Les tenants et les aboutissants du libéralisme totalitaire

Tels que vécus dans le rapport Québec/Canada

Dans la conjoncture mondialiste actuelle c'est la négation de notre identité

Tribune libre

Commentaire sur un extrait de Ce sont les institutions qu’il fallait attaquer, pas les individus ! de Jean-Jacques Nantel, Tribune libre de Vigile, mercredi 25 septembre 2013
« Malheureusement, pour se rendre compte du danger, il faudrait que nos dirigeants comprennent que le peuple québécois est semblable à n’importe quel autre et qu’il est dangereux de réveiller ses démons en lançant un débat sur ses valeurs les plus fondamentales et les plus bafouées. »
Je crois que le véritable danger dans la conjoncture actuelle du mondialisme néolibéral consiste au contraire à perpétuer la confusion sur l'identité nationale du Québec, que ce soit au niveau de ses droits collectifs ou de ses valeurs. Parmi ces dernières on oublie facilement les valeurs humanistes héritées de l'Histoire, celles que la nation québécoise a personnalisées dans sa propre identité depuis sa Révolution tranquille par leur confrontation avec la tradition libérale et républicaine de l'Occident moderne.
Le présent débat dans cette perspective philosophique d'ensemble devrait, cependant, porter prioritairement sur le droit de laïcité de l'État québécois qui est inséparable de son pouvoir d'intégration des immigrants. C'est effectivement ce droit civique républicain que bafoue le "gouvernement des juges" d'Ottawa. L'État-nation québécois a parfaitement le droit de s'affirmer dans un projet démocratique qui inclut tous ses citoyens, sans discrimination bien entendu de tout immigrant qui, soit dit en passant, est reçu en tant qu'individu et futur citoyen et non en tant qu'adepte d'une religion. Sa propre charte des droits et libertés garantit pourtant que cette personne immigrante pourra adhérer si elle le veut à une religion et à son culte une fois arrivée en sol québécois.
De ce droit civique découle donc logiquement le devoir de ce gouvernement élu par le peuple – et non par les oligarques d'un capitalisme supranational – de s'interdire de mêler à ses décisions politiques les croyances religieuses et les finalités des lobbys de quelque regroupement religieux que ce soit. Les valeurs religieuses ne sont brimées, en effet, que pour un libéralisme totalitaire des droits individuels qui nie cette souveraineté de l'État québécois et les droits démocratiques de la majorité qu'il représente.
Dans cette optique, l'individualisme à tout crin promu par cette libéralisation des mœurs ne serait pas sans rapport avec l'idéologie supranationale essentiellement capitaliste de l'oligarchie qui s'implante partout dans les États présentement et qui s'affiche d'ailleurs comme le "nouvel ordre mondial". Reconnaître que l'argent est devenu la valeur cardinale de notre société de consommation, c'est comprendre à quel point le prétendu intérêt des élites canadian pour le droit individuel de religion ne répond en fait qu'à un stratagème néolibéral. À quoi d'autre, dites-le moi, peut bien servir aussi le tapage de leurs médias coast to coast ces jours-ci, soudainement devenus le fer de lance de la défense des valeurs religieuses ?
Or, si au Québec personne n'est empêché de pratiquer ces valeurs religieuses, par contre la condition de leur reconnaissance et protection officielles exige qu'on ne les oppose pas aux principes fondamentaux de ses institutions publiques. L'égalité citoyenne dans la répartition du pouvoir selon les droits que ces institutions démocratiques structurent est un de ces principes. Elle a comme priorité d'éviter ce qui différencie les personnes concernées, représentants et administrés, relativement au risque de conflit inhérent à des convictions personnelles qui pourraient se transformer en un prosélytisme religieux ou politique chez un représentant du pouvoir de l'État.
