Avancez-vous, mesdames & messieurs: «droit constitutionnel» à vendre!
Car il semble bien que la semaine prochaine - comme on s'y attendait d'ailleurs -, il y a de très fortes chances que le gouvernement Charest imposera le bâillon à l'Assemblée nationale pour forcer l'adoption du projet de loi 103 - proprement irresponsable et kafkaïen - officialisant et balisant le recours aux écoles anglaise dites «passerelles».
Rappelons ici que les parents francophones et anglophones, à l'encontre de l'esprit et de la lettre de la Loi 101, pourront ainsi en toute légalité inscrire leur enfant pour trois ans dans une école anglaise privée non subventionnée -- dite «passerelle» -- et présenter ensuite au ministère de l'Éducation une demande pour obtenir un «certificat d'éligibilité» permettant à cet enfant de s'inscrire par la suite à une école anglaise subventionnée et ce, qu'elle soit privée ou publique.
Si l'enfant obtient son certificat, tous ses frères et soeurs auront aussi les leurs, de même qu'un jour, tous leurs futurs descendants. Un procédé de type pyramidal. Au fil des ans, de manière cumulée, on pourrait ainsi se retrouver avec plusieurs dizaines de milliers d'enfants francophones et allophones qui, contrairement à ce que prévoyait la Loi 101, auront été dûment inscrits dans des écoles anglaises subventionnées, publiques ou privées.
Bref, ceci n'est pas tant une «brèche», qu'une véritable passoire potentielle.
Qui plus, on créera ainsi un dangereux précédent en permettant à des parents d'«acheter» un droit constitutionnel à leurs enfants.
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Des «lignes» qui ne tiennent pas debout...
Depuis des mois, la ministre responsable, Christine St-Pierre, répète ses «lignes» de manière quasi robotique, sans réfléchir, semble-t-il, au sens réel et troublant des mots que ses conseillers et le bureau du PM lui soufflent.
Mais la plus inquiétante de toutes ses «lignes» est sûrement celle où la ministre martèle que de tenir tête à ce jugement de la Cour suprême serait une solution «radicale»...
C'est pourtant bel et bien le projet de loi de ce gouvernement qui est radicalement honteux.
Pis encore, en utilisant le bâillon, le gouvernement tourne le dos à la loi 104, invalidé par la Cour suprême mais qui, en 2002, avait été adopté à l'unanimité à l'Assemblée nationale.
Oui, vous avez bien lu, à l'unanimité...
(Rappelons que la loi 104 permettait aux parents francophones et allophones d'inscrire leur enfant à une école anglaise privée NON subventionnée, mais interdisait l'usage de ce passage comme pouvant permettre ensuite l'obtention d'un certificat d'éligibilité à l'école anglaise subventionnée, privée ou publique.)
Aujourd'hui, ajoutant en quelque sorte l'insulte à l'irresponsabilité, la ministre a même déclaré ceci sur les ondes de RDI: «La solution parfaite, c'était la loi 104»!
Oui, oui. Vous avez bien lu.
Alors, pourquoi ne pas simplement la réadopter et continuer à tenir tête lors des prochaines contestations juridiques? Quitte, si cela s'avérait nécessaire, à la protéger du bouclier parfaitement légal, légitime et constitutionnel de la clause dérogatoire? (Mais le fait est qu'il n'est PAS du tout évident que ce recours serait vraiment nécessaire dans un pareil cas.)
Tout comme il serait également possible, comme le proposait d'ailleurs le pas-radical-pour-un-sous Conseil supérieur de la langue française, d'étendre la Loi 101 aux écoles anglaises privées non subventionnées et d'appliquer dans un tel cas, toujours si nécessaire, la clause dérogatoire.
Mais le gouvernement ne fera ni l'un, ni l'autre, se contentant d'avaliser le jugement irresponsable de la Cour suprême. Pourquoi donc?
Est-ce par manque de sens des responsabilités dans ce seul État francophone du continent?
Est-ce par ignorance des effets négatifs, à court et long termes, sur la préservation de la langue française dans les grandes régions de Montréal et de l'Outaouais?
Est-ce par pur électoralisme auprès de la base anglophone du PLQ à un moment où ce parti souffre sérieusement dans les sondages?
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Marcher pour le hockey. Et pour le français?...
Lundi, il y aura une manifestation devant les bureaux montréalais du premier ministre.
Si le rêve d'un Colisée pour une équipe professionnelle de hockey a pu faire descendre dans la rue des hordes de Québécois, on verra lundi si la protection de leur propre langue nationale le fera aussi...
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