Trois semaines après les élections québécoises d’avril 2014, Dalila Awada, militante anti-charte des valeurs, avait déposé une poursuite en diffamation et réclamé 120 000 $ en dommages moraux et punitifs à l’encontre de Philippe Magnan, de la Société des amis de Vigile.net et de moi-même.
En janvier 2015, j’ai présenté une défense et intenté une demande reconventionnelle à l’encontre de cette militante pro-voile pour atteinte à ma réputation. Je lui réclamais 68 000 $ considérant avoir été diffamée sur la place publique et dans des médias.
À la suite de cela, cette militante de Québec solidaire a demandé de régler ce litige hors cour. Après de longues négociations, une entente a finalement été conclue en octobre 2017, trois mois avant le début du procès qui était prévu pour janvier 2018. Convaincue que le débat sur la laïcité doit se dérouler dans la sphère publique et non devant les tribunaux, j’ai donc accepté sa demande de désistement et retiré ma contre-poursuite à son endroit.
Ce recours aux tribunaux n’était pas mon choix et je n’ai jamais envisagé de recourir à ceux-ci pour régler une divergence idéologique et politique parce que le débat d’idées ne peut se faire dans une cour de justice et qu’ultimement ce n’est pas aux juges de décider de la légitimité et de la validité des postures politiques ou idéologiques dans une société. Et je regrette vivement ces dérives qui malheureusement se multiplient.
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance envers le soutien indéfectible et l’excellent travail accompli par mes avocats, Me Patrick Ouellet et Me Érika Normand-Couture, du cabinet d’avocats Woods.
Tout au long des procédures, j’ai également pu compter sur l’appui et le soutien moral et financier de mes proches et de mes ami(e)s et je tiens à remercier bien sincèrement tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont contribué si généreusement à ma défense. Votre soutien a été d’une immense importance.
En démocratie, les points de vue différents doivent se faire entendre et pour cela il faut protéger la liberté d’expression qui est un des droits les plus fondamental. Défendre la laïcité n’a jamais été et ne sera jamais une chose facile. Faire face aux insultes, aux attaques ad hominem, au lynchage des réseaux sociaux, aux accusations de racisme et d’islamophobie est devenue monnaie courante pour les militants laïques. Les poursuites en diffamation devant les tribunaux ne sont qu’un moyen de plus pour intimider et faire taire les plus convaincus d’entre nous.
Soyez assurés, chers ami(e)s, que mes convictions demeurent inébranlables et que mon combat pour la laïcité ne fait que continuer!