Le gouvernement Marois entend investir jusqu'à 115 millions de dollars de fonds publics afin de vérifier s'il est possible d'exploiter du pétrole sur l'île d'Anticosti. C'est l'État qui assumera la plus grande part du risque financier de l'exploration à venir, qui comprend notamment des forages avec fracturation. L'évaluation environnementale complète sera menée une fois le potentiel démontré.
Selon la première ministre Pauline Marois, avec cet investissement, «le Québec reprend ses droits sur des ressources naturelles qui lui appartiennent collectivement et qui doivent profiter à tous les Québécois».
«Les partenariats que nous annonçons aujourd'hui nous permettront de savoir une fois pour toutes s'il y a du pétrole sur cette île du Saint-Laurent, a ajouté Mme Marois en conférence de presse. Ces ententes conclues avec des partenaires du secteur privé permettront de créer de la richesse durable et des emplois de qualité si la présence de pétrole se confirme.»
Québec a en fait conclu deux ententes. Une première prévoit, si tout se déroule comme prévu, des investissements totaux de 70 millions de dollars de Ressources Québec (filiale d'Investissement Québec), mais aussi une injection de 43 millions de dollars de la part de la société française Maurel & Prom. Ainsi, le Québec détiendra 35 % de la coentreprise mise sur pied pour mener les travaux d'exploration. Pétrolia et Corridor Resources, qui contrôlent la majorité des permis sur Anticosti, devraient détenir chacun 21 % de la coentreprise d'exploration.
Cette entente prévoit, dès cet été, le forage de 15 à 18 puits. Ces forages permettront de déterminer où seront forés trois puits horizontaux, avec fracturation, dès 2015. Si les résultats sont concluants, d'autres travaux d'exploration suivront.
Une autre entente a été signée en partenariat avec Junex, qui contrôle un total de cinq permis sur la plus grande île du Québec. Dans ce cas, Ressources Québec pourrait investir un total de 45 millions de dollars. La société d'État devra toutefois trouver un autre partenaire afin de lancer les travaux d'exploration. Aucun nom n'a été précisé jeudi. Les travaux prévus sur les permis de Junex consistent d'abord en quatre forages, suivis par la suite d'au moins deux forages avec fracturation.
En échange de cet investissement, qui pourrait totaliser 115 millions de dollars, le gouvernement Marois estime qu'il pourrait toucher 60 % des bénéfices liés à une éventuelle exploitation.
Pour le moment, aucun gisement exploitable n'a été identifié sur l'île d'Anticosti, malgré des décennies de recherche. Selon une évaluation très préliminaire, le sous-sol pourrait renfermer 40 milliards de barils de pétrole de schiste. Pour l'extraire, il faudra donc mener des opérations de fracturation.
Selon une étude menée par l'ingénieur-géologue Marc Durand, il faudrait forer au moins 12 000 puits sur l'île pour extraire 1 % à 2 % de tout le pétrole. Il faudra pour cela construire toutes les infrastructures nécessaires pour l'implantation de l'industrie pétrolière.
Le gouvernement affirme par ailleurs que les travaux seront menés avec un suivi environnemental «étroit» de la part du ministère de l'Environnement du Québec. Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement serait quant à lui mandaté pour étudier le dossier si jamais les travaux d'exploration démontraient que le potentiel pétrolier de l'île justifie l'exploitation de cette source d'énergie fossile.
EXPLORATION PÉTROLIÈRE
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