André Duchesne - Plusieurs entreprises et organismes font l'objet de commentaires dans le rapport d'enquête sur les activités d'Option Canada rendu public hier matin. Nous en présentons ici quelques-unes.
Les Études de Marché Créatec +
Le rapport indique que cette entreprise québécoise a soumis au Conseil de l'unité canadienne (CUC) et à Option Canada des factures totalisant plus de 600 000$ pour des services d'enquêtes et de «tracking». Or, de cette somme, quelque 155 000$ n'ont pas fait l'objet d'une autorisation par l'agent officiel du Comité du NON.
Joint hier à son domicile, le propriétaire de Créatec +, Grégoire Gollin, s'est montré prudent lorsqu'on lui a demandé de commenter le contenu du rapport le concernant. «Je suis un professionnel à qui on a demandé de faire des travaux et c'est tout», a-t-il dit. M. Gollin a témoigné à l'enquête et affirme avoir été pleinement collaborateur.
Au cours des années 80 et 90, Grégoire Gollin était reconnu comme un proche du Parti libéral du Québec, réalisant de nombreux sondages d'opinion pour ce parti.
Créatec + est toujours en affaires. Selon le site internet Contrat Canada, qui répertorie tous les contrats accordés par Travaux publics au cours des trois dernières années, l'entreprise montréalaise a décroché 72 contrats avec le gouvernement fédéral. La valeur de ceux-ci atteint 3 817 524$.
Monitus Digital Communications Corp.
En septembre 1995, cette entreprise recevait quelque 600 000$ du gouvernement fédéral pour développer et mettre en place un système de «monitoring». Or, durant toute la période référendaire (octobre 1995), elle a mené ses activités dans le local du Comité du NON à Montréal. Le rapport Grenier ne peut déterminer la portion de la somme de 600 000$ qui aurait dû être autorisée et déclarée.
En octobre 1996, Monitus faisait partie d'une délégation commerciale accompagnant le ministre canadien du Commerce international, Art Eggleton, au cours d'une mission en Russie.
En mars 2001, l'entreprise a été reconnue coupable de fraude par un juge de la Cour supérieure du Québec dans une affaire de vente de débentures à des investisseurs.
Le nom de Monitus apparaît encore au Registre des entreprises du Québec, mais la société ne serait plus active. Son propriétaire, Jean-Guy Bossé, un résidant d'Ottawa, n'a pas répondu aux deux messages laissés par La Presse hier.
Conseil québécois des gens d'affaires du Canada (CQGAC)
Comme son nom l'indique, l'organisme travaille à la promotion de l'unité canadienne. En 1995, il a reçu 735 000$ du CUC et d'Option Canada, mais une somme évaluée à 35 000$ engagée avant le 1er octobre aurait dû être considéré comme une dépense référendaire.
En octobre 1995, le CQGAC a été très actif, organisant diverses activités en faveur du NON. Ainsi, le 18 octobre, il réunissait 3000 représentants du milieu des affaires pour une activité partisane au Palais des congrès. Le 28 octobre, un des membres du comité de coordination, Jean Monty, alors PDG de Northern Telecom (devenu Nortel), signait une lettre ouverte en faveur d'un Canada uni dans Le Devoir.
Le président du CQGAC de l'époque, Pierre Côté, était président de l'entreprise Celanese qui a fermé ses portes il y a quelques années. Le CQGAC existe toujours selon le Registre des entreprises du Québec et M. Côté en est encore un des administrateurs.
PGF Consultants
PGF Consultants aurait facturé Option Canada pour une recherche en «politiques publiques» à l'automne 1995, mais le rapport Grenier note qu'une portion des coûts, soit 12 000$, a été versée sans l'autorisation de l'agente officielle du Comité du NON.
Il existe toujours une entreprise PGF Consultants établie à Ottawa. Selon son site internet, elle propose des services de recherches en politiques gouvernementales. Est-ce la même que celle dont il est question dans le rapport Grenier? Son président, Aurèle Thériault, n'a pas rappelé La Presse hier pour répondre à cette question.
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