L'affaire Yves Michaud

Un baume sur la plaie

Tribune libre

 




 


En décembre 2000, les députés avaient reproché, par une motion de blâme, à Yves Michaud d’avoir tenu des «propos inacceptables» qu’il n’avait pourtant jamais prononcés envers la communauté juive. Depuis lors, l’Assemblée nationale n’a jamais fait amende honorable.

Or, vingt-deux ans plus tard, l’homme de 92 ans, qui est atteint de la maladie d’Alzheimer, a été honoré récemment en recevant la médaille de l’Assemblée nationale en présence notamment de Louise Beaudoin, Jean-Pierre Charbonneau et Amir Khadir, ainsi que l’ex-secrétaire général du gouvernement Louis Bernard.

«Il reste des relations très fortes, très intenses entre la France et le Québec dans tous les secteurs, mais en particulier en matière culturelle. […] Tu as été à l’origine, en quelque sorte, de tout cela. Je veux t’en remercier», a dit l’ancienne ministre péquiste selon laquelle Yves Michaud a été «un pionnier et un valeureux artisan de ces relations essentielles pour le Québec».

Toutefois, une ombre plane toujours au tableau. L’ex-président de l’Assemblée nationale, Jean-Pierre Charbonneau, demeure persuadé que «l’histoire va juger cet événement du 14 décembre 2000 à la faveur d’Yves Michaud. C’était une injustice. C’est toujours une injustice. Malheureusement, cette erreur n’a pas été corrigée par un geste politique de l’ensemble de l’Assemblée, mais ce que le geste posé aujourd’hui, au nom de tous, y compris d’anciens députés qui étaient là et qui ont regretté leur vote et qui se sont excusés, c’est une certaine façon de dire à Yves Michaud: “On n’a pas oublié”».

Bien que la médaille de l’Assemblée nationale représente un baume sur la plaie toujours béante issue de la trahison du 14 décembre 2000, je suis persuadé qu’elle n’a pas réussi à colmater cette plaie qui tenaille encore aujourd’hui l’esprit d’Yves Michaud. Il est à espérer qu’«on n’a pas oublié»…


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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