Un jour sombre pour les Franco-Ontariens

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Le réflexe anti-francophone des conservateurs ontariens

 Des Franco-Ontariens, sous le choc, dénoncent que le premier ministre Doug Ford fait reculer le fait français en mettant la hache dans les services aux francophones.


« C’est dévastateur, c’est un recul incroyable, dénonce Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario. Ç’a été l’état de choc total. »


Le gouvernement conservateur a présenté mercredi une mise à jour économique avec des mesures fortes et controversées comme la fin du projet d’université de langue française et l’abolition du Commissariat aux services en français. Il s’est justifié en disant devoir prendre « des décisions difficiles » pour remettre les finances de l’Ontario sur les rails.


Appel à la mobilisation


Les réactions n’ont pas tardé à fuser.


« C’est vraiment sérieux. C’est un bon exemple de pourquoi des communautés francophones disparaissent. C’est deux gros coups en même temps [...]. C’est une journée sombre », a dit Linda Cardinal, professeure et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques à l’Université d’Ottawa.


Il s’agit d’un « bris de confiance » important puisque le gouvernement avait pris des engagements contraires, souligne-t-elle, « renversée ».


Quant à M. Jolin, il appelle à la mobilisation, citant la bataille qu’ont livrée les Franco-Ontariens pour préserver l’hôpital Montfort.


« Manque de respect »


« Jour noir pour l’Ontario français est un jour noir pour l’ensemble des communautés francophones du Canada », a écrit la sénatrice du Manitoba Raymonde Gagné sur Twitter.


« Les conservateurs démontrent leur manque de respect face aux 600 000 Franco-Ontariens et les millions de francophones au pays, ainsi que leur incapacité de protéger le fait français chez nous », a réagi la ministre fédérale des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly, qualifiant le tout d’« inacceptable ».


Le premier ministre du Québec, François Legault, compte de son côté aborder le sujet avec M. Ford lors d’une rencontre prévue lundi.


« Évidemment, je souhaite qu’on protège le français en Ontario », a-t-il dit.


– Avec l’Agence QMI et l’AFP