Il a beaucoup été question du député sortant de Chomedey, Guy Ouellette, et de sa « déloyauté » à l’égard de son chef, Philippe Couillard, depuis que Le Journal a révélé, mercredi dernier, qu’il aurait coulé des informations embarrassantes à l’opposition.
Guy Ouellette et le Chef
La loyauté est une règle non écrite qui soude un député à son caucus, à son chef et à son parti, et inversement.
Mais la loyauté ne peut être à sens unique. Un chef doit aussi être à l’écoute de ses députés et respectueux de la diversité des points de vue qui s’expriment dans son caucus.
Or, avec M. Couillard, c’est le « crois ou meurs ». Plusieurs députés l’ont appris à leurs dépens. Après avoir déchanté, certains ont quitté.
Guy Ouellette n’est donc pas le seul à être soupçonné d’alimenter les médias et les oppositions, d’autres députés découragés n’hésitent pas à sortir des lignes.
Ils ont le sentiment d’agir dans l’intérêt public face aux dysfonctionnements du gouvernement et à l’entêtement d’un chef qui ne les écoute pas et qu’ils jugent déconnecté de la réalité de son caucus.
Couillard : « le rassembleur » ?
Il y a deux jours, M. Couillard a appelé les Québécois à voter pour lui en leur promettant qu’il sera un premier ministre « rassembleur ».
Voilà un homme qui a lancé sa première campagne électorale comme premier ministre, en mars 2014, en déclarant qu’il haïssait les séparatistes et leur gouvernement.
Il a gouverné durant les quatre dernières années en soumettant les citoyens les plus vulnérables à un régime d’austérité dont ils ressentent encore les impacts, sans jamais exprimer la moindre compassion.
Pire, il en a rajouté en affirmant, la semaine dernière, qu’une famille d’un adulte et de deux ados pouvait se nourrir avec 75 $ par semaine.
L’une des preuves tangibles de son incapacité à rassembler les Québécois nous est donnée par la désertion dramatique, autour de lui, de sa propre équipe : 26 députés et ministres libéraux l’ont quitté, depuis l’élection du 7 avril 2014.
Yves Bolduc, un loyal soldat qui aurait marché sur le feu pour lui, a été forcé à la démission, le 26 février 2015.
Robert Dutil a démissionné comme député de Beauce-Sud, le 21 septembre 2015, après avoir été ministre dans le gouvernement Charest.
Jacques Daoust a démissionné dans la controverse comme ministre des Transports, le 19 août 2016. Un traumatisme dont il ne s’est jamais relevé. Il est décédé, le 3 août 2017.
Pierre Paradis, démis de ses fonctions de ministre du MAPAQ. Victime d’une commotion cérébrale, en janvier 2017, il a jeté l’éponge.
Sam Hamad a démissionné, le 27 avril 2017, comme député de Louis-Hébert, dans la tourmente, après s’être retiré de son poste de président du Conseil du trésor.
D’autres ministres ont tiré leur révérence : Jean-Marc Fournier, Stéphanie Vallée, Julie Boulet, Martin Coiteux, David Heurtel, Robert Poëti, Laurent Lessard, Geoffrey Kelley et Jacques Chagnon, président de l’Assemblée nationale.
Gilles Ouimet a démissionné, en cours de mandat, comme député de Fabre, le 24 août 2015, profondément déçu de n’avoir pas été nommé ministre.
L’autre Ouimet, François, a ému les Québécois par son témoignage aux larmes, le 15 août 2018, quand il a été largué par M. Couillard après lui avoir confirmé qu’il serait, à nouveau, candidat dans Marquette.
Rita de Santis a eu un parcours chaotique, après avoir été démise de ses fonctions de ministre.
Gerry Sklavounos, exclu du caucus libéral, en octobre 2016, à la suite des allégations d’inconduites sexuelles qui pesaient sur lui.
D’autres députés se sont retirés en douce : Raymond Bernier, Norbert Morin, Karine Vallières, Guy Hardy, Germain Chevarie, Pierre Reid, André Drolet, Ghislain Bolduc et Michel Matte.
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