Un bilan désastreux pour le gouvernement Charest

Actualité québécoise - décembre 2011



Cher premier ministre Jean Charest,
Voilà qu'on souligne aujourd'hui votre 3e année au pouvoir pour votre dernier mandat. Évidemment, nous ne soulignons pas cet anniversaire remplis de joie. Après huit ans au pouvoir et trois mandats, nous sommes en mesure d'affirmer que le legs que vous allez laisser aux générations futures est désastreux.
Pour commencer, les mesures que vous avez prises (ou imposées sous bâillon) ne plaisent pas aux Québécois. En matière d'environnement, malgré le fait qu'une forêt australienne soit nommée Jean Charest grâce aux efforts collectifs des Québécois, votre bilan n'est pas reluisant. Vous n'avez toujours pas mis en place un réel moratoire sur les gaz de schiste et maintenant, vous nous proposez un soi-disant révolutionnaire Plan Nord.
Ce plan n'aura pour répercussions que la liquidation de nos ressources par des multinationales étrangères et un plus grand endettement de l'État québécois en raison de notre système de redevances défaillant et de la construction d'infrastructures payées par l'État pour l'exploitation des ressources du Nord. Cela n'est pas sans rappeler l'ère Duplessis, une période sombre de l'histoire du Québec. Rien de bien enivrant pour les Québécois.
Sur plan de l'éthique, vous êtes probablement le chef du gouvernement qui aura été le plus souvent accusé d'être en conflit d'intérêts dans l'histoire du Québec. En effet, de nombreuses allégations de collusion et de corruption pèsent sur votre gouvernement. Pour tenter de nous faire oublier cela, vous nous proposez une commission d'enquête sur la construction dont la crédibilité est discutable.
Plus récemment, le vérificateur général nous a appris que l'attribution des places en garderie ne se faisait pas selon les règles de l'art, du moins pour un peu plus de 20 % des cas. On se demande si Michelle Courchesne n'a pas donné son aval à une dizaine de projets soutenus par des donateurs libéraux alors qu'ils avaient été rejetés par le ministère de la Famille. Et ce ne sont que ceux qu'on connaît! Bref, tout pour ajouter au cynisme de la population.
Par ailleurs, le budget Bachand a été décrié de toute part dès son adoption et continue de l'être plusieurs mois plus tard. On a pu voir au mois de mars dernier une manifestation monstre où on pouvait dénombrer environ 55 000 personnes, mais votre gouvernement n'a pas reculé. Cette manifestation dénonçait les nombreuses mesures défavorables à la préservation d'un tissu social homogène au Québec.
Les étudiants, entre autres, seront touchés. En effet, après une hausse de 30 % entre 2007 et 2012 qui portait les droits de scolarité à 2168 $ par année, votre gouvernement tente de faire avaler une hausse de 1625 $ qui portera, elle, les droits à 3793 $ par année en 2017! Selon les chiffres de l'Institut de recherche socio-économique du Québec (IRIS), ce sont 80 % des étudiants qui devront payer plus, sans compensation.
Nous faisons partie de ces 80 % et nous sommes découragés de voir que vous ne reculez pas par rapport à ces chiffres! De plus, il est clair que cette hausse empêchera de nombreux étudiants de fréquenter l'université. C'est pourquoi près de 30 000 étudiants ont manifesté dans les rues de Montréal le 10 novembre dernier, mais ce n'est toujours pas assez pour vous faire reculer!
Finalement, après avoir fait une liste non exhaustive des problèmes engendrés par votre gouvernement, nous croyons qu'on peut observer, chez vous, certaines lacunes quant à votre sens de l'État. Il y a deux options qui s'offrent à vous: soit vous écoutez les Québécois, dont 247 379 ont réclamé votre démission via une pétition en ligne sur le site de l'Assemblée nationale; soit vous perdez les prochaines élections et les livres d'histoire vous classeront parmi les pires premiers ministres du Québec. La balle est dans votre camp...
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Francis Therrien, Étienne Béland, Laura Boivin-Wisniewski, Laurie Buteau, Pascale Caron-Vézina, Jean-Christophe Côté, Julie Durand, Laurence Élément-Jomphe, Jeanne Fournier, Francis Huot, Simon Lespérance et Pierre Olivier Perron


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