Le ministre britannique des Finances George Osborne a réussi à semer le doute parmi ses concitoyens en déclarant qu'en cas de sortie du Royaume-Uni de l'UE (ou "Brexit") à l'issue du référendum de juin, l'économie du pays subirait un "préjudice irréparable".
Selon lui, les Britanniques perdraient plusieurs milliers de livres par an et paieraient un "lourd tribut économique". "Nos échanges commerciaux seront revus à la baisse, nous aurons moins de succès en affaires et attirerons moins d'investissements", a souligné Osborne, avant de conclure sur une phrase-choc: "Le des Britanniques va baisser et les prix vont monter".
a tiré ces données d'un rapport de 200 pages préparé par le Trésor britannique, selon lequel la sortie du Royaume-Uni de l'UE coûterait à chaque famille britannique près de 6 100 dollars par an d'ici 2030. Son intervention intervenait trois jours après le début de la campagne officielle sur le statut de membre du Royaume-Uni au sein de l'UE, avant le référendum du 23 juin. Osborne est probablement le plus fervent défenseur du renforcement des relations entre Londres et l'UE parmi les représentants politiques britanniques. Il met l'accent sur "l'absence d'alternative à la coopération de l'économie britannique avec le plus grand bloc commercial du monde".
Le Royaume Uni mène déjà une politique financière, fiscale, budgétaire et monétaire indépendante de l'UE. Londres a également conservé sa monnaie, la livre, plutôt que de passer à l'euro. Dans le même temps, les politiciens et les citoyens britanniques sont de plus en plus nombreux à critiquer l'emprise de la "bureaucratie de Bruxelles" et la hausse de l'influence de l'Allemagne et de la France en UE. A son époque, Margaret Thatcher avait mis en garde les Britanniques contre le risque de création d'un "super-État" européen.
De leur côté le FMI et les économistes, s'ils avertissent d'un effet économique négatif à court terme du Brexit pour le Royaume-Uni, font preuve de plus de retenue au sujet de son impact à long terme. Les partisans de la sortie de Londres de l'UE accusent ainsi le premier ministre David Cameron et Osborne d'effrayer sciemment les électeurs, et affirment que le Royaume-Uni prospérerait s'il pouvait "réaliser ses propres intérêts commerciaux et contourner les normes et règles bureaucratiques de l'UE". Le maire de Londres, Boris Johnson, a proposé un autre avenir au pays: l'éventuel rival d'Osborne dans la course au leadership sur le parti conservateur pointe l'accord commercial conclu entre le Canada et l'UE comme un exemple pour le Royaume-Uni. Il a également déclaré qu'en cas de Brexit, Londres serait libéré de l'obligation de maintenir ses frontières ouvertes à tous les individus travaillant en UE.
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