Une autre école anglaise transférée aux francophones

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Les Anglais ragent


Le gouvernement Legault a annoncé vendredi le transfert d’une autre école anglophone à la communauté francophone de Montréal avant même la conclusion d’une entente entre les deux commissions scolaires de l’Ouest-de-l’Île.


Une somme de 2,9 millions de dollars a été allouée à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) pour réaménager et agrandir l’école Allancroft, de Beaconsfield, qui appartient à la Commission scolaire Lester-B.-Pearson. Cette somme représente environ 10 % du coût total du projet, a précisé le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES).


Il n’y a pourtant pas d’entente en bonne et due forme au sujet du transfert de l’école Allancroft, a confirmé la CSMB au Devoir. « J’ai eu la surprise ce matin en voyant le document du ministère. Il n’y a rien de décidé sur ce dossier-là », explique Diane Lamarche-Venne, présidente de la CSMB.


« C’est en négociation depuis un an, sinon plus, avec les gens de Lester-B.-Pearson. Ils sont de bonne foi. Il faut y aller tranquillement là-dessus », dit la présidente de Marguerite-Bourgeoys. Au moment où ces lignes étaient écrites, la Commission scolaire Lester-B.-Pearson n’avait pas répondu à nos questions.


Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, a forcé la commission scolaire anglophone à céder aux francophones l’école secondaire Riverdale, de Pierrefonds, au début de l’année 2019. Il doit confirmer au cours des prochains jours le transfert forcé de trois autres écoles anglophones à moitié vides de la Commission scolaire English-Montreal à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPI), qui manque cruellement d’espace.


Miville Boudreault, président de la CSPI, a indiqué vendredi qu’il n’a eu aucune discussion avec English-Montreal au cours des derniers jours. Le ministre Roberge a donné une dernière chance aux deux commissions scolaires pour s’entendre sur le transfert d’espaces pour loger les élèves francophones. À défaut d’entente, il a affirmé que le gouvernement ordonnerait par décret à la Commission scolaire English-Montreal de céder trois de ses écoles dépeuplées à la CSPI.


La CSDM sous le choc


Entre-temps, le gouvernement Legault accorde des sommes « historiques » pour agrandir et construire de nouvelles écoles sur l’île de Montréal. Les représentants des commissions scolaires de l’Est et de l’Ouest-de-l’Île (Pointe-de-l’Île et Marguerite-Bourgeoys) ont poussé un soupir de soulagement vendredi matin. Les investissements de 382,4 millions de dollars pour la prochaine année scolaire répondent en bonne partie aux besoins d’espace criants aux extrémités de l’Île.


De son côté, la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) était très déçue. La plus grande commission scolaire du Québec obtient 65,6 millions, soit 20 % de l’enveloppe globale pour Montréal.


« Je suis sous le choc aujourd’hui. Ça ne répond pas aux besoins de la CSDM. Ça fait trois ans qu’on mentionne que si on ne double pas les investissements d’agrandissement et de construction, on va avoir un grave problème. L’annonce de ce matin, ce n’est pas du tout ce qu’on attendait. Les cinq écoles qu’on avait mises en priorité en manque de locaux ne sont pas dans la liste qui nous est présentée ce matin, liste que j’ai reçue trois minutes avant la conférence de presse », a réagi Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM.


Elle est « très inquiète » en raison du manque d’espace dans les écoles des quartiers Saint-Michel, Tétreaultville, Villeray, Ahuntsic et Rosemont. Par contre, elle se réjouit des sommes accordées pour définir les plans et devis de nouvelles écoles primaires dans Griffintown et sur le site du Grand Séminaire, au centre-ville.




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