Après plus de 18 mois d’une guerre économique et politique ouverte contre Vladimir Poutine et la Russie, le vainqueur se dessine.
C’est presque la fin. Mon collègue des Pays Bas et moi avons décidé dans mon jardin hier soir, que l’Amérique a été finalement isolée dans le reste du monde.
Barack Obama et quelques néocons bien placés ont réussi à accomplir ce que des empires n’avaient pu faire. Nous sommes trahis de l’intérieur, le monde est vraiment malade et fatigué de l’hégémonie américaine et de l’intimidation, et une nouvelle étoile est en train de monter à l’est, une étoile devenue familière maintenant.
Quand le Président russe Vladimir Poutine a donné une Conférence de presse lors des sommets des BRICS et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Oufa, l’autre jour, j’ai remarqué un sourire familier. Ce n’est pas que je veuille vous faire une analyse de ce qui se passe dans la tête de Poutine, mais le leader, visiblement fatigué, ne pouvait cacher les signes indubitables qu’il avait remporté une importante victoire.
Alignés sur deux tiers de la population mondiale aujourd’hui, les russes sont au centre de la scène mondiale, pas les New-yorkais, ni les Californiens. Les chefs de 15 pays de trois continents se sont réunis à Oufa pour annoncer leurs volontés individuelles et collectives de sortir de l’ombre des intérêts commerciaux des États-Unis.
L’Amérique n’est même plus dans le top 20 en terme de réputation mondiale (réputation Institute 2015)
Les réunions de M. Poutine, publiques ou à huis clos ont abouti à des accords concrets, non seulement pour situer ces associations sur la scène internationale, mais aussi pour établir un cadre de coopération en politique étrangère, établir l’expansion du commerce mutuel et un vaste réseau d’investissement et d’échange de potentiel technologique.
Sans l’avoir déclaré explicitement, la Russie et ces autres pays ont effectivement exclu les États-Unis et ses alliés de cet immense potentiel. Le soi-disant « monde émergent » est le nouveau monde, c’est une évidence. Mais il y a plus… pour citer un résumé du discours de M. Poutine :
« .. .Pour la première fois en 15 ans d’existence de l’OCS, nous avons décidé d’augmenter le nombre de ses membres. Nous avons signé les documents pour entamer l’adhésion de l’Inde et du Pakistan.
Par conséquent, les capacités de la SCO de réagir aux défis et menaces modernes vont se renforcer. Le potentiel économique et politique de l’organisation s’étendra considérablement. »
Comprenez bien la signification de ceci. Sur le plan économico-stratégique, nous avons, d’un côté les États-Unis et une alliance de plus en plus fragmentée des nations occidentales; de l’autre côté, c’est le plaisir d’accéder à un groupe progressiste avec des ressources et un potentiel pratiquement incalculables.
Alors qu’ils étaient des ennemis mortels, l’Inde et le Pakistan sont maintenant alignés dans un intérêt mutuel pour le mieux-être des personnes dans ces pays.
En regardant l’Inde et la Chine en particulier, autrefois avec des trajectoires conflictuelles, nous voyons aujourd’hui qu’ils se sont logiquement alignés. L’avantage et la synergie sont clairs, alors que l’Amérique du nord est maintenant une île, et la Grande-Bretagne est à la traine depuis longtemps, tandis que l’UE se démène tout simplement pour rester à flot.
Avec tout cela, en ajoutant l’offre de l’Union économique eurasienne dans le renversement du dollar en tant que première devise est un signe assez clair que mes compatriotes ont de gros problèmes.
Mon ami hollandais, le stratège, a aussi proposé hier ce qui pourrait être un coup de grâce pour l’hégémonie américaine. Et en cela, malheureusement, Holger Eekhof a peut-être raison. Parlant des relations Germano-Américaines, Eekhof condamne fortement les dernières administrations de Washington :
« Si les Allemands expulsent l’Amérique de leur pays, ce qu’ils pourraient bien faire, c’est fini Phil.
Ce n’est pas l’Allemagne qui est dépendante des États-Unis, mais l’inverse. L’Amérique est maintenant isolé et en difficulté. »
Je ne peux qu’être d’accord et surtout compte tenu des derniers développements entre les Etats-Unis, l’Allemagne et le FMI au sujet de la Grèce.
