LOI 96

Simon Jolin-Barrette s’adressera à l’Académie française à Paris

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Nos ethnomasochistes auront honte du déploiement de la diplomatie québécoise


(Québec) Les immortels veulent tout savoir de la loi 96, qui offre depuis peu un nouvel encadrement linguistique au Québec.


Dans les prochains jours, le ministre de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, s’envolera vers Paris où il sera reçu en tant qu’orateur invité à l’Académie française, selon ce qu’a appris La Presse Canadienne mardi.


Il est exceptionnel de voir un élu qui n’est ni chef de gouvernement, ni chef d’État recevoir l’honneur d’être invité à s’adresser ainsi aux membres de l’auguste assemblée, qui réunit l’élite de la littérature d’expression française.


Le ministre Jolin-Barrette prendra la parole sous la célèbre coupole du quai de Conti le jeudi 23 juin, en fin d’après-midi, devant un parterre d’académiciens et de 150 invités venus apprendre de quoi sera faite la nouvelle mouture de la Charte de la langue française, ou loi 101, adoptée en 1977 par le gouvernement de René Lévesque et revue par le gouvernement Legault cette année.





 




M. Jolin-Barrette en profitera pour expliquer sa démarche politique et nationaliste, à savoir comment le Québec entend s’y prendre pour mieux protéger la langue française et assurer son rayonnement et sa pérennité, en intervenant sur différents leviers pour freiner son déclin, particulièrement à Montréal.


Invité à commenter, le ministre a souligné qu’il s’agissait d’une « invitation historique » qui marque la contribution du Québec au rayonnement de la langue française dans le monde. Il dit voir dans cette invitation une « occasion unique de renforcer nos liens et d’unir nos forces autour d’un objectif commun : la protection et la valorisation du français ».


Au cours de sa brève mission de quelques jours en France, il prévoit aussi faire des rencontres avec des dignitaires, en tant que ministre de la Justice.


L’Académie française a été fondée en 1634 et compte 40 membres, dont l’écrivain québécois Dany Laferrière.


La loi 96, qui crée un véritable ministère de la Langue française, a été adoptée dans la controverse, en mai, les uns trouvant qu’elle ne va pas assez loin pour imposer le français dans toutes les sphères d’activité, notamment au cégep, les autres estimant qu’elle va trop loin, menaçant éventuellement les droits de la communauté anglophone et se montrant trop exigeante envers les allophones arrivés récemment.


D’ici un an, le gouvernement s’est engagé à présenter une politique linguistique qui viendra préciser la portée des modifications législatives adoptées.


L’esprit de la loi 96 consiste à faire de la langue française le code commun de communication de tous les Québécois entre eux, de même que la langue normale et usuelle de l’administration publique, du commerce, des affaires, du travail et de l’éducation.


Grâce à l’adoption de la loi 96, la spécificité linguistique du Québec est désormais inscrite et reconnue en toutes lettres dans la Constitution canadienne. La plus récente publication de la Loi constitutionnelle de 1867 stipule donc que « les Québécois et les Québécoises forment une nation. Le français est la seule langue officielle du Québec. Il est aussi la langue commune de la nation québécoise. »


Québec soutient que cet ajout viendra donner un caractère officiel aux droits collectifs des Québécois et que les tribunaux devront en tenir compte.




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