Je ne voulais pas intervenir dans la controverse du Canadiens. Pascal Henrard l'a fait habilement et avec beaucoup d'humour. Comme d'habitude. C'est en écoutant Radio-Canada, hier après-midi, que j'ai vacillé. On nous informait que Claude Noël, entraineur des Jets de Winnipeg et Pascal Vincent, son adjoint, deux Québécois pur sucre et bilingues, avaient été interdits par leurs patrons de commenter "en français" la nomination de l'entraineur unilingue Conneyworth chez le Canadiens. Va, en anglais! Mais pas en français?
Je me suis pincé. Pas en français? Pourtant ce pays se dit bilingue. Cette province (Manitoba) fut naguère majoritairement française. Pas en français? Qu'a-t-elle cette langue?
D'une part on ne l'impose pas à celui qui pilote une équipe dans un territoire français comme le Québec. D'autre part on interdit de s'en servir à celui qui conduit les destinées d'une équipe qui évolue dans un territoire qui se dit bilingue.
On pourrait s'amuser à épingler les contradictions. Mais la situation est pire. L'addition des situations d'unilinguisme et de proscription du français nous indique que cette langue est en perdition d'autorité morale et politique et que l'arsenal que nous avons déployé pour la promouvoir n'a pas suffi. Qu'il a été contré. Voire renversé.
D'aucuns voudront que l'on reprenne ces batailles. Inutile. Elle sont totalement balisées maintenant. La Cour suprême d'une des deux langues ayant verrouillé le tout dans le cadre néo-colonial de la constitution de 1982 spécifiquement rédigée à cette fin. Pour vaincre il nous faudra changer de cadre. Sinon se rendre à l'idée que le Québec se "winnipegisera" comme tout le fait français dans le reste du Canada.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé