À l’instigation de Jean-Martin Aussant et avec l’accord de mesdames Marois et David, j’avais accepté à l’été 2012 un mandat de médiation pour tenter de rapprocher les partis indépendantistes en vue de la prochaine élection générale. Cela s’est avéré un échec cuisant et une belle leçon de vie que j’avais pourtant apprise depuis longtemps, à savoir « sont conciliables, ceux qui veulent vraiment l’être ». Encore aujourd’hui, je ne vois que tactiques et stratégies dans les désirs de convergence de QS et du PQ.
Mon collègue Martineau peut être rassuré, il n’y aura pas de partition du territoire même si le PQ souscrit, comme les libéraux et les caquistes, à la reconnaissance du droit à l’autodétermination pour les peuples autochtones. La question est déjà réglée dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones où il est prévu que la reconnaissance de l’autodétermination se fait à l’intérieur des frontières de l’État déjà existant sans en affecter le territoire. Malgré que le Canada ait voté contre cette Déclaration, il a fait sienne cette interprétation par la suite.
Le vrai problème de convergence de ces deux partis réside dans leur faible communauté d’intérêts mutuels, alors que chacun compte sur la disparition de l’autre pour progresser. Dans le cas du PQ, c’est une progression vers le pouvoir alors que pour QS, c’est de devenir un parti crédible avec un nombre significatif de députés. Il est peut-être de bonne guerre à ce stade-ci de jouer à qui sera le plus ouvert et le plus fin, mais l’issue est connue d’avance. Tôt ou tard, nous observerons la bataille pour faire porter les torts d’une convergence avortée au vis-à-vis.
L’éventuelle venue du NPD sur la scène provinciale québécoise plomberait sérieusement QS dont un pourcentage important de ses électeurs n’est pas favorable à l’indépendance et qui trouveraient refuge dans un véritable parti fédéraliste de gauche. Dans un tel cadre, le PQ a peu à gagner d’un parti qui se donne apparence d’indépendantiste tout en se camouflant derrière le concept d’une assemblée constituante qui pourrait être dominé par des fédéralistes qui rendraient à toutes fins inaccessibles l’indépendance du Québec.
Il est peut être raisonnable de la part de Jean-François Lisée de tenter de courtiser QS pour ultimement séduire son électorat, cela peut toutefois constituer un risque d’apparaître comme un leader à court de vision pour sa propre formation politique. Dans notre mode de scrutin actuel, la coalisation des intérêts à une chance d’aboutir si elle se fait en amont des élections et au sein d’une même formation politique, il serait très surprenant que des partis distincts puissent arriver à une telle cohésion.
Il ne faudrait pas que le chef du PQ se piège lui-même en croyant trop à la lubie du moment.
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