Le NPD n’est pas au bout de ses peines. Près de la moitié des députés élus sous sa bannière en 2015 au Québec songent à ne pas se représenter aux prochaines élections fédérales l’an prochain.
Le résultat d’un sondage par courriel effectué par Le Journal auprès de la députation néo-démocrate québécoise révèle que sept des 16 députés élus dans la province lors du dernier scrutin ne remonteront pas dans l’arène ou hésitent à le faire.
« Si j’étais le chef [Jagmeet Singh], je serais inquiet, confie une source néo-démocrate sous le couvert de l’anonymat. On sait déjà que ce ne sera pas facile au Québec. »
Première vague
Ainsi, les Québécois Marjolaine Boutin-Sweet, Anne Minh-Thu Quach, Christine Moore et Robert Aubin ont laissé planer le doute sur leur avenir politique. Ils s’ajoutent à Thomas Mulcair, Hélène Laverdière et Roméo Saganash, qui ont déjà annoncé qu’ils ne seraient pas de retour en 2019.
Marjolaine Boutin-Sweet, Anne Minh-Thu Quach et Christine Moore ne se représenteront peut-être pas en 2019.
« À un an des élections, normalement, les députés sortants doivent s’être fait une tête parce qu’il faut se mettre en mode préélectorale », soutient un ancien attaché de presse du parti, Farouk Karim.
Le départ de vétérans compliquerait la tâche de Jagmeet Singh, selon M. Karim.
« Étant donné le niveau d’appui au NPD qui n’est pas aussi bon qu’il l’a déjà été, la notoriété des députés sortants est importante pour la bataille électorale », dit-il.
Sept vétérans ont déjà annoncé qu’ils renonçaient à porter leurs couleurs néo-démocrates en octobre 2019. Pour la plupart, leur départ n’est pas une grande surprise, compte tenu de leur âge.
La tenue du chef Jagmeet Singh, qui souffre toujours d’un déficit de notoriété, n’est pas la cause principale des départs déjà annoncés, soutiennent plusieurs experts et stratèges consultés. Mais le chef aura des comptes à rendre si une deuxième vague de députés plus jeunes quitte.
En plus d’être à la traîne dans les sondages, le NPD souffre aussi de difficultés financières. Le parti a terminé l’année avec un déficit de 3,1 millions de dollars, selon un récent rapport d’Élections Canada. Il s’agit du plus important gouffre financier dans lequel est plongé le parti depuis 2001, selon la chaîne télé CBC.