Le président américain Donald Trump s’est vanté mercredi d’avoir menti à Justin Trudeau. Il s'est dit fier d’avoir remis le premier ministre canadien Justin Trudeau à sa place, même s’il n’avait pas les bonnes informations.
Selon l'enregistrement audio d’une rencontre avec ses partisans obtenu par le Washington Post, Trump rapporte sur un ton moqueur une discussion qu’il a eue récemment avec M. Trudeau à propos des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis.
«Il était si fier, j’ai donc dit: “Faux, Justin, vous en avez un [déficit commercial].” Je n’en avais aucune idée!» a raconté Donald Trump.
Trump a utilisé péjorativement les termes «nice guy» («type bien») ou «good-looking guy» («bel homme») pour désigner Justin Trudeau.
Le président américain aurait même demandé à l'un de ses employés de vérifier les dires du premier ministre canadien. «Je ne le croyais pas.» Son employé serait revenu en confirmant la position de son patron. «Eh bien, monsieur, vous avez raison. Nous n'avons pas de déficit, mais cela n'inclut pas l'énergie et le bois, et, quand on les inclut, nous perdons 17 milliards de dollars par année. C’est incroyable!» a-t-il conclu.
Toutefois, selon un rapport économique du gouvernement américain, les États-Unis n’auraient pas de déficit commercial avec le Canada, contrairement à ce que Donald Trump a avancé mercredi devant ses partisans.
Relations commerciales
« Le Canada et les États-Unis ont une relation commerciale équilibrée et mutuellement bénéfique », a-t-il insisté auprès de l’AFP.
Du reste, le cabinet de Justin Trudeau a refusé de commenter les propos que M. Trump auraient tenus mercredi soir.
MM. Trudeau et Trump se sont rencontrés à la Maison-Blanche en octobre, lorsque la conversation décrite mercredi soir est censée s’être déroulée.
Dans le Missouri, le milliardaire a également décoché des flèches notamment à l’encontre d’alliés des États-Unis.
Selon le Washington Post, il a affirmé que l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, mais aussi la Chine, avaient escroqué les États-Unis et les travailleurs américains. « Nos alliés s’intéressent à eux-mêmes », a-t-il dit. « Ils n’en ont rien à faire de nous ».
Il a par ailleurs laissé entendre que, si aucun accord commercial n’était possible avec Séoul, Washington pourrait retirer ses forces armées déployées en Corée du Sud.
Il a enfin critiqué ceux qui souhaitent conserver le traité de libre-échange nord-américain (ALÉNA) avec le Canada et le Mexique, qui est en cours de renégociation à son insistance. Selon lui, Mexico est « trop gâté » et Ottawa a utilisé la ruse contre Washington.
« Le meilleur accord est d’y mettre un terme et de passer un nouvel accord », a-t-il dit au sujet de l’ALÉNA.
Le président américain a également salué sa décision de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, critiquant au passage ses prédécesseurs à la Maison-Blanche Barack Obama et George W. Bush. « Personne n’aurait fait ce que j’ai fait », s’est-il vanté.
-Avec l'AFP