Cela permet d’y voir beaucoup plus clair sur cette fameuse réunion de minuit au sujet du Grexit à la suite de laquelle a eu lieu dans la foulée le référendum grec, et les menaces du FMI envers Angela Merkel et les Allemands sur le plan de sauvetage. Le Rapport de Reuters ce cimente les affirmations de Eekhof. Maintenant les morceaux du puzzle commencent à se mettre en place.
Le nouveau terrain de jeu économique est défini pour M. Poutine et les BRICS à la surface, le FMI s’appuyant sur la géostratégie concernant l’Union Européenne et la Grèce (soutenu par les banquiers américains et Britanniques), et l’Allemagne est forcée de jouer la partie la plus difficile qui soit. Dans les coulisses, le FOREX et les traders sont déjà au travail encore une fois, faisant des milliards en pariant sur les nouvelles en provenance de la Grèce.
Le diagramme ci-dessous montre ce qui est arrivé à Shanghai et Tokyo quand le vote du Parlement grec s’est rangé du côté de l’UE et du FMI.
A la nouvelle du résultat du vote du parlement grec acceptant l’austérité et le plan de sauvetage, les stocks en Asie ont considérablement grimpé
Merkel est confrontée à des banquiers de Francfort avides, et une Amérique aux mauvaises intentions (espionnage de la NSA) essayant de la forcer à commettre un suicide économique, et le reste du monde prenant le large avec Vladimir Poutine à la barre. Eekhof m’a dit hier, « il suffira d’un seul faux pas et s’en est fini de l’Amérique en Europe aussi »
Il a raison, sans l’Allemagne comme base d’opérations (économique ou militaire) Poutine pourrait ainsi réinventé l’URSS. Le plus triste est que 99 % des américains ne savent rien de la géopolitique, et 100 % du pays croient encore que nous sommes dans les années 80. Nous n’y sommes pas.
Poutine a souligné à un journaliste de Russia One la dangerosité de la situation pour l’Amérique et les économies du monde. S’exprimant sur les difficultés économiques russes et des BRICS et sur le désordre de l’UE-Grèce, le Président russe a commenté l’endettement de l’Amérique :
« Le taux de croissance aux Etats-Unis a trop ralenti, et c’est un fait bien connu que sa dette souveraine est supérieure à son PIB.
Si mes souvenirs sont bons, son PIB est égal à US$ 17,8 trillions et sa dette souveraine a atteint US$ 18,2 trillions.
Il s’agit d’un problème grave, non seulement pour les Etats-Unis, mais aussi pour l’économie mondiale. »
Tôt ou tard les américains (et les Allemands) vont avoir à affronter les faits. La plupart des démocraties occidentales se sont « nourries » des autres pays au niveau le plus profond de la société.
Le prix de l’essence subventionné, le consumérisme effréné et insoutenable piloté par des sociétés avides et un nivellement collectif vers le bas des citoyens auront bientôt des conséquences catastrophiques.
Pendant des décennies les américains ont consommé une surabondance disproportionnée des ressources naturelles mondiales. Toutes les maisons aux États-Unis sont pleines à craquer de produits en plastique bon marché, désastreux pour l’environnement. Les décharges de smartphones intelligents sont devenues des entreprises lucratives, les dépotoirs sont pleins, et les vapeurs des derniers relents crasseux du schiste bitumineux de puits de pétrole à sec conduisent aux affres de la mort de la plus grande nation sur terre à ce jour.
L’Amérique du Nord avec l’Europe occidentale consomme 60 % des ressources mondiales, alors que la moitié du monde en dehors de ces régions vit avec environ deux dollars par jour. Si on y pense, c’est en fait un miracle que les pays émergents aient mis si longtemps à se révolter.
Alors quelle est la réponse, quelle est la fin du jeu pour le leadership de l’ouest ? Il n’y a pas de réponses faciles, les administrations successives de la Maison Blanche n’ont fait que détruire toutes les chances de l’Amérique de conduire le monde vers une nouvelle ère.
Du côté du FMI, le club des joyeux lurons de Bretton Woods, ils essaient de forcer l’Allemagne à couvrir pour plus de € 90 milliards d’euros pour renflouer la Grèce. Cela finira par briser non seulement les banques, mais aussi la population de l’UE qui souffre déjà d’une baisse importante de son « pouvoir d’achat ».
Les crédits pour de potentiel futurs propriétaires de maison en Allemagne et dans d’autres États ne font que se tarir, les taxes assomment chaque petit entrepreneur et Bruxelles finance des projets visant à défendre contre la Russie un sous-continent déjà perdu dans l’austérité et le désespoir.
