L’Italie est de nouveau en crise politique. Le président du Conseil a remis sa démission et deux choix s’offrent au président de la République, un adversaire de Matteo Salvini : il peut décider d’organiser de nouvelles élections législatives qui pourraient être un succès pour la Ligue ou bien nommer un gouvernement de transition mariant la carpe et le lapin, en l’occurrence le mal nommé « Parti démocrate » de Matteo Renzi et le Mouvement 5 étoiles. Afin d’appuyer cette « Alliance Ursula » – du nom de la présidente allemande de la Commission européenne qui tente d’influer en ce sens -, le système fait donc feu de tout bois pour tenter de décrédibiliser sa bête noire. Pourtant, les attaques portées ces derniers jours contre Salvini ont une fâcheuse tendance à avoir un effet boomerang, c’est-à-dire à mettre en lumière les insuffisances de ses ennemis.
Ainsi Matteo Renzi, le candidat de l’Union européenne, des médias et des marchés financiers, tente-t-il de discréditer Matteo Salvini en martelant sur les ondes italiennes, mais aussi dans une interview accordée à la télévision publique française (« Télématin » du 21 août), que Matteo Salvini « passe plus de temps à la plage que dans son bureau » et qu’il ferait mieux d’y rester pour laisser les gens sérieux gouverner. Cette référence à la tournée des plages réalisée au cours du mois d’août par Matteo Salvini est, en réalité, curieusement maladroite dans la mesure où cette tournée fut une éloquente démonstration de la popularité du ministre anti-migration : à chacune de ses apparitions, des foules venaient à sa rencontre pour l’écouter, l’applaudir ou faire des selfies. En évoquant la plage, Matteo Renzi souligne donc surtout le fossé qui sépare les politiciens comme lui qui ne peuvent pas déambuler sans protection policière et ceux qui peuvent aller sereinement au contact de la population. Il suffit, pour s’en convaincre, d’imaginer l’accueil qui serait réservé à Emmanuel Macron ou Christophe Castaner s’ils tentaient une petite tournée des plages… ailleurs que dans un Biarritz verrouillé d’où le peuple a été chassé, bien sûr !
Mais il y a mieux : à l’occasion de ces bains de foule, Matteo Salvini s’est peu à peu mis à brandir son chapelet et à l’embrasser sous les applaudissements de ses admirateurs ; comble de la provocation, il a renouvelé ce geste de dévotion dans l’hémicycle du Sénat tout en invoquant « la protection du cœur immaculé de Marie » : ce fut une autre fausse aubaine pour ses adversaires et un nouvel effet boomerang. Ainsi, l’ex-président du Conseil, le catholique Giuseppe Conte, a cru bon de s’inquiéter de cet « obscurcissement du principe de laïcité » tandis que le porte-parole officieux du pape François, le père Antonio Spadaro, a regretté, dans La Stampa, cette « instrumentalisation des crucifix » par « les forces souverainistes », forces souverainistes que le pape avait comparées, dans le même journal, à Hitler et Mussolini. Avec cela, les catholiques italiens, qui étaient déjà convaincus qu’il valait mieux confier leur sécurité au ministre de l’Intérieur plutôt qu’au chef de l’Église, ne sont sans doute plus très loin de penser que Salvini ferait un meilleur pape que François !
Les attaques concertées contre Matteo Salvini ont donc mis en lumière ce qui manque cruellement à ses adversaires – ecclésiastiques compris, semble-t-il – et qui manque encore plus cruellement à nos propres dirigeants, à savoir le soutien du peuple et la foi de leurs ancêtres !