La domination actuelle de la Coalition avenir Québec dans les sondages appelle à un changement de message pour ses adversaires désireux de reprendre l’initiative.
Historiquement, c’est beaucoup la peur qu’on a utilisée pour briser son élan, comme celui de son ancêtre l’ADQ. Dans son bilan de session, François Legault a d’ailleurs mis les électeurs en garde, affirmant qu’il opposerait l’espoir à ces attaques.
Jusqu’ici, c’est l’amateurisme de cette troisième voie que l’on a critiqué, puis la radicalité alléguée de sa droite. On brandissait des candidats un peu gênants ou certaines idées empruntées à la politique américaine.
Plutôt tranquille
Le contexte a changé. La CAQ compte désormais des députés aguerris et fait le plein de candidats dotés d’une certaine notoriété et de bonnes feuilles de route. Jean-François Lisée critique la crédibilité de cette équipe. Il devra se rappeler que c’est lui qui éprouve des difficultés de recrutement.
Il en va de même du marquage à droite de la CAQ. C’est un programme plutôt tranquille que François Legault promènera aux prochaines élections. Même Philippe Couillard a compris qu’il se ridiculisait en comparant l’adversaire aux pires partis populistes.
Cynisme ambiant
Le genre d’attaques que la CAQ essuiera promet donc de changer. Désormais, on tentera de la faire passer pour «un parti comme les autres», s’appuyant sur le cynisme ambiant et l’alimentant par le fait même. Des histoires comme celle du président Stéphane Le Bouyonnec, accusé de profiter du prêt à l’usure, ne serviront que mieux ce message.
Il n’y a que Québec solidaire qui est complètement sur cet angle, affirmant que le changement qu’on y propose est autrement plus substantiel que celui promis par la CAQ. Le PQ le fait à sa manière en rappelant que plusieurs candidats caquistes ont voisiné les libéraux.
La stratégie a ses limites, toutefois. Parce qu’un Québec avec des politiques semblables, mais portées par des visages différents, ça ressemble à ce que les gens semblent désirer, présentement.
Pas pour rien que Jean-François Lisée se plaît à rappeler que François Legault sera le vice-doyen de la prochaine Assemblée nationale.