Bonne fête à tous les pères du Québec

Quand mon père chantait Félix...

Le pêcheur

Tribune libre

Nombreuses sont les activités qui soulignent cette année le 25ième anniversaire de la mort de Félix Leclerc, décédé le 8 août 1988. Pour l’occasion, j’aimerais vous partager une page de mon enfance qui est restée marquée dans ma mémoire.
D’été en été, mon père avait pris l’habitude de louer un chalet au Lac Sept-Îles en banlieue de Saint-Raymond dans le comté de Portneuf où toute la famille se réfugiait pour quelques semaines. Et je me souviens du périple qui nous y menait, cordés comme des sardines dans la voiture, entourés de bagages et de victuailles qui n’avaient pas pu trouver place dans le coffre arrière de la voiture.
Puis, tout à coup, sans avertissement, profitant d’un des rares moments de silence, mon père, arborant sa voix de chanteur, entonnait Le P’tit bonheur de Félix Leclerc…Avec les années, j’ai commencé à en connaître les paroles, si bien que j’accompagnais mon père en sourdine car, quand mon père chantait Félix, c’était un moment sacré!
Un autre moment privilégié qu’il m’était donné de vivre consistait à accompagner mon père dans les sentiers de broussailles qui remontaient le cours de la rivière donnant accès au Lac Sept-Îles. Accoutré dans mon costume de pêcheur rudimentaire, mon chapeau d’expéditeur de brousse renfoncé sur la tête, ma canne constituée d’une branche que mon père m’avait appareillée, nous partions tous les deux à la conquête de la truite de ruisseaux.
Ce sont ces moments qui m’ont inspiré le poème qui suit et que je dédie à tous les pères du Québec.
Le pêcheur
Partant très tôt le matin
Sa canne à pêche à la main
Il arpente le long sentier
Le menant à son gibier
Tout près d’un arbre géant
Il appâte son guet-apens
Et d’un gracieux mouvement
Dépose sa ligne dans l’étang
Entouré de maringouins
Fouinant ses moindres recoins
Il s’allume une cigarette
Faisant fuir tous ces insectes
Soudain la corde se raidit
Et son poignet réagit
D’un coup sec il sort sa proie
Qui sans succès se débat
Il l’empoigne dans ses mains
La ramène sur sa poitrine
Désamorce sa gueule fine
Et l’ensache avec grand soin
Bien planté sur une roche
Une main dans sa poche
Passe le temps lentement
Tournoie la ligne rondement
Puis au bout de quelques heures
Empli de son élixir
Il reprend son p’tit bonheur
Sur ses lèvres un sourire
Henri Marineau
Québec
16 juin 2013

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2013

    Quelques années plus tard
    Renaud la pêche a la ligne
    http://www.dailymotion.com/video/xzm7u_renaud-la-peche-a-la-ligne_music#.Ub0VNTy1a70

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2013

    Blague pour la fête des pères
    Devinette
    Comment fait-on disparaitre Philippe Couillard?
    Dites qu'Arthur Porter vient d'arriver.
    M.Marineau
    Le souvenir où je suis aller à la pêche en culotte courte pour la première fois accompagné d'un cousin qui connaissait le secteur et un de mes frères m'est resté en mémoire car ça se passait en campagne où les gens vivaient pauvrement mais dans une ambiance décontractée et sauvage si je peux dire.
    A l'aide d'une simple branche, un bout de corde, une hameçon et quelques vers de terre, un ruisseau à l'eau cristalline, nous n'avions qu'à le suivre et mettre notre ligne à l'eau à chaque petite fosse pour prendre à la vitesse de l'éclair une petite truite frémissante qui s'était abritée sous une roche qu'on accrochait ensuite à une branche pour le festin du souper.
    Plus tard, la plupart de mes cousins sont devenus d'excellents chasseurs portés sur le braconnage. On trébuchait toujours sur des cranes d'ours ou autres autour de la maison où couper le gazon ne se faisait pas. Il y en a un qui est devenu un excellent garde-chasse pour sas habiletés à déjouer les braconniers et même un qui a réussi à avoir une carte d'indien pour se soustraire aux taxes mais ça, c'est une autre histoire.