BEYROUTH (Reuters) – Quelque 83% de toutes les sources de lumière se sont éteintes en Syrie depuis le début de la guerre civile en 2011, montrent jeudi des recherches basées sur l’étude des images satellites du pays.
Plus de 200.000 personnes sont mortes et près de quatre millions ont fui le pays en raison du conflit, selon les Nations unies.
Cette étude a été menée par une coalition de 130 organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme, baptisée WithSyria, en coordination avec des chercheurs de l’université de Wuhan en Chine. Elle a consisté à comparer la lumière captée en moyenne chaque mois par les satellites durant les nuits de ciel clair, entre mars 2011 et mars 2015.
« Ces images nous aident à comprendre les souffrances et la peur endurées chaque jour par les Syriens ordinaires, à mesure que leur pays est détruit autour d’eux », a dit le docteur Xi Li, responsable scientifique de ce projet.
La région la plus touchée est la province d’Alep dans le nord de la Syrie, avec 97% de lumière en moins.
La région de Rakka, dont les djihadistes de l’Etat islamique ont pris le contrôle, a perdu 96% de son éclairage.
La province méridionale de Damas, toujours tenue pour l’essentiel par le gouvernement, a été la moins dévastée par les combats à ce niveau, avec un recul de 33% de sa lumière.
Xi Li établit une corrélation entre la diminution de la lumière nocturne et le nombre de déplacés par province.
« Onze millions de personnes terrorisées ont fui leur domicile et des millions de bâtiments ont été détruits », souligne-t-il.
« Les infrastructures électriques elles-mêmes ont besoin d’être entièrement reconstruites et réparées après les attaques incessantes et ciblées menées par tous les belligérants, en particulier dans les zones tenues par l’opposition », ajoute-t-il.
(Oliver Holmes; Bertrand Boucey pour le service français)
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé