Plus d’une trentaine de citoyens se sont rendus aux soirées portes ouvertes de TransCanada à Lanoraie et Saint-Sulpice, les 1er et 2 octobre derniers, pour questionner collectivement M. Philippe Cannon, porte-parole de la compagnie pour le Québec, ainsi qu’un autre expert membre du personnel.
Les représentants de la compagnie ont refusé que les échanges collectifs aient lieu dans la salle où était organisée la rencontre. C’est à l’extérieur, devant l’entrée des édifices municipaux, que les citoyens ont dû poser leurs questions. Ils ont pris acte des contradictions, silences et mensonges assez peu subtils que leur ont servis les représentants de la compagnie. M. Cannon a d’abord nié que le pipeline Énergie Est transporterait du pétrole des sables bitumineux destiné principalement à l’exportation, pour ensuite le reconnaître. Il a affirmé que 60 % du pétrole serait acheminé vers les marchés extérieurs; deux à quatre pétroliers pouvant contenir jusqu’à 1 million de barils de pétrole quitteraient le port de Cacouna chaque semaine. Le chiffre a été revu à la baisse la soirée suivante, alors que celui sur le pétrole destiné au Québec et au Nouveau-Brunswick passait quasiment du simple au double, excédant les capacités de raffinage de l’industrie.
M. Cannon a encore nié que le pipeline traverserait la tourbière de Lanoraie, pour ensuite le reconnaître. Les représentants ont affirmé que la compagnie serait en mesure de restaurer tous les terrains en cas de fuites de pétrole mais n’ont pas voulu expliquer la façon dont ils procèderaient pour nettoyer une tourbière. Malgré le rappel par des citoyens de trois fuites importantes en provenance d’oléoduc et gazoducs de TransCanada au cours des neufs derniers mois au Canada et aux États Unis, l’expert de la compagnie a continué à affirmer que le risque d’accidents était nul pour le Québec.
Au sujet des gaz à effet de serre (GES) et de l’impact du projet Énergie Est sur le réchauffement climatique, M. Cannon a nié que l’industrie des sables bitumineux soit le principal responsable de la hausse des GES au Canada et que le projet de pipeline puisse favoriser l’expansion de cette industrie. Il a également nié que le pétrole albertain soit au moins deux fois plus polluant que le pétrole conventionnel.
Ce ne sont là que quelques-unes des contradictions et demi-vérités entendues lors de ces soirées portes ouvertes. Est-il possible que le porte-parole de TransCanada soit ignorant des faits concernant le pétrole des sables bitumineux et qu’il soit si peu au courant des autres dossiers, sur lesquels il a tenu des propos erronés? Tout donne plutôt à penser que les soirées portes ouvertes constituent un exercice de pure désinformation.
Louise Morand
Comité Vigilance hydrocarbures de l’Assomption
Le 6 octobre 2014.
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