(SHERBROOKE) Le chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau qualifie de séance de «patinage collectif» l'exercice qui a mené les premiers ministres des provinces et territoires canadiens à s'entendre sur le déploiement d'une stratégie nationale sur l'énergie.
M. Péladeau était de passage à Sherbrooke samedi avec ses deux filles pour participer à la Fête du lac des Nations. Il est auparavant arrêté saluer ses militants au Caffuccino, quelques jours seulement après l'annonce conjointe des premiers ministres.
«C'est un compromis qui n'en est pas véritablement un», a-t-il avancé, soulignant le manque de clarté de la stratégie.
Selon lui, il ne fait pas de sens de prétendre vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en continuant d'exploiter les sables bitumineux ailleurs au pays. «C'est tout dans l'intérêt du Québec de développer l'hydroélectricité, qui est propre, durable, recommandable; tous les attributs de cette énergie de demain nous permettent de nous engager dans la lutte aux GES», a plutôt proposé M. Péladeau.
Celui-ci a plaidé une fois de plus pour l'électrification des transports, puisque près de la moitié des émissions de GES proviennent de ce secteur d'activité. En mettant l'accent sur les transports électriques, on se retrouverait également à stimuler considérablement le développement économique et à mettre en valeur le travail de l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ), poursuit l'ex-président de la société d'État.
Doctrine de l'austérité
Interrogé sur diverses actions posées par le gouvernement au pouvoir, comme la restructuration du système de santé, Pierre Karl Péladeau a dénoncé la «doctrine de l'austérité» des libéraux, plaidant pour une hausse des revenus plutôt qu'une baisse des dépenses.
Ce n'est pas parce que les coupures en éducation font moins parler actuellement qu'elles dérangent moins, soutient-il. «Le système d'éducation souffre d'un manque d'investissements. C'est encore plus problématique dans la mesure où le plus important investissement qu'on peut faire dans une collectivité, c'est l'éducation», a dit le chef de parti.
Celui-ci trouve ces coupures paradoxales, étant donné que «la grande majorité - pour ne pas dire la totalité - des membres du gouvernement» ont bénéficié des investissements en éducation au cours de leur vie. «Plutôt que de donner au suivant, ils succombent à la doctrine de l'austérité.»
Adversité acceptable
Gabriel Nadeau-Dubois affirmait la semaine dernière observer une «radicalisation dans le ton et les propos du mouvement indépendantiste québécois» et avoir reçu par la suite une «pluie d'injures». Il associait ce climat à l'arrivée de PKP à la tête du Parti québécois.
«C'est son appréciation», répond d'entrée de jeu M. Péladeau. «Les gens ne sont pas toujours nécessairement très tendres à mon endroit [non plus]», a-t-il poursuivi. «Est-ce qu'il y a de l'adversité? Oui, ça arrive, ça fait partie du jeu politique», dit le chef, qui croit que les limites de l'inacceptable n'ont pas été franchies.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé