Inaugurée sous la pluie, sa présidence s’achèvera au milieu d’une titanesque tempête !
Lorsque les résultats du premier tour sont tombés, beaucoup ont crié au génie. François Hollande, le Président élu par mégarde grâce aux pulsions de DSK et aux hésitations de Sarkozy, le Président à l’impopularité record issu d’un PS en décomposition, avait réussi à faire gagner sa gauche, la gauche libérale.
On n’en revenait pas du tour de force. Il avait suffi d’inventer le label progressiste « En marche ! » laissant aux frondeurs le vieux PS à l’agonie, de fabriquer un hologramme du président avec trente ans et trente kilos de moins pour que les Français en redemandent pour cinq ans ! Comme Nicolas Sarkozy, qui était in extremis parvenu à endosser son costume présidentiel le soir de sa défaite, François Hollande semblait réussir une extraordinaire sortie.
Pourtant, dès le 24 avril, les choses se sont gâtées et les Français ont commencé à ruer dans les brancards. Rien ne s’est déroulé comme prévu. François Fillon et ses amis se sont couchés devant leurs adversaires de façon si précipitée qu’ils ont choqué jusqu’aux plus fidèles des Républicains de toujours. Contre toute attente, Jean-Luc Mélenchon a, lui, refusé de se plier à ce qu’Emmanuel Todd a qualifié de « rituel de soumisssion » au capitalisme financier en n’appelant pas explicitement à voter pour Emmanuel Macron, tandis que Nicolas Dupont-Aignan franchissait le Rubicon en passant un accord de gouvernement avec Marine Le Pen.
Au sein des organisations sociales, on observe la même ruade : les dirigeants syndicaux soutiennent Macron tandis que leur base le rejette, la Conférence des évêques de France se soumet au conformisme du monde mais des ecclésiastiques créent le collectif Antioche et soutiennent Marine Le Pen.
Même le pape François s’est contenté de déclarer qu’il savait qui était Marine Le Pen, « la candidate de la droite forte », mais qu’il ne savait pas qui était Emmanuel Macron.
Depuis, c’est la panique parmi les oligarques, les huit milliardaires propriétaires des médias notamment. Alors que les journalistes et les people avaient soigneusement évité de critiquer le FN avant le premier tour, concentrant toutes leurs attaques sur François Fillon, ils ont ressorti en hâte les ficelles éculées du 21 avril 2002. Hitler et Pétain sont à nouveau convoqués ; Kassovitz et Biolay vomissent des tweets remplis de morgue et de haine et on attend avec impatience l’intervention des Noah, Boujenah et autres grognards de la Garde républicaine. La performance de l’artiste Olivier de Sagazan, qui a aboyé pendant trois heures place de la Défense « contre le FN », illustre à merveille le niveau atteint par les macro-hollandistes.
C’est que le subtil plan du Président Hollande est en train de tourner au fiasco. L’ébullition a atteint une telle vigueur dans le pays que l’élection risque de virer à l’explosion. Emmanuel Macron provoque un rejet d’une puissance comparable à celui que suscite Marine Le Pen, à cette différence près que l’anti-frontisme est le fruit d’une éducation alors que l’anti-macronisme vient des tripes ; il relève de l’instinct de survie. Pas sûr qu’au moment de voter, la propagande l’emporte sur l’instinct. François Hollande et ses amis sont bien capables de réussir à faire élire Marine Le Pen !
Et quand bien même l’échec des cabinets noirs du hollandisme n’irait pas jusque-là, la présidence Macron naîtrait sous le signe de l’illégitimité et du chaos, le sentiment de viol démocratique ne pouvant que s’exprimer violemment aux premières mesures impopulaires.
Quel que soit le résultat du 7 mai, François Hollande aura raté sa sortie ; inaugurée sous la pluie, sa présidence s’achèvera au milieu d’une titanesque tempête !
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