Les balises
Attendu depuis longtemps, le projet de loi 52, intitulé Loi concernant les soins de fin de vie, suscite incontestablement des débats auxquels nous ne pouvons ni ne devons échapper au risque de nous laisser emporter par l’émotivité et la subjectivité.
Aussi est-il essentiel de valider les balises qui sous-tendent le projet de loi qui introduit l’obligation de fournir des soins de fin de vie « respectueux de la dignité et de l’autonomie » des personnes mourantes, un respect de l’autonomie qui va jusqu’à l’aide médicale à mourir tout en comprenant le continuum des soins palliatifs et la sédation terminale.
Le cœur du débat se situe autour de la notion d’ « aide médicale à mourir », une option qui, selon les termes du projet de loi, serait limitée aux personnes majeures, aptes à consentir aux soins, atteintes d’une maladie grave et incurable qui provoque des souffrances constantes et insupportables à un stade où le déclin est avancé et irréversible. De plus, la personne en fin de vie doit pouvoir signifier de façon immédiate et répétée son désir de recevoir l’aide médicale à mourir et faire entériner par deux médecins ses intentions.
Partant du principe où la personne qui demanderait l’aide médicale à mourir dans le contexte de ces balises demeure la première préoccupation à laquelle nous devons nous référer, les intervenants ont-t-ils en mains tous les outils pour prendre une décision juste et équitable? Une question à laquelle il faudra apporter une réponse
« blindée » sans quoi les portes sont ouvertes au débat sur l’euthanasie.
Aux frontières de la légalité
Loin de moi l’intention de mettre en doute tout le sérieux des membres du comité « Mourir dans la dignité » dont le rapport a été présenté le 12 juin dans le projet de loi 52. Toutefois, en ouvrant la porte à « l’aide médicale à mourir », ce projet de loi jette les bases d’un balisage de l’euthanasie qui se définit, selon Le Larousse, comme étant « l’acte d'un médecin qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie, illégal dans la plupart des pays »
Reste maintenant à valider les balises entourant cet acte médical pour lui donner le caractère « humain » qu’il vise en plaçant le patient au centre de la décision qu’il prend en demandant l’aide médicale à mourir.
Projet de loi 52
Réflexions personnelles
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
14 juin 2013L'auteur démontre ici que même les meilleurs rédacteurs ont pu s'abandonner un jour à la paresse de la routine, mais se fouetter pour fournir aux lecteurs le meilleur d'eux-mêmes en ne leur présentant, comme ici, que des textes relus et peaufinés.
On pourrait trouver des faiblesses à mon mémo de père fouettard. Son plus grand défaut serait de ne pas commenter le fond du texte. Or j'approche la fin de vie mais pas assez pour avoir établi les balises me permettant de prolonger mes jours assez pour voir naître le pays...raison d'être de Vigile.net, on l'oublie parfois.