J-F. Lisée, avec sa verve habituelle, [y va de sa proposition, publiée sur son blogu->23511]e, pour régler son cas au mouvement militant pour étendre les clauses scolaires de la Charte de la langue française au Cégep.
Notons l’entrée en matière tendancieuse de M. Lisée, lui qui nous a habitués à plus de nuance : «enlever aux allophones arrivés après la loi 101 (en 1977) et à tous les francophones le droit d’envoyer leurs ados aux Cégeps anglophones ». « La proposition d’étendre la loi 101 au Cégeps … me semble frileuse et défensive. Pour relancer le français au Québec maintenant, il faut être audacieux et offensifs. »
M. Lisée, sans le vouloir sans doute, adopte le style et le vocabulaire d’Alliance-Quebec pour démolir une proposition recueillant de plus en plus d’appuis.
Il continue en posant le diagnostic suivant: « A l’heure actuelle, presque 100% des cégépiens anglophones, 50% des allophones et 4% des francophones sont formés dans les institutions de la minorité. Voilà le problème que l’extension de la loi 101 ne réglerait nullement. Il y a une autre option. ». Il y a alors d’une proposition de fusion des Cégeps anglais et français ou le quart des cours seraient donnés en anglais.
Cette proposition pose de nombreux problèmes d’ordre pratique. En voici un : Il est loin d’être clair que les institutions fusionnées résultantes seraient « francophones ». L’université d’Ottawa, tout « bilingue » qu’elle soit et française qu’elle ait été au départ, est maintenant une institution anglaise offrant une faible proportion de cours en français. Quelle garantie y-a-il qu’une évolution similaire ne se produirait pas à Montréal, surtout dans un contexte d’immigration massive?
De plus, quel problème M. Lisée essaie-t-il de résoudre en forçant tous les étudiants à suivre 25% de leurs cours en anglais?
La connaissance « limitée » de l’anglais des jeunes Québécois francophones?
Le bilinguisme anglais-français des jeunes Québécois francophones atteint déjà des sommets inégalés dans l’OCDE. La connaissance des langues autres que l’anglais est par contre un problème majeur au Québec.
La connaissance « limitée » du français des jeunes anglophones?
Nul besoin d’angliciser les Cégeps français pour régler ce problème, suffit de bilinguiser les Cégeps anglais ou simplement d’imposer le Cégep français à tous les Québécois...
Frédéric Lacroix
Réplique à J-F. Lisée
Cégep en français
Frédéric Lacroix85 articles
PhD, Chercheur, Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA)
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
16 novembre 2009Il existe au Québec un scandale systémique et récurrent : alors que la population anglophone du Québec est de moins de 10 % de la population totale, les collèges et universités anglophones du Québec reçoivent 26 % des subventions gouvernementales. Ce qui revient à dire que les universités francophones ne reçoivent pas la juste part qu’elles devraient avoir. Le Québec finance lui-même son assimilation à l’anglais.
Pour une question de justice envers la majorité, il est grand temps que le réseau d’enseignement anglophone au Québec ne soit subventionné qu’au prorata de la proportion de véritables anglophones au Québec, et ce à tous les niveaux : primaire, secondaire, et surtout aux niveaux collégial et universitaire.
Le temps presse. Plus de 50% des allophones vont au cégep et à l’université en anglais, et commencent ainsi leur vie sociale et adulte en anglais : la meilleure recette pour qu’ils restent anglophones le reste de leurs jours! Alors, avec 55 000 nouveaux immigrants par année, proportionnellement plus que tout autre pays qui n’est même pas menacé de survie, la tendance est très inquiétante pour le peuple québécois.
Va-t-on pour une fois s’interroger sur le degré de subvention des universités et des cégeps anglophones du Québec eu égard au poids démographique des vrais anglophones du Québec? Trois universités anglophones pour quel pourcentage de vrais anglophones?
À quand une Commission d’enquête sur cette situation absurde?