Derrière la démission de Bernard Drainville, une évidence se profile: le pays, ce n’est pas pour demain, ni pour après-demain...
Les politiciens authentiques comme lui arrivent tôt ou tard à la conclusion qu’ils ne peuvent stopper le déclin de leur peuple.
Bien sûr, certains auront quelque succès ici ou là, mais sur la longue trajectoire de l’histoire, ils n’ont guère d’effet.
Ceux qui en ont eu étaient des géants. Ils ont cédé la place à des hommes et des femmes politiques qui s’inscrivent dans la continuité inoffensive.
Imposture
Il y a eu Jacques Parizeau dont la résolution ne s’est jamais démentie. Il y a eu aussi Lucien Bouchard qui en a eu assez d’être tiraillé par l’imposture que lui imposait la gouvernance péquiste.
Dans une correspondance choisie par Yvon Rivard et présentée en deux bouquins publiés chez Leméac, il y a trois ans, l’écrivain Pierre Vadeboncoeur explique ce sentiment à son ami Paul-Émile Roy.
Selon lui, Lucien Bouchard est parti surtout parce qu’il en avait marre de souffrir d’une contradiction, «coincé entre l’idée de souveraineté qu’il estime vitale, et le sentiment qu’elle ne se réalisera pas, qu’elle ne peut se réaliser».
Trajectoire
Lucien Bouchard ne pouvait continuer «sans finir malgré lui par donner dans l’imposture», concluait Vadeboncoeur.
M. Drainville en avait peut-être marre, lui aussi, de souffler dans la montgolfière. Il ne le dira pas. Si le pays était à notre portée, il n’aurait sans doute pas abandonné la partie. Mais le Québec avait déjà dévié fatalement de son destin sous Jean Charest.
Sur les médias sociaux, sa démission a donné lieu à une foule de commentaires désobligeants. Mais il ne faut pas s’attendre à autre chose des grillons du sous-sol qui, à défaut d’une vie, s’amusent de celle des autres. Ils trouvent dans l’anonymat le courage qui autrement leur ferait défaut...
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