Un Bloc fort contre un ROC insolent

Tribune libre

À la suite de sa défaite cuisant subite à l’élection de 2011, n’obtenant que 6,1 % des suffrages, le dernier sondage CROP sur les intentions de vote fédérales des Québécois révèle que le Bloc se situe en quatrième position à 13 %, loin derrière le NPD qui va chercher 42 %.

Face à ce portrait plutôt inquiétant, la question se pose : le Bloc peut-il renaître de ses cendres, lui qui ne compte plus que deux députés aux Communes? Le moins qu’on puisse dire, c’est que le défi est herculéen. D’autant plus que l’impopularité de Stephen Harper alliée à l’incapacité de Justin Trudeau à ranimer la flamme des Québécois autour du PLC laissent deux partis susceptibles de se disputer la faveur de l’électorat.

D’un côté le Bloc, avec un nouveau chef en la personne de Mario Beaulieu qui incarne un relent de la sauvegarde et de la promotion des intérêts du Québec à Ottawa mais dont la cote dépend en grande partie de la performance de PKP au sein des troupes péquistes d’ici le scrutin fédéral du 15 octobre 2015.

De l’autre, le NPD, grand vainqueur de la vague orange de 2011 que l’on peut attribuer sûrement à la popularité de Jack Layton, mais qui bénéficie cette fois-ci de la surprenante victoire du NPD en Alberta, laquelle permet à Thomas Mulcair de tenir une carte gagnante entre ses mains.

Dans ce contexte, la réponse à la question posée au début de ce billet laisse planer des doutes sérieux sur la capacité du Bloc de remonter de façon significative dans les intentions de vote des Québécois…à moins que les quelque quatre mois qui restent d’ici le scrutin ne voient l’option souverainiste reprendre du galon avec l’arrivée de PKP à la tête du PQ.

En terminant, j’aimerais faire une mise au point sur la pertinence du Bloc à Ottawa. Quoique j’aie toujours défendu l’argumentaire à l’effet que l’union des forces souverainistes devrait être concentrée au Québec, je dois admettre que l’insolence éhontée dont fait preuve Stephen Harper en ce qui a trait aux dossiers qui touchent de front les Québécois justifie à elle seule, dans ce contexte, la pertinence du Bloc dans le ROC. Et Mario Beaulieu me semble la personne toute désignée pour jouer un rôle important dans la défense des us et coutumes des Québécois et la promotion de l'indépendance du Québec.

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2089 articles

  • 1 470 232

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    2 juin 2015

    @ Gaston Carmichael.
    Il faut voter Bloc ! Suis désespérément optimiste en faveur du Bloc !
    p.s. Fait longtemps que je ne suis plus dans le "pourquoi" l'Indépendance. Toutes mes interventions ici( et il n'y a pas d'ailleurs...) sont toujours dans le "comment" de l'Indépendance. J'aime Beaulieu.J'aime Duceppe aussi, même si j'ai détesté sa méthode politique. Je n'ai jamais caché que j'aimais la méthode de Pauline Marois, même si je considère que sa réponse à propos du référendum à venir, lors de la dernière élection, fut une magistrale erreur. C'est ça le "comment": toute la différence entre chanter des cantiques et répondre adéquatement aux ennemis de l'Indépendance, car il y en a beaucoup, c'est pas cela qui nous manque, à nous les indépendantistes, qui ne sommes encore qu'une minorité parmi Nous. Salutations

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2015

    @M. Haché,
    Manifestement, le BQ ne fait pas parti de vos amis Facebook. Votre texte ne manque qu'une conclusion.
    Alors, comment suggérez-vous que les NOUS (nous, les indépendantistes) exercions notre droit démocratique en Octobre prochain: Voter fédéraliste, ou l'abstention?

  • Élie Presseault Répondre

    31 mai 2015

    Je soutenais dans un autre commentaire l'importance de cheminer avec le peuple québécois. J'ai même exprimé de vives réticences envers la chefferie de Thomas Mulcair. D'aucuns rappellent cette association avec Alliance Québec et ses commentaires virulents au cours du référendum de 1995. Il faut toutefois dire que nous avons Harper comme premier ministre et que Justin Trudeau n'est pas non plus en reste. Tout comme la plupart d'entre vous, j'ai été décontenancé par le changement de cap de la population québécoise en 2011. Dans une moindre mesure, j'ai également été surpris du niveau d'appuis obtenu par le PLQ en 2014 même malgré la commission Charbonneau et les nombreuses allégations de corruption. Là-dessus, oui, les Québécois devront envisager les deux prochaines échéances électorales comme des étapes importantes dans le destin du Québec-Canada. Le Bloc Québécois aura beaucoup de travail à faire pour renverser la vapeur. Disons qu'avec ce qui s'est passé en Alberta, l'option du NPD apparaît un peu irrésistible quoique je me suis toujours méfié des sondages fédéralistes de CROP.

  • Marcel Haché Répondre

    31 mai 2015

    Si P.K.P. n’a même plus besoin de prononcer le mot Indépendance tant l’Électorat connaît son idéal, quelle utilité alors pour le Bloc à Beaulieu de vouloir faire campagne en feignant supposément, oui, supposément, de prendre le ton « décomplexé » et « non-attentiste » à l’égard de l’Indépendance ?
    N’ira pas loin avec cela !
    S’il veut vraiment être « décomplexé » le chef du Bloc, s’il veut réellement se démarquer de ce qui a été la marque de commerce de la précédente chefferie, cette infâme…cette chefferie de…cette pathétique chefferie, qui a ouvert elle-même toutes grandes les portes à l’invasion des « oranges », c’est à notre égard à Nous, oui, oui, à Nous, (précisément à l’égard de cet électorat des « nounous » dont aimait bien se moquer son chef d’alors), car c’est bien là précisément aussi ce qui avait causé cette formidable débarque du Bloc, et mis fin aux ambitions politiques de notre grand timonier à Ottawa.
    Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le risque est grand que le ton « décomplexé » et « non-attentiste » d’O.N. produise au Bloc les mêmes résultats indéniables, oui, oui, indéniables, et qui ont été aussi ceux d’un autre chef, supposément encore lui aussi, le plus décomplexé et le plus non-attentiste qui soit : Jean-Martin Aussant.
    Défendre « le Québec » ? Good ! Mais Duceppe n’a fait que cela, défendre les « intérêts du Québec » ! Pour autant, cela n’a jamais valu mieux que défendre la province à Charest, maintenant la province à Couillard ! C’est Nous que le Bloc doit défendre- c’est Nous qui avions été humiliés par Meech, par le départ des Nordiques, par celui des Expos, et non pas la « province », qui n’est qu’une prison politique- car jamais Charest ne l’a fait, Nous défendre, ni Couillard ne le fera jamais.
    Certes, ce n’est pas nécessaire de toujours tout-tout dire. Mais si le Bloc est assez mou pour ne pas dire ce que le P.Q. ne peut absolument pas dire, parce qu’il n’est pas en position de le dire, l’Électorat va le laisser tomber absolument. J’en suis certain absolument.

  • Normand Paiement Répondre

    31 mai 2015

    Défendre les intérêts du Québec avec une détermination farouche à Ottawa, OUI, mais ce n'est pas suffisant. Pour espérer l'emporter lors des prochaines élections fédérales, le Bloc doit aussi faire la promotion de l'indépendance et démontrer hors de tout doute qu'il sera un allié incontournable et un négociateur coriace le jour où les Québécois choisiront de faire du Québec un pays!