Martin Pelchat - La controverse déclenchée par la télésérie sur René Lévesque continue de faire rage. Un biographe de l’ex-premier ministre, Pierre Godin, accuse cette fois Louise Beaudoin et Martine Tremblay de mener contre cette production une «campagne de désinformation» à coups de «sottises, de faussetés, de procès d’intention ou d’erreurs de fait».
«Ces deux “révisionnistes” ou “négationnistes”, comme je les appelle, tentent de réécrire l’histoire à leur façon pour en gommer certains mauvais souvenirs liés à leur propre carrière, en tablant sur les trous de mémoire de journalistes pressés qui ne prennent pas toujours le temps d’aller aux sources», dénonce dans une lettre au Soleil M. Godin, dont la biographie a été une des sources d’inspiration du réalisateur de la série de Radio-Canada, Pierre Houle.
«Au nom du “vrai” René Lévesque (sic), elles se sont autoproclamé légataires universelles de sa mémoire, de son image, de sa pensée, et même de sa vertu!» poursuit-il, reprochant aux deux femmes de «prendre plaisir à démolir gratuitement une télésérie qui ne le méritait pas en invoquant des détails secondaires, voire des niaiseries».
«J’aime bien cette réflexion de Pierre Marc Johnson à propos de la cruauté de la contestation interne dont René Lévesque a été victime durant les derniers mois de sa carrière politique : ceux qui, aujourd’hui, se réclament le plus de la mémoire de M. Lévesque sont ceux qui ont été les plus durs envers lui», écrit encore Pierre Godin.
Martine Tremblay, ex-chef de cabinet de René Lévesque, et l’ex-ministre péquiste Louise Beaudoin ont tour à tour dénoncé la deuxième partie de cette télésérie.
Mme Tremblay y voyant «un portrait simpliste et erroné et une succession de raccourcis aussi consternants que loufoques». Mme Beaudoin n’y reconnaissant pas du tout le politicien qu’elle a connu dans le personnage «pusillanime, vacillant, falot, sombre et même pleurnichard» joué par Emmanuel Bilodeau.
«La première n’a pas aimé lire dans ma bio qu’elle a été vivement contestée par certains de ses pairs lorsqu’elle fut directrice de cabinet durant quelques mois à peine, à la toute fin du gouvernement Lévesque, réplique Pierre Godin. La seconde n’a pas apprécié entre autres les lignes que je consacre à son attitude à mon sens ambiguë vis-à-vis l’ancien premier ministre dans l’affaire Morin», analyse Pierre Godin.
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photo (Radio-Canada)
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