Il ne faut pas se surprendre si le vieux débat sur les subventions aux écoles privées refait surface dans la litanie des mesures de compressions mises sur la table par le gouvernement Couillard. Et ce n’est pas d’hier que les esprits s’échauffent lorsque ce sujet est abordé autour de la table.
Pour avoir œuvré plus de trente ans dans le réseau privé à divers postes, j’ai été à même de constater les critiques acerbes de certains tenants de l’abolition du réseau privé sous prétexte qu’il représentait une faille dans l’universalité des services à l’éducation et qu’il était réservé à une clientèle privilégiée.
Mais là où le bât blesse avec le plus d’acuité ressort des « supposées économies » que le gouvernement réaliserait s’il abolissait les subventions au secteur privé alors que, dans les faits, il lui en coûterait davantage pour chaque élève qui migrerait du privé au public.
De plus, pendant toutes ces années où j’ai circulé dans les corridors d’une école privée, il m’a été donné à maintes reprises l’occasion de rencontrer des parents qui faisaient le choix du privé et, par conséquent, de puiser dans leurs ressources financières pour y inscrire leur enfant sans pour autant nager dans l’opulence, loin de là.
Enfin, et ce n’est pas négligeable, j’ai pu constater l’effet positif de la saine concurrence entre les deux réseaux de l’éducation, particulièrement au niveau des structures d’encadrement des élèves que les écoles publiques ont mises de l’avant et cela, pour le plus grand bien de « tous » les élèves du Québec.
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2 commentaires
Pierre Cloutier Répondre
1 octobre 2014Si vous affirmez qu'il en coûterait plus cher à l'État de rapatrier les élèves du privé dans le secteur public plutôt que de maintenir le statu quo actuel, il faudrait en faire la preuve, par prépondérance.
Le principe est pourtant simple à comprendre : si vous voulez envoyer vos enfants dans une école privée, payez pour.
En plus, là où le bât blesse sérieusement, c'est qu'on paie aussi pour certaines institutions où on dispense l'enseignement religieux. Cela c'est vraiment le comble de l'ignominie.
Pierre Cloutier
Mario Boulet Répondre
1 octobre 2014Monsieur Marineau,
Il est vrai qu'actuellement le gouvernement paie aux environs de 4000$ pour un élève au privé à comparer au 5200$ environ qu'un élève au public lui coûte. Hors, l'école privé est à priori un choix effectué par les parents qui sont en mesure de payer une éducation appropriée et supplémentaire à leurs enfants. Si le gouvernement coupe de moitié cette allocation accordée aux enfants du secteur privé, c'est déjà ça de gagné. On parle de 120 000 élèves environ à 2000$ en moins. Ça fait donc 240 millions en moins à payer.
De ce nombre, on estime à 10% le nombre d'élèves qui reviendraient au secteur public. On reste tout de même à plus de 200 millions en économie pour le gouvernement.
Hors, il y a plusieurs coûts au secteur public qui font que la moyenne est beaucoup plus haute car ce sont des frais fixes peu importe le nombre d'élèves que l'école publique accueille. M'enfin, si 12 000 élèves venaient rejoindre le secteur public, en provenance du privé, On parle d'environ 72 millions de plus que le gouvernement devrait allouer à l'école public pour accueillir ces élèves. Mais de ces 72 millions, il ne devrait plus en payer 48 millions pour les voir rester au privé. C'est donc un coût net de 24 millions.
L'économie réalisée serait de l'ordre de 200 millions pareil! De plus, je n'ai pas compté ce que coûterait la venue de tous ces nouveaux élèves au public car la moyenne par élève viendrait se diminuer. Les professeurs sont payés pour une classe de x élèves. S'il y a quelques ajouts, on le paiera en « supplémentaire ». Mais, les infrastructures demeurent les mêmes. L'école n'est pas plus chère à chauffer, qu'elle soit emplie à 100% ou à 50% d'élèves. Nous demeurons avec un seul concierge. Les coûts par élève s'en trouvent donc diminuer.