Le trait d'union entre le Rapport Grenier et la Commission Gomery enquêtant
sur le scandale des commandites est que tous deux nous éclairent davantage
sur le fait que tant le référendum de 1995 que la promotion du fédéralisme
dans les années suivantes ont été faits de façon déshonorante.
Pour le démontrer à partir du scandale des commandites, qu'il suffise de
présenter un exemple parmi d'autres.
Faire la promotion de la loi sur la clarté référendaire était si honteux
qu'aucune entreprise de publicité, même fédéraliste, n'osa le faire au
grand jour. C'est ce dont la Commission Gomery a fait la lumière. En effet
l'analyse par la Commission du fameux projet "Lumière", qui était le nom de
ce projet publicitaire, a démontré que ce projet avait ironiquement
précisément la caractéristique d'être nébuleux.
À l'image de tout ce qui caractérisait le programme des commandites.
C'était un programme qui était secret dans sa conception même afin de mieux
acheter la conscience des Québécois.
Plutôt que de faire les choses au grand jour en présentant des arguments
favorables au fédéralisme, on tenta subliminalement d'arriver à maintenir
le Québec dans le Canada.
Ce programme des commandites s'inscrivait dans le cadre d'une stratégie
concertée au plus haut niveau de l'État canadien visant à se servir de
toutes les ressources dont disposait le gouvernement canadien pour
maintenir le Québec dans le Canada. Le programme des commandites était l'un
des volets de cette stratégie.
Par le secret et l'ingérence politique qui étaient dans la nature de ce
programme, le scandale financier a trouvé une brèche pour s'engouffrer.
C'est ce que le commissaire Gomery a démontré noir sur blanc.
Mais le vrai scandale dont il faut se souvenir comme Québécois, c'est
qu'on a voulu acheter la conscience des Québécois. Et c'est précisément
pour cela que le programme des commandites était d'une telle nature.
Le Rapport Grenier nous apprendra-t-il de nouveaux éléments tendant à
montrer que le référendum de 1995 a été gagné de façon déshonorante? Nous
le saurons bientôt.
Sylvie Bossé
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