Une controverse avortée?

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La gauche progressiste incapable de débattre sur des questions de fond : elle verse systématiquement dans l'anathème



Puisque la controverse autour du film Unplanned ne semble pas s’estomper (oh, mon Dieu, un zélé a distribué des dépliants dans un cinéma !!!), permettez-moi de poser à voix haute quelques questions qui me turlupinent.




1- Ça ne vous dérange pas, vous, de voir une politicienne comme Mélanie Joly se prononcer publiquement sur un film et se mêler de programmation et de diffusion ? Imaginez si Maxime Bernier, François Legault ou Andrew Scheer se mettaient à dénoncer un film, un livre ou une série télé qui les offensait personnellement ! Ils se feraient dénoncer à TLMEP et attaquer sur les médias sociaux. Veut-on vraiment d’un monde où les politiciens se mêlent de culture en décrétant ce qui doit être caché et ce qui doit être montré ?




Si Mélanie Joly veut parler d’avortement, qu’elle se préoccupe donc des Canadiennes des provinces maritimes qui ont difficilement accès à la procédure ! Ça, c’est un vrai scandale !




2- Les opposants au film affirment




qu’il ne sert à rien de diffuser Unplanned au pays puisque, disent-ils, « la question de l’avortement est réglée ». Selon eux, depuis que la Cour Suprême du Canada a décriminalisé l’avortement, le débat est clos.




Désolée, mais en démocratie, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Même après qu’une loi a été votée, on réfléchit, on discute, on évolue.








Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.





Pensez-vous que la question de l’indépendance est réglée juste parce qu’il y a eu deux référendums ? Que la question de la laïcité est réglée juste parce que la loi 21 est passée ? Regardez l’aide médicale à mourir : on a voté une loi et plusieurs années plus tard, on songe à l’étendre à d’autres personnes. Ce n’est pas figé ad vitam æternam...




Même si c’est un navet pathétique, Unplanned aura au moins eu le mérite de montrer qu’au contraire, le débat sur l’avortement n’est pas terminé.




Savez-vous ce qui s’est passé récemment à Montréal ? Une jeune Canadienne, qui en était à plus de cinq mois de gestation, est venue à Montréal pour se faire avorter. Après la première phase de l’avortement (où l’on provoque l’arrêt cardiaque du fœtus), la procédure a viré au cauchemar. Voici ce que La Presse rapportait le mois dernier : « La jeune femme a accouché. Des massages cardiaques ont apparemment été tentés sur le bébé, qui a été transféré d’urgence vers l’Hôpital de Montréal pour enfants avec sa mère. La jeune femme était paniquée et aurait demandé à son arrivée au personnel des urgences de “sauver son enfant” ». Son décès a été constaté : arrêt cardiaque. La jeune femme et le personnel médical ont été traumatisés par l’expérience. Il me semble que cette scène est pire que n’importe quelle scène d’Unplanned. Mais va-t-on accuser ceux qui ont raconté ce cauchemar de véhiculer des mensonges sur l’avortement ?




DÉMONISER GUZZO




Une dernière note, en terminant...




Le Huffington Post a publié mercredi un texte délirant de deux membres du regroupement Riposte féministe qui affirmaient le plus sérieusement du monde qu’en diffusant Unplanned dans ses cinémas, Vincent Guzzo se faisait : « complice de la violence faite aux femmes, aux hommes trans, et aux personnes non binaires ».




Misère ! Est-ce qu’il est aussi respon­sable de la crise au Moyen-Orient, du réchauffement de la planète et de l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en République démocratique du Congo ?