Beaucoup des problèmes auxquels nous sommes actuellement confrontés peuvent remonter à l’histoire de FMI ou de Bretton Woods, mais plus particulièrement ce qu’on appelle le Choc Nixon.
Avril 1970, le Président Nixon parle au peuple américain de la nécessité de la campagne du Cambodge pour vaincre les Viet Cong
Sans ennuyer le lecteur avec des leçons d’histoire inutiles ici, il suffit de dire que nous sommes maintenant à la fin d’une catastrophe « papier-monnaie » mise en place par les bailleurs de fonds.
Le choc Nixon eut lieu lorsqu’un président américain enleva toute valeur au dollar américain en mettant fin à son soutien par l’or pur.
Le système du FMI mis en place après la Seconde Guerre Mondiale est en réalité aujourd’hui inutile en raison de ce qu’on appelle la monnaie fiduciaire dont la valeur peut flotter librement, comparativement à celles qui sont adossées en parité avec des métaux comme l’or, l’argent, et/ou des ressources précieuses comme des diamants ou des terres.
Le Président Nixon est ensuite allé à la télévision nationale pour dire au peuple américain que le simple effet de ce mouvement était de stabiliser le dollar. Et il l’a fait.
Mais cela s’est fait en attribuant au dollar une valeur imaginaire, une monnaie basée sur du vent, n’ayant de valeur que celle que n’importe quel banquier veut bien lui donner. Comme nous commençons à le voir, cette monnaie mondiale ne vaudra vraiment absolument rien si le reste du monde en décide ainsi.
Après plus de 18 mois d’une guerre économique et politique ouverte contre Vladimir Poutine et la Russie, le vainqueur se dessine.
La campagne désespérée des médias mainstream en Occident, attisée à chaque fois par Barack Obama et ses électeurs, est tout un jeu immonde qui est maintenant en train d’être mis en lumière.
Christine Lagarde du FMI a été nommée par Forbes comme la 5e femme la plus puissante du monde l’année dernière, mais la question demeure, « puissant dans quel sens ? » Beaucoup diraient qu’elle l’est comme instrument des puissants banquiers de l’hémisphère occidental ET pour les manœuvres de la politique américaine.
Ce rapport rédigé par Karen Maley du Financial Review apporte plus de lumière sur la folie du sauvetage de la Grèce. Mais cette fois, la folie est un dernier recours afin de maintenir la Grèce dans le troupeau de l’OTAN et aussi, accessoirement, hors de l’Union économique eurasienne de Poutine.
La version courte, Obama et les néo-conservateurs ont été terrifiés à l’idée que l’UE abandonne la Grèce, et que l’hégémonie avec l’Europe en remorque finirait brutalement.
Lagarde est annoncée comme le Sauveur de la reprise de la Grèce aujourd’hui (comme le proclame sa Majesté The Guardian), mais en réalité, elle vient de sauver la Maison Blanche et Buckingham Palace, ou à la demande des deux. Merkel est en fait le seul dirigeant européen connaissant parfaitement la folie de cette escroquerie de renflouement.
Poutine a augmenté les réserves d’or de la Russie de 100 tonnes par an depuis 2012
Cependant, la détente et la récupération positive semblent apparaître aujourd’hui, même si l’administration Obama a irrémédiablement fait du mal à l’Amérique. Le fait que l’Allemagne de Merkel était farouchement opposée à la stratégie de sauvetage du FMI nous dit que nous serons les parents-pauvres de la politique américaine et que l’harmonie avec les allemands ne sera plus ce qu’elle était.
Apparemment, les Américains et les Britanniques sont en train de sortir la carte Française pour faire avancer le jeu qui est déjà terminé. Le navire de la mondialisation est lancé depuis des années, l’Amérique ne peut pas survivre dans son état actuel sans la Communauté. Et la Communauté a été mobilisée, la dette montée, elle a été bombardée, sanctionnée et brutalisée depuis des décennies, les derniers signes viennent d’Athènes et les Grecs se sentent trahis par encore plus d’austérité.
D’une manière très réelle, Obama et ses alliés n’avaient vraiment aucune chance. Autrement dit, les chefs auraient dû choisir un niveau plus élevé. Le niveau subalterne, la voie facile et vorace, coûtera à chaque génération d’américains très cher dans les années à venir.
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