Réaction canadienne, qu'ils disent

La tuerie planifiée en cours à Gaza, le ministre canadien des Affaires étrangères appelle cela le droit de se défendre

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Gaza: l'horreur de l'agression israélienne

Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a exprimé sa
préoccupation face à (sic) l'escalade de la violence au Proche-Orient. Il a
toutefois ajouté qu'Israël avait le droit de se défendre contre les tirs de
roquettes. Ottawa a réclamé « un retour immédiat au calme » et a demandé «
avec instance (sic) un renouvellement des efforts pour instaurer un
cessez-le-feu entre le Hamas et Israël ».

[Voilà ce qu’on pouvait lire sur site de Radio-Canada, ce dimanche 28
décembre à midi->http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2008/12/28/002-manifestation_palestition_n.shtml], au moment où l’attaque aérienne contre Gaza avait déjà
fait, chez les Palestiniens, 300 morts et 600 blessés dont plus de 95% de
civils, soit à peu près, dans une seule attaque, 20 fois les morts et
blessés israéliens des dix dernières années causés par les roquettes
palestiniennes. Ces roquettes, c’est-à-dire, pour qui connaît un peu les
armements, le pétard du pauvre, sont habituellement tirées en réplique à
des attaques israéliennes et, neuf fois sur dix, ratent la cible. Contre
une population qui vit à toutes fins utiles dans un camp de concentration —
à qui on interdit les arrivages de nourriture de base et de médicaments,
dont on détruit gratuitement les maisons et les infrastructures à mesures
qu’elles sont reconstruites, tout en visant délibérément femmes, enfants,
vieillards, malades hospitalisés — , non content de leur avoir pris leurs
terres de force et détruit des milliers de leurs villages — la Nakba, ça
vous dit quelque chose? —, l’État d’Israël s’arrange pour la réduire et la
rachever par tous les moyens depuis 70 ans.
Depuis 60 ans, parce qu’ils se sentaient le nez sale de n’avoir rien fait
pour éviter l’Holocauste alors qu’ils savaient ce qui attendait les juifs
allemands et ceux de toutes les nations européennes où les Nazis mettaient
les bottes et refermaient les portes de l’immigration juive chez eux, les
États occidentaux, particulièrement les États anglo-saxons (dont le
Canada), ont charitablement offert aux rescapés la moitié de la Palestine
sans même consulter la population qui y habitait depuis des milliers
d’années, sous gouverne impériale britannique depuis 1919. Lorsque
quelques milliers de juifs, parmi ceux qui habitaient également le
territoire, ont déclenché les meurtres en masse de Palestiniens arabes
(musulmans et chrétiens) — presque tous les futurs Premiers ministres et
présidents du nouvel État ont participé aux groupes de liquidateurs (Stern,
Irgoun, Hagana, etc.), — la Deuxième Guerre mondiale et donc l’Holocauste
des juifs européens n’étaient même pas commencés.
La tuerie planifiée en cours à Gaza, le ministre canadien des Affaires
étrangères appelle cela le droit de se défendre. À propos d’un massacre de
civils à partir d’une force aérienne (la quatrième du monde) et de chars
d’assaut contre une population au sol dont les résistants sont munis de
simple kalachnikovs et de quelques lance-roquettes, il souhaite un
cessez-le-feu, expression qui suppose des forces du même ordre des deux
côtés. Il ne va pas aussi loin que le B'naï Brith en tentant de nous faire
accroire qu’une population démunie, malade et affamée risque de rayer
Israël de la carte, mais, avec un petit effort supplémentaire, il y
arrivera peut-être, d’autres l’ont fait avant lui.
Monsieur le ministre use du même langage travesti que toutes les
diplomaties occidentales depuis l’imposition par la force — on dit : la
création — de l’État d’Israël. D’accord, ce n’est pas très original de sa
part, on peut même dire que la voix diplomatique du Canada ne ment pas
davantage que les autres, tout juste autant; que le gouvernement canadien,
bleu ou rouge, n’est pas plus hypocrite que ceux des USA, de la France, du
Royaume-Uni ou de l’Allemagne, tout juste autant. Comme ces derniers, il
se contente de cautionner une entreprise criminelle pour des raisons qu’il
croit géostratégiques et commerciales ou simplement parce qu’il fait dans
sa culotte à la simple idée de ne pas se conduire en roquet de l’Empire
étasunien. Pour les mêmes raisons, en fait, que le Canada protège
l’entreprise démoniaque de Paul Kagamé au Congo, où l’on en est à dix
millions de victimes en une douzaine d’années, comme il a facilité la prise
du pouvoir au Rwanda par le même dans les années quatre-vingt-dix, comme il
a transformé le général Dallaire en sénateur Dallaire après l’avoir apprêté
à la sauce fédérale.
On ne va tout de même pas faire à monsieur Cannon l’injure de croire qu’il
est mal renseigné sur ces sujets. On lui demande seulement, en retour, de
ne pas faire semblant de prendre les Québécois et les Canadiens renseignés
(ça existe) pour des cruches. Mais j’oubliais : les déclarations du
ministre Cannon ne visent pas le public canadien ou québécois, ils sont le
tribut payé à César. «Très bien, Lawrence; maintenant, couché! On te
réveillera pour le prochain téléjournal.»
Raymond Poulin
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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