LOS ANGELES | Un juge fédéral de Californie a bloqué mercredi une nouvelle règle de l’administration Trump qui entendait verrouiller l’asile à la frontière sud des États-Unis.
Le magistrat Jon Tigar a pris cette décision, qui prend effet immédiatement, après une audience sur l’annonce gouvernementale controversée, qui prévoit le rejet de toutes les demandes d’asile présentées par des migrants n’ayant pas sollicité le statut de réfugié au Mexique ou dans d’autres pays traversés sur leur route vers les États-Unis.
La décision du juge Tigar intervient peu après qu’un autre magistrat, à Washington cette fois, a lui autorisé l’application de la nouvelle règle.
Mais la décision de Jon Tigar signifie que la nouvelle politique ne pourra être mise en œuvre que lorsque les différends juridiques seront résolus.
«Cette nouvelle règle n’est probablement pas valide parce qu’elle est en contradiction avec les lois existantes sur l’asile», a écrit le juge Tigar, en dénonçant la décision du gouvernement de promulguer la nouvelle loi comme étant «arbitraire et capricieuse».
La puissante organisation de défense des droits civiques ACLU et le Southern Poverty Law Center notamment avaient porté plainte contre la nouvelle règle en Californie. D’autres groupes avaient déposé une plainte séparée à Washington.
La décision du juge Tigar «est une importante victoire pour les individus et les familles incroyablement vulnérables venant de pays d’Amérique centrale et cherchant à se réfugier dans notre pays», a dit Melissa Crow, du Southern Poverty Law Center.
Le président républicain, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale un des axes forts de sa politique, cherche à endiguer les flux migratoires et à augmenter les expulsions de clandestins.
Les États-Unis font face à un afflux de migrants à leur frontière avec le Mexique, avec plus de 100 000 personnes arrêtées chaque mois depuis mars, dont de nombreuses familles avec enfants.
Originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d’Amérique centrale, Guatemala, Salvador et Honduras en tête, ces migrants déposent généralement une demande d’asile qui leur permet de se maintenir sur le territoire américain le temps de l’examen de leur dossier par un juge de l’immigration.
Le gouvernement les accuse de disparaître ensuite et de gonfler le nombre des quelque 10,5 millions de sans-papiers présents aux États-Unis.