Ce qui est fondamental dans ce principe consiste dans le respect de la dignité de tout citoyen, à savoir le respect de ce qui est sacré dans la liberté de sa volonté pouvant l'amener à participer au vivre-ensemble de sa collectivité nationale. Dans la situation qui réfère aux institutions publiques, il s'agit en effet de rendre compte du fait que ce citoyen dépend de l'évaluation d'un employé pour un service qui entre dans la catégorie des droits institutionnalisés démocratiquement. Aucun signe apparent ne doit donc laisser croire le moindrement que l'impartialité de ce rapport civique puisse être entravée. Le préposé au service a, en l'occurrence, un devoir de réserve relativement à ses croyances ou opinions politiques qui répond de son engagement envers l'État et le bien commun. Il s'agit d'une condition de respect et de justice qui se rattache à sa fonction, pas d'un choix !
La neutralité de l'État exige par conséquent en ce qui concerne son personnel un encadrement légal tant de l'affichage de l'identité religieuse que des convictions opposées, athées ou agnostiques, mais n'interdisant strictement leurs signes symboliques que dans les fonctions de son rapport civique avec le public. En reconnaissant et en défendant par ailleurs le droit à la liberté individuelle de conscience et de religion partout hors de son administration, sur la place publique comme dans le privé, l’État laïque se trouve ainsi à garantir le pluralisme religieux. Il se garde, ce faisant, de toute interférence ou intrusion de la religion dans le domaine politique comme source éventuelle de favoritisme. Mieux, il met d'avance en échec toute influence de l'intégrisme religieux dans ses institutions par cet éclaircissement de la séparation adoptée historiquement par l'identité québécoise entre les pouvoirs politiques et religieux.
Quant aux valeurs identitaires fondamentales de la nation québécoise, outre les valeurs humanistes héritées de l'Histoire, celles portant entre autres sur la langue comme lien social communautaire, sur l'égalité citoyenne tous sexes confondus et sur le bien commun de la non-violence intrinsèque d'une justice sociale équitable, seule l'affirmation légitime et souveraine de cet État de droit dont la laïcité est un facteur de cohésion sociale essentiel, pourra en consacrer les symboles.
Vu la conjoncture mondialiste néolibérale qui s'impose arbitrairement et de façon antidémocratique aux nations, il importe plus que jamais que l'État-nation québécois redéfinisse ses propres valeurs. Il devra revisiter la tradition et revitaliser les valeurs héritées du contact avec le monde de l'humanisme millénaire des civilisations gréco-latines et chrétiennes dans leur continuité historique avec la modernité contemporaine. Il va de soi qu'il ne devra pas non plus hésiter à insérer au besoin ces valeurs personnalisées dans ses propres règles du vivre-ensemble grâce à son pouvoir de législation. L'institution de la loi 101 durant la Révolution tranquille en est le modèle exemplaire par la détermination politique qui a su exercer un certain contrôle dans la conjoncture économique de cette époque.
Lorsqu'on a compris où se situe le bien commun, le courage consiste dans le rejet des compromissions que le statu quo propose toujours comme l'élément pragmatique de l'alternative dans une conjoncture, laquelle s'offre aussi à la liberté en dépit des embûches érigées par les forces d'inertie. Qu'importe alors que les règles démocratiques de la vie collective québécoise soient de nouveau annulées par le "gouvernement" de la Cour suprême au nom du droit individuel de religion que le Canada a perfidement sacralisé. La liberté exige d'être conséquent avec soi-même et surtout de ne pas se résigner à l'interprétation constitutionnelle inique de cette cour. Y résister c'est d'abord mettre en lumière l'imposture colonialiste de ce Canada multiculturel en opposition radicale avec notre identité nationale inaliénable à laquelle la Superior Court of Justice donne depuis 1982 son aval inconditionnel, rendant ainsi encore plus évidente la nécessité de l'indépendance du Québec.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2013

    Pour les libéraux c'est le libéralisme qui a priorité.
    Leurs libéralismes est idéologique, et ils sont prêt a tout pour avoir des votes, même de vendre leurs propres peuples, car a leurs yeux il n'a pas beaucoup de valeurs.
    http://www.journaldemontreal.com/2013/10/04/coderre-passe-son-message-dans-une-mosquee
    M. Claude Jasmin a un message pour ces individus qui préfèrent la compagnie des autres, plutôt que des siens.
    http://www.postedeveille.ca/2011/06/quebec-le-racisme-inverti-.html