Barack Obama est devenu mardi non seulement le président des États-Unis, mais à coup sûr le personnage historique qui incarne l'espoir du XXIe siècle. Mardi soir, les Américains se sont réhabilités eux-mêmes et ont prouvé à la face du monde que la grandeur et la puissance pouvaient être dissociées de l'arrogance. Dans les jours qui ont suivi, on a assisté à des manifestations de joie, à l'affirmation d'une fierté qui n'avait pas de couleur, pas d'âge, pas de sexe. Les États-Unis d'Amérique se sont ressoudés dans un patriotisme qu'il ne faut en aucune façon confondre avec le nationalisme. Les Américains n'étaient ni offensifs ni défensifs, ils étaient heureux.
Et c'était beau à voir. En fait, l'élection de Barack Obama est une esthétique. L'homme, sa stature, sa pensée, sa femme, ses filles, autant de repères pour comprendre la création d'un mythe. Tout est en place: l'enthousiasme, la ferveur, l'admiration, l'espoir. Et l'effet Obama-président touche tous les Américains. Dans le discours émouvant du candidat républicain, John McCain, qui avait laissé derrière lui le ton belliqueux et hargneux de la campagne pour retrouver le sens patriotique qu'on lui avait toujours connu, il y avait une espèce de fierté devant ce moment historique de l'élection d'un Noir. Celui qui s'était livré, corps et âme, à la mouvance extrémiste de son parti, prostituant en quelque sorte sa réputation de libre penseur, s'est racheté, à vrai dire, par ce discours au ton modéré, rassembleur et responsable. Mais on ne saurait tout lui pardonner et il devra vivre avec sa conscience de s'être trahi lui-même.
George W. Bush, drapé dans son statut de président, a su également trouver les mots pour célébrer cette page d'histoire. Et c'est avec une élégance indéniable qu'il a assuré son successeur de sa collaboration dans la passation du pouvoir. C'est qu'il existe dans la culture américaine une tradition apparemment respectée même par ceux comme George W., qui n'inspire pas beaucoup de respect, c'est le moins qu'on puisse dire, de s'incliner avec noblesse devant l'adversaire. Pour une des rares fois cette semaine, George W. Bush a parlé de cette entrée d'un Noir à la Maison-Blanche avec sa jolie femme et ses mignonnes petites filles avec une réelle émotion dans la voix, au point où on avait le sentiment que cette victoire l'impressionnait aussi. Et que dire des sourires de Condoleezza Rice, qui trahissaient également son trouble? Il est compréhensible que cette révolution qui témoigne d'un changement définitif des mentalités touche tous les Américains de bonne volonté, démocrates ou républicains. C'est qu'au-delà des divergences, au-delà des affrontements politiques, les Américains se reconnaissent, se rassemblent derrière leurs institutions et s'inclinent lorsqu'ils écrivent l'Histoire, ce qui fut le cas ce mardi 4 novembre 2008.
La réaction d'enthousiasme observée partout dans le monde, tant chez les dirigeants que parmi les populations, démontre bien qu'il y a un désir de retrouver un leadership des États-Unis, dépouillé cette fois de l'arrogance et de l'esprit va-t-en-guerre à tout prix. Que cela plaise ou non aux irréductibles qui aiment détester les États-Unis avec un aveuglement buté, le rêve américain fait envie. Ce rêve porté par Barack Obama, qui l'incarne désormais après en avoir franchi les obstacles, fait tomber les tabous et reculer le racisme, et on ne peut plus le suspecter d'être impérialiste. Ce n'est pas un rêve de domination, de revanche ou d'enfermement à l'intérieur des frontières. C'est le rêve de l'ouverture, de la collaboration multilatérale, d'un espoir contagieux. Dans la grave crise que nous traversons tous, cette Amérique régénérée, débordante de sa jeunesse retrouvée, habitée par un esprit de conciliation et une modération rassurante, repousse avec fermeté les extrémistes qui ont failli la perdre. D'autres luttes surgiront, mais une bataille irréversible a été gagnée. Nombreux sont ceux qui envient secrètement les Américains qui ont choisi Barack Obama pour diriger leur futur destin. Un homme providentiel de cette envergure, combien de peuples en souhaiteraient? Mais Obama s'éloigne de l'Américain type. Sa vie s'est déroulée dans une culture d'identités diverses, dans un relativisme religieux; il a vécu des années charnières de son enfance à l'autre bout du monde, en Indonésie. Or cet homme universel en quelque sorte est profondément ancré dans son pays maternel. Il en possède les vertus, dont la foi que chaque homme peut faire la différence. «C'est mon vote à moi qui permet à Obama d'entrer à la Maison-Blanche», disait un électeur noir mercredi matin.
La réaction d'enthousiasme observée partout dans le monde, tant chez les dirigeants que parmi les populations, démontre bien qu'il y a un désir de retrouver un leadership des États-Unis, dépouillé cette fois de l'arrogance et de l'esprit va-t-en-guerre à tout prix. Que cela plaise ou non aux irréductibles qui aiment détester les États-Unis avec un aveuglement buté, le rêve américain fait envie. Ce rêve porté par Barack Obama, qui l'incarne désormais après en avoir franchi les obstacles, fait tomber les tabous et reculer le racisme, et on ne peut plus le suspecter d'être impérialiste. Ce n'est pas un rêve de domination, de revanche ou d'enfermement à l'intérieur des frontières. C'est le rêve de l'ouverture, de la collaboration multilatérale, d'un espoir contagieux. Dans la grave crise que nous traversons tous, cette Amérique régénérée, débordante de sa jeunesse retrouvée, habitée par un esprit de conciliation et une modération rassurante, repousse avec fermeté les extrémistes qui ont failli la perdre. D'autres luttes surgiront, mais une bataille irréversible a été gagnée. Nombreux sont ceux qui envient secrètement les Américains qui ont choisi Barack Obama pour diriger leur futur destin.
Un homme providentiel de cette envergure, combien de peuples en souhaiteraient?
Mais Obama s'éloigne de l'Américain type. Sa vie s'est déroulée dans une culture d'identités diverses, dans un relativisme religieux; il a vécu des années charnières de son enfance à l'autre bout du monde, en Indonésie. Or cet homme universel en quelque sorte est profondément ancré dans son pays maternel. Il en possède les vertus, dont la foi que chaque homme peut faire la différence. «C'est mon vote à moi qui permet à Obama d'entrer à la Maison-Blanche», disait un électeur noir mercredi matin.
Enfin, il faut noter toutes les réactions officielles en Occident, qui laissent deviner une satisfaction et même de l'enthousiasme dans certains cas devant le résultat de l'élection. Hélas! le gouvernement canadien a réagi avec une réserve qui trahit une déception et qui fait fi du geste historique qui permet à un Noir de franchir ce qui était jusqu'au 4 novembre un mur de Berlin racial. Bel accueil au président élu de notre allié et puissant voisin! Et quelle insensibilité au mouvement de l'Histoire.
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