent tous travailler ici, c’est ça que vous voulez dire? On pourrait peut-être en même temps tenter de transporter la forêt boréale à l’équateur et inversement planter des palmiers ici.
    [[Enfin, l’apprentissage de plusieurs langues pourrait être un formidable projet de rapprochement et de coopération entre les Québécois de souche et ceux issus de l’immigration.]]
    Où est notre temps d’existence propre comme peuple français d’amérique là dedans? Il faut tout faire sauf prendre le temps d’être ce que nous sommes réellement entre nous, c’est pas un centre d’acceuil et d’adaptation à plein temps ici.
    [[Ce n’est pas la loi 101 qu’il faut renforcer mais notre volonté collective et individuelle de parler et d’écrire un français de qualité.]]
    Avec tout ce que vous proposez on aura jamais le temps de perfectionner notre langue première c’est impossible. La loi 101 c’est surtout pour empêcher des gens comme vous monsieur Pratte de saboter ce que nous avons réussis à sauvegarder de notre culture jusqu’à ce jour, car à la lecture générale de vos idées on peut facilement y détecter une volonté sous-jacente de noyade du peuple québécois dans n’importe quoi, tout, sauf ce que nous sommes naturellement et réellement.
    Je vous signale en passant que le peuple du Québec ne vous appartient pas personnellement à vous et d’autres directeurs de conscience qui vous ressemblent. Apprenez-donc à planter vous-même vos patates dans votre terre, vous comprendrez alors le sens profond d’un pays avec son territoire, sa culture et sa langue d’expression. Ou alors prenez votre baluchon, allez courir le monde et vous découvrirez que les gens de tous les peuples du monde sont comme nous, ils veulent un chez-soi dans leur langue maternelle, comme les anglais. Votre vision est celle des parasites épiciers de la terre, c’est pour eux que vous travaillez et leur objectif c’est de fourrer la planète dans un gros centre commercial. Projet stupide, imbécile et destructeur d’humanité.

  • Dominique Frappier Répondre

    21 février 2008

    Monsieur Pratte,
    Votre patron Power Pol-Pot Desmarais de Torture Corporation of Canada doit être très fier de son éditorial que vous lui avez si intégralement transcrit! Allez-vous être muté en Birmanie pour y vanter le régime en place en guise de récompense? Un petit voyage, quoi de plus agréable! Dans un pays ou l'on torture les chefs d'opposition jusqu'à ce que mort s'en suive en plus! Quoi de plus idéologiquement compatible avec votre essence éditoriale! Les gens là-bas sont tellement accueillants, les autres sont hébergés dans le système carcéral en partie financé par votre sinistre patron qui ne rêve que de conditions sociales analogues pour les Québécois.
    Il faut vraiment manquer de talent pour ne pas apprendre l'anglais au Québec quand on est disposé à l'apprendre. L'anglais est partout! Les Québécois sont déjà le peuple le plus bilingue de la terre!
    Quand on parle de loi 101, on se fait souvent répondre par les opposants fédérastophiles que si une culture est assez forte (en l'occurence ici le français), elle survivra, le français n'aurait donc, selon cet argument, pas besoin de promotion au Québec.
    Pourquoi alors promouvoir l'anglais au Québec? C'est aussi une culture assez forte qui n'a pas besoin de promotion à ce que je sache, pourquoi l'enseignons-nous donc dès le primaire? À nos frais en plus! La langue anglaise a t-elle besoin de promotion? Est-elle en danger? Bien sûr que non. Pourquoi le fait-on alors? Cette culture n'est même pas nôtre!
    On dit que l'anglais est la langue des affaires, je suis en désacord. Pour moi, l'anglais c'est la langue de l'arrogance, du capitalisme sauvage, de l'exploitation économique, de la discrimination sociale, de la collaboration, de l'assimilation, des déportations, de la violence, de la guerre, de la cupidité, du racisme, de la pornographie, de la torture, du mensonge, de la haine, de la défense de l'indéfendable et j'en passe.
    La langue des affaires? Pff.... Le mandarin, l'hébreu, mais pas l'anglais.
    Si tout le monde parle anglais, il n'y a plus d'avantages à le parler non? Si tout le monde dispose d'un million de dollars, un million de dollars ne vaut plus rien.
    La vraie raison c'est que le fantôme de Lord Durham (grand héro des canadians auteur du seul rapport non-tabletté de toute l'histoire du Canadada) rôde toujours.
    La vraie culture Canadian: tenter par tous les moyens d'assimilier les Québécois et rien d'autre.
    Quand ils sont libres de choisir une langue autre que le français, les jeunes du ROC doivent choisir d'étudier une langue comme le mandarin ou l'espagnol. Il faudrait faire des recherches pour savoir qu'elle langue ils apprennent en majorité pour en faire la langue seconde future du Québec et l'enseigner à partir du primaire et faire ainsi concurrence au ROC dans le domaine des AFFAIRES (as-tu compris Pratte!), et non apprendre un langue d'incultes assoifés de sang que tout le monde va parler sur le globe de toutes façons.
    Si on insiste pour nous faire apprendre la langue du ROC c'est pour qu'on puisse comprendre les ordres de nos patrons qui n'auront plus besoin d'apprendre le français vu que tous les Québécois parleront anglais.
    La junte fédéraste de GESCA a fait son temps au Québec.

  • Maxime Duchesne Répondre

    19 février 2008

    Pratte est absolument pathétique.
    Qui est ce "nous" dans tous ses textes où il réclame quelques changements? (Ici l'anglisation plus rapide du Québec en faisant de l'anglais la langue de travail)
    Je cite : "Certains proposent que les francophones et les allophones soient empêchés d’étudier en anglais au collégial. Nous estimons au contraire que les francophones devraient y être encouragés"
    Le texte est signé uniquement par lui, mais il écrit "nous".
    Il signe pour tous les éditorialistes de La Presse?
    Il signe pour l'ensemble des fédéralistes qui ne rêvent que de voir le Québec devenir anglophone?
    Il signe pour lui et son boss qui lui dicte comment il doit penser?
    Il tente de rendre son texte plus important en écrivant comme si plusieurs pensaient comme lui?
    Décidément, La Presse est le journal de la pensée unique, où même l'éditorialiste en chef peut écrire ce que pensent les autres sans même avoir besoin de les faire signer ou les nommer, et peut-être sans même les avoir consultés, étant donné qu'ils doivent absolument tous penser comme Desmarais pour garder leur emploi.
    Absolument pathétique.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    Moi je propose que Pratte passe à l'action, qu'il se fasse enbaucher à la Gazette, ou mieux à Toronto au National Post et qu'il consacre le reste de sa vie à perfectionner sa connaissance de l'anglais pour le bénéfice exclusif des canadians du ROC.
    À moins qu'il ne se mette à réfléchir à la tautologie suivante : Quand on est à peu près tout, ne risque-t-on pas d'être tout à peu près ?
    Est-ce vrai qu'il se prend au sérieux ?