On se demandait si les Européens, et avant tout les Allemands, allaient longtemps jouer dans le camp américain concernant l’Ukraine. On a la réponse, ils viennent de dire un stop, franc et massif, alarmés par les propos outrancièrement belliqueux et les mensonges de Breedlove, commandant suprême de l’Otan en Europe. À force de vouloir trop en faire et d’être l’âme damnée du camp néoconservateur va t’en guerre de Washington, le général continue ses exhortations inconsidérées à la guerre, et les alliés, devenus lucides, prennent une nette distance.
Il suffit de lire un article très clair du comité de rédaction vedette du journal « Der Spiegel » qui n’est pas un blog alternatif anodin mais un monument de la pensée politique allemande. Autant dire que quand ces gens s’expriment, c’est quasiment la position du gouvernement allemand qui transparaît. Pour les anglophones, je joins l’article originel du Spiegel.
On les écoute : « Les faucons de Washington s’acharnent à torpiller les efforts de paix de Merkel, alors qu’Obama les salue et les partage ». « Alors que la trêve se prolonge, Breedlove prétend que les choses empirent de jour en jour, jetant de l’huile sur le feu à pleines brassées ».
Les services secrets allemands, la Bundesnachrichtendienst (BND), très informée du conflit, s’oppose à 100% aux opinions de l’Otan et juge que les choses s’apaisent et ne dégénèrent pas du tout en Ukraine.
Vous auriez bien tort de considérer ce réveil allemand comme anecdotique. La réaction du Spiegel est un tournant dans le conflit, soyez en sûrs. Les Américains comptaient surtout sur les Européens pour faire pression sur Moscou. Lâchés par leurs alliés, maintenant méfiants, il ne leur reste que le gouvernement ukrainien pour faire la guerre pour eux aux séparatistes et par extension à Moscou. Puisque la Russie est l’objectif des néoconservateurs, de John Mac Cain et Victoria Nuland à George Soros. À moins bien sûr que l’Otan soit prêt à risquer une guerre nucléaire, non exclue, mais infiniment moins probable que des batailles conventionnelles.
Il ne fait aucun doute que contrairement aux fascistes, autant ceux qui sont Américains et en minorité, que ceux de Pravi Sektor de Kiev et le fabricant de chocolat, menteur de très mauvaise foi, veulent la guerre, alors que nous tous voulons la paix. Nous, le reste des Ukrainiens, et tous les Russes. Poutine en tête. Des forces sont à l’œuvre, qui y travaillent, et les incendiaires pyromanes comme Philip Breedlove ne feront que retarder le vrai processus de paix, qui passera par la débâcle de Kiev et un référendum pour laisser la parole au peuple ukrainien, là où ça aurait dû commencer, et finir. Tous ces morts pour rien, si ce n’est pour servir les néoconservateurs de Washington et leurs ambitions.
Il faut comprendre que l’Union Soviétique, pour aussi critiquable qu’elle était, constituait un rempart qui calmait les ardeurs de l’Amérique. Avec la chute de l’empire soviétique, Washington devenait une puissance unipolaire, sans adversaire à sa taille. Poutine est passé par là et veut restaurer, non l’empire soviétique, mais une force multipolaire faisant contrepoids à l’Amérique. Inacceptable pour les faucons néoconservateurs en majorité binationaux. L’Ukraine n’est rien d’autre qu’une tentative, qui avortera, pour s’approprier la Russie et ses richesses. Les oligarques Américains devraient apprécier la réalité. Si l’empire soviétique était puissant militairement, sa force économique était quasi nulle. L’Asean, la Chine et la Russie, l’Inde et les 87 pays qui rejoignent les BRICS sont autrement plus puissants que ne l’a jamais été l’Union Soviétique. Les prétentions folles des néoconservateurs traduisent des esprits profondément malades, incapables de raisonner. Le monde a changé, ces malades ivres de pouvoir et d’argent n’ont pas encore compris.
Algarath
http://www.oulala.info/2015/03/ukraine-les-allemands-se-reveillent/#sthash.vwF1MHD9.dpuf
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