Québec exige des comptes à Ottawa concernant le transport ferroviaire de matières dangereuses dans les municipalités. Dans un bref point de presse mardi, la première ministre Pauline Marois s’est dite préoccupée par la question depuis qu’un train rempli de pétrole léger a explosé, dans la nuit de samedi, à Lac-Mégantic.
La première ministre a rappelé que le gouvernement fédéral était responsable des Transports et que la population était en droit d’avoir des informations sur le transport des matières dangereuses telles que le pétrole. « Actuellement, tout ce que nous pouvons faire, c’est de demander des comptes à Ottawa », a indiqué Mme Marois tout en soulignant que la Sûreté du Québec menait une enquête sur les événements survenus à Mégantic.
Une commission d’enquête pourrait également être mise sur pied au Québec, mais la première ministre n’a pas voulu s’avancer sur le dossier, sans pour autant rejeter complètement l’option. « On n’en est pas là. […] C’est une responsabilité du fédéral. Le fédéral a à assumer sa responsabilité. Mais nous pourrons refaire le point sur l’ensemble de la situation dans les jours qui viennent. »
Pas de surveillance
À Ottawa, Transports Canada a tenu à dire qu’il n’y avait aucune règle pour empêcher une locomotive déverrouillée, sans pilote, avec une cargaison inflammable, de dévaler au centre d’une ville canadienne. Les responsables du ministère affirment qu’ils sont en train de voir avec les législateurs pour évaluer les règles de sécurité concernant le transport ferroviaire. Transports Canada répète qu’il n’hésitera pas à renforcer les lois s’il le faut, mais qu’aucun règlement ne peut empêcher un drame comme celui de Lac-Mégantic, qui est le résultat d’un concours de circonstances. Le ministère a reconnu que la Montreal, Maine and Atlantic (MMA) avait le droit d’avoir un seul opérateur de ligne et que la pratique était approuvée. Il a aussi confirmé que la situation était rare, mais que ce n’était pas interdit par la loi de laisser un train sans surveillance sur une ligne principale et qu’il n’y avait aucune limite en ce qui a trait à la limite quant au nombre de wagons de carburant qu’une locomotive peut tirer.
Normes minimales
Le Syndicat des Métallos, qui représente les 75 employés de la MMA, croit qu’Ottawa se doit maintenant de resserrer les règles en matière de permis d’exploitation, de surveillance et de sécurité des convois ferroviaires de produits dangereux. Le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy, montre même du doigt les autorités fédérales qui ont permis la déréglementation du transport ferroviaire ces dernières années.
Selon M. Roy, les citernes utilisées correspondent à peine aux normes minimales autorisées par Transports Canada notamment en ce qui concerne l’épaisseur de la coque et les mécanismes de protection. Il note également que l’état des wagons laisse à désirer et que les voies ferrées de la compagnie MMA sont moins bien entretenues que celles du Canadien National ou du Canadien Pacifique.
Avec La Presse canadienne
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