Le Collège des médecins du Québec vient de compiler les statistiques du Tableau des membres au 31 décembre 2007.
Ainsi, 287 nouveaux médecins sont venus s'ajouter au cours de l'année, soit 163 omnipraticiens et 123 spécialistes. Des 19 354 médecins inscrits au Tableau de l'ordre, 498 (2,6 %) s'adonnent uniquement à des tâches administratives et 2 002 membres (10,3 %) sont retraités. Il reste donc 16 854 médecins cliniciens à temps complet ou partiel. La proportion entre les omnipraticiens et les spécialistes bouge peu avec les années (49,3 et 50,7 %).
Quatre-vingt-huit pour cent des médecins pratiquant au Québec ont obtenu leur diplôme au Canada, 1 % aux États-Unis et 11 % dans d'autres pays. Par contre, depuis les dix dernières années, l'âge moyen des médecins ne cesse d'augmenter : de 45 à 50 ans chez les omnipraticiens et de 50 à 54 ans chez les spécialistes.
Au total, plus de la moitié des médecins québécois (52 %) ont 50 ans et plus. Quant à la féminisation de la profession, les femmes médecins constituent maintenant 37 % des effectifs médicaux au Québec ; ce pourcentage va sûrement augmenter rapidement au cours des prochaines années puisque des 3 545 étudiants des quatre facultés de médecine, nombre le plus élevé depuis les 10 dernières années, 64,3 % sont des femmes et 35,7 %, des hommes.
Enfin, Montréal compte 6 640 médecins (38 % omnipraticiens et 62 % spécialistes) et Québec 2 442 médecins (45 % omnipraticiens et 55 % spécialistes) ; pour l'ensemble des régions, les effectifs sont de 9 243 médecins (60 % omnipraticiens et 40 % spécialistes) et 1 029 médecins sont membres du Collège, mais pratiquent ailleurs au Canada et aux États-Unis.
De toutes ces données ressortent quatre constatations qui provoquent un peu d'optimisme.
Depuis 2006, le nombre de médecins arrivant en pratique augmente chaque année et continuera d'augmenter dans les années qui viennent. La décision gouvernementale d'augmenter le nombre de postes en médecine commence à porter fruit.
L'âge moyen élevé des médecins devrait redescendre dans les prochaines années avec l'arrivée plus importante de jeunes médecins. Espérons que les médecins plus âgés ne prendront pas tous leur retraite en même temps et que la relève se fera sentir dans les spécialités en péril.
Le nombre de permis accordés à des médecins étrangers a augmenté de 4 %. Souhaitons que la qualité des médecins étrangers qui veulent pratiquer au Québec continue d'être à la hauteur de la compétence qu'on exige de nos propres enfants.
Enfin, si des moyens pouvaient être pris pour attirer les 1 029 médecins qui ont un permis de pratique au Québec et qui travaillent en dehors de la province, la pénurie de main-d'oeuvre médicale serait en bonne partie réglée.
En conclusion, l'optimisme semble renaître tranquillement face à la main-d'oeuvre médicale. Avec les mesures prises par le gouvernement et le Collège des médecins du Québec, l'aide des autres professionnels de la santé et de tous les autres intervenants du système de santé, la partie n'est pas encore gagnée, mais nous commençons au moins à voir la lumière au bout du tunnel.
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Yves Lamontagne, MD
Président-directeur général
Collège des médecins du Québec
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