Ankara envisageait de lancer une opération militaire dans le nord de la Syrie il y a plus de deux ans, mais elle a été retardée d'abord en raison de l'opposition des partisans du prédicateur Fethullah Gulen au sein de l'armée, puis en raison de la crise dans les relations turco-russes.
Le 24 août, l'armée turque, soutenue par l'opposition syrienne et par les forces aériennes de la coalition internationale, a lancé une opération militaire dans la ville de Jarablos dans le nord de la Syrie, qui, selon les autorités turques, visait le groupe terroriste Etat islamique (EI, Daech). Damas a pour sa part qualifié ces actions de violation de sa souveraineté.
"Nous étions sur le point de lancer une opération militaire en Syrie il y a plus de deux ans. En Juin 2015, la Turquie a discuté avec ses alliés de la coalition, y compris les Etats-Unis, d'une opération terrestre pour libérer Jarablos de l'EI. Mais certains commandants proches de Gulen ont évoqué un manque de capacités militaires pour cette opération, ce qui a expliqué son retard", a rapporté le journal turc Hurriyet citant une source militaire.
Selon le journal, le rôle clé dans le retard de l'opération a été joué par le général Semih Terzi, commandant de la première brigade des troupes spéciales des forces armées turques, qui a été tué au cours du récent putsch dans le pays.
Une autre raison qui est avancée pour expliquer le retard de l'opération serait, selon la source, la détérioration des relations russo-turques après qu'un chasseur turc a abattu un bombardier russe Su-24 en novembre dernier.
"Après la destruction de l'avion russe en novembre 2015, il est devenu pratiquement impossible de mettre en œuvre nos plans en raison du manque de soutien aérien. Aucune occasion ne s'est présentée jusqu'au récent rapprochement avec la Russie", a indiqué la source.
Elle a en outre noté que les Etats-Unis n'étaient pas favorables au lancement des opérations militaires en Syrie en 2015.
"Dans nos discussions avec les responsables américains l'année dernière, il s'est avéré que Washington ne qualifiait pas les plans d'Ankara de possibles. Leur principal argument était que le nombre de soldats de l'opposition syrienne modérée ne suffisait pas pour libérer Jarablos et d'autres zones dans le nord de la Syrie", a indiqué la source